Communiqué
Global

La Tanzanie, l’Ethiopie et le Kenya s’accordent sur une feuille de route pour lutter contre la migration irrégulière

Migrants from the Horn of Africa who had taken the Southern Route prepare to return home from Zambia. Photo: IOM 2018 

Dar es Salam - L’aide consulaire simplifiée qui fournira à son tour un accès plus facile aux migrants irréguliers dans les prisons est l’une des recommandations qui est ressortie d’une réunion intergouvernementale de haut-niveau organisée cette semaine entre la République unie de Tanzanie, la République démocratique fédérale d’Ethiopie et la République du Kenya. 

Les faits montrent que de nombreux migrants irréguliers d’Afrique de l’Est et de la corne de l’Afrique continuent d’emprunter la « Route du sud », dans l’espoir d’atteindre l’Afrique du Sud. La Tanzanie, l’Ethiopie et le Kenya sont tous liés à cet itinéraire en tant que pays d’origine et de transit. Les migrants empruntant cette route peuvent se faire arrêter par les autorités de l’immigration pour défaut de présentation des documents requis. 

Les responsables ont étudié comment trouver un équilibre entre la gestion des flux de migration irrégulière vers l’Afrique australe et la garantie que les droits fondamentaux des migrants soient respectés et protégés. 

Les participants techniques ont émis 27 recommandations clés pour aborder les conditions de détention et ses alternatives, prévenir la migration irrégulière et dangereuse et favoriser des approches durables au retour et à la réintégration. 

Les recommandations ont été adoptées le troisième jour de la réunion et comprennent l’harmonisation des lois contre la traite d’êtres humains et le trafic illicite au sein des trois pays et la sensibilisation de la diaspora sur les risques de la migration irrégulière. Elles sont conformes aux objectifs du Pacte mondial pour la migration qui appelle à une coopération renforcée et à des réponses globales aux défis de la migration. 

La réunion était l’aboutissement des efforts précédents qui visaient à aborder les problèmes de migration le long de la Route du sud. Elle a rassemblé un public de haut-niveau issu des gouvernements de Tanzanie, d’Ethiopie et du Kenya, notamment le Ministre tanzanien des affaires intérieures, Kangi Lugola, le Ministre d’Etat éthiopien pour la paix, Zeynu Jemal, et l’Ambassadeur kenyan, Michael Oyugi, du Ministère des affaires étrangères. Des représentants de la délégation de l’UE, des ambassades donatrices et des agences des Nations Unies à Dar es Salam étaient également présents. 

La traite des personnes et le trafic illicite de migrants dans la région ont été débattues lors de la réunion. Les participants ont partagé des meilleures pratiques et ont développé des approches globales à la lutte contre la migration irrégulière le long de la Route du sud. Ils ont également exploré de meilleurs mécanismes de coordination afin de protéger les migrants vulnérables et des stratégies pour améliorer les processus et politiques existants de retour volontaire et de réintégration. 

Le Ministre tanzanien des affaires étrangères, Kangi Lugola, a salué la décision prise par l’Ethiopie d’ouvrir un Bureau consulaire à Dar es Salam en octobre 2018. Il a affirmé que cette décision a permis de renforcer la coopération entre les deux pays, en particulier en matière de gestion des migrations. 

« Depuis son ouverture, 301 Ethiopiens détenus dans différentes prisons de Tanzanie ont été rapatriés chez eux. Ces rapatriements montrent les efforts concertés déployés par l’Ambassade d’Ethiopie et le Département tanzanien de l’immigration pour remédier aux problèmes de la migration irrégulière », a déclaré M. Lugola. 

Et d’ajouter : « Pour aller de l’avant, nous devons comme convenu entretenir notre coopération sur des questions d’intérêt commun relatives à la migration. Sur ce point, j’appelle nos gouvernements à accélérer la mise en œuvre des accords sur les questions de migration. »

La réunion a été financée dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM dans la corne de l’Afrique. Le programme fait partie de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants, qui facilite la gestion des migrations sûres, ordonnées, régulières et responsables en élaborant des politiques et processus fondés sur les droits et centrés sur le développement en matière de protection et de réintégration durable. L’Initiative conjointe UE-OIM, financée par le Fonds fiduciaire de l’UE, couvre 26 pays africains au total. 

L’UE est déterminée à soutenir une gestion efficace des flux de migration composite Sud-Sud. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Julia Hartlieb, Bureau régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Est et la corne de l’Afrique, email : jhartlieb@iom.int