Communiqué
Global

La situation humanitaire s’aggrave pour plus de 800 000 déplacés confrontés aux conditions météorologiques défavorables en Ethiopie

Dilla - Plus de 800 000 déplacés internes vivent sans abri adéquat et dans de mauvaises conditions sanitaires en Ethiopie, l’aggravation de la situation humanitaire étant accentuée par le temps froid et humide de la saison des pluies.

Les affrontements entre communautés le long de la frontière de deux régions éthiopiennes - celles des nations, nationalités et peuples du Sud (RNNPS) et d’Oromia - le mois dernier ont contraint des centaines de milliers de personnes à fuir leur domicile. 

Les personnes déplacées en juin se sont ajoutées à des déplacements à plus petite échelle qui ont eu lieu en avril et en mai.

D’après les données recueillies par la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM, quelque 1 776 685 personnes étaient déjà déplacées à l’intérieur de l’Ethiopie - principalement en raison de la sécheresse et des inondations qui ont suivi - avant ces derniers mouvements. 

Après avoir marché pendant des jours pour trouver refuge, bon nombre des communautés déplacées dorment dehors le long de la route et n’ont que peu d’affaires autres que les vêtements dans lesquels elles ont fui, sans nourriture ni argent. 

Samira*, 22 ans et mère de sept enfants, sont arrivés il y a trois mois lors de l’une des premières vagues de déplacement. Elle vit désormais à Gedeb (zone de Gedeo), où les autorités locales ont demandé à l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, de se concentrer sur la gestion du site. 

Samira et ses enfants ont quitté leur domicile avec très peu d’affaires et n’ont pas assez pour subvenir à leurs besoins en étant déplacés. Son mari a également été blessé à la jambe pendant leur fuite.

« Nous n’avons rien pu emporter dans notre fuite, mais je sais que certains sont dans une situation pire que la nôtre », a confié Samira, dont la famille a trouvé refuge dans un bâtiment abandonné. 

« Nous sommes vraiment reconnaissants d’avoir un toit sur nos têtes mais nous avons besoin de nourriture et de vêtements - nos enfants ont froid. Des organismes sont présents et nous aident mais nous avons besoin de beaucoup plus de choses. » 

Le gouvernement éthiopien qui dirige les interventions depuis le début de la crise, s’active pour fournir des services humanitaires vitaux dans plusieurs sites de déplacement dans les zones de Guji Ouest (Oromia) et de Gedeo (RNNPS). Cette dernière accueille la majorité des déplacés. 

De nombreux déplacés internes vivent avec des proches dans des communautés locales ou des logements en location, tandis que d’autres ont trouvé refuge dans des centres collectifs comme des écoles, des bâtiments administratifs ou des usines désaffectées. Ceux qui sont hébergés dans les communautés locales viennent quand même dans les centres collectifs pendant la journée pour accéder aux services humanitaires. 

Des milliers de personnes s’agglutinent dans des centres collectifs surpeuplés impropres à l’habitation humaine. D’autres dorment dehors par terre avec une simple bâche en plastique pour les protéger du froid et de la pluie. La cuisine sur des foyers à ciel ouvert dans des bâtiments surpeuplés, les mauvaises conditions d’hygiène et le temps froid sont autant de facteurs qui contribuent à l’aggravation des conditions en matière de santé et de protection. 

En soutien au gouvernement éthiopien et en étroite collaboration avec lui, l’OIM fournit une aide humanitaire aux populations déplacées dans des centres collectifs et au sein des communautés locales à travers une approche intégrée centrée sur la distribution d’aide de base, la construction d’abris d’urgence et la fourniture de services d’eau/assainissement/hygiène (WASH), de soins de santé d’urgence et d’aide à la gestion du site. La DTM de l’OIM contribue à la réponse générale en identifiant les mouvements et les besoins de population. 

« Compte tenu du nombre important de déplacés en un laps de temps très court, l’OIM a mobilisé des équipes d’intervention et des ressources pour aider immédiatement le gouvernement et les communautés locales à répondre aux besoins humanitaires croissants », a déclaré Maureen Achieng, chef de mission de l’OIM en Ethiopie et représentante de l’Union africaine, de l’IGAD et de la CEA. 

« Néanmoins, les pluies continuent de tomber et les populations n’ont pas grand-chose pour survivre. Une aide supplémentaire de la communauté internationale est indispensable. » 

Ces dernières semaines, l’OIM a distribué 1 000 couvertures et a commencé à construire 40 abris collectifs pour protéger les communautés déplacées des intempéries. Jeudi 12 juillet, l’OIM avait déjà construit 15 des 150 latrines prévues et avait commencé à en creuser d’autres. Ces activités sont menées à bien en plus des évaluations rapides de suivi du déplacement et d’autres activités de soutien. 

(*nom modifié) 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Olivia Headon en Ethiopie, Tel. +251902484062, email : oheadon@iom.int