Iraq - La Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM, publiée cette semaine, a enregistré 2 123 340 personnes déplacées en Iraq en 2014. Après avoir atteint les 2 millions d’individus déplacés en novembre 2014, la population déplacée a augmenté car les familles continuent de fuir la violence dans les régions du centre et du centre-nord de l’Iraq.

Sur ces populations de déplacés, un demi million de personnes arrive bientôt à un an de déplacement. Ces déplacés faisaient partie de la première vague de déplacement qui a commencé début 2014 suite à l’éclatement du conflit dans le gouvernorat d’Al-Anbâr.

En 2014, la majorité des déplacés étaient originaires du gouvernorat de Ninewa avec 996 828 personnes (47%), suivi du gouvernorat d’Al-Anbâr avec 576 774 personnes (27%) et celui de Salah al-Din avec 265 266 personnes. Le gouvernorat de Dahouk a accueilli le plus grand nombre de personnes déplacées : plus de 478 000 personnes, soit 22% de la population déplacée.

Cet exercice de la DTM est le premier à interroger les déplacés de manière collective afin de recueillir des informations démographiques et contextuelles de la population déplacée. Plus de 160 entretiens avec des informateurs clés ont eu lieu avec les représentants des groupes de population déplacée qui représente quelque 230 000 personnes déplacées à travers les cinq gouvernorats. La mise en œuvre de l’évaluation de groupe en est toujours à ses débuts, l’échantillon n’est donc pas représentatif de toute la population déplacée.

Les premières conclusions mentionnent les raisons suivantes s’agissant du déplacement : la violence générale et le conflit armé (89%), l’expulsion (5%), les menaces directes aux membres de leur famille (3%) et la perte de proches en raison du conflit (2%). S’agissant des intentions de retour, 74% expriment une volonté de retourner dans leur lieu d’origine, 23% sont dans l’incertitude et attendent avant de prendre une décision.

L’OIM s’est entretenue avec Khisro et Aishan, qui vivent avec leurs quatre enfants et leur famille dans un bâtiment à l’abandon à Zakho, dans le gouvernorat de Dahouk.

« Notre famille vient de Sinjar. Nous avons fui notre maison début août lorsque les groupes armés se sont rapprochés. Nous n’avons pris que ce que nous pouvions transporter et sommes venus ici à Zakho. Ce bâtiment nous protège de la pluie mais il fait très froid. Nous sommes contents de recevoir de l’aide et du carburant mais ça n’est pas suffisant. Nous retrouverons notre joie quand nous pourrons retourner à Sinjar. Nous rentrerons dès que la situation sera plus sûre », a déclaré Khisro.

« La nouvelle méthodologie de la DTM et l’évaluation donnent une bonne idée des caractéristiques de la population, de leur expérience et de leurs intentions de retour. Ces données permettront de mieux éclairer et de renforcer les efforts d’aide humanitaire. En 2014, l’OIM a distribué plus de 72 000 kits d’aide non alimentaire aux familles déplacées en Iraq. Nous confirmons notre engagement soutenu en 2015 et au-delà d’aider les plus vulnérables touchés par le conflit », a déclaré Thomas Lothar Weiss, chef de mission de l’OIM en Iraq.

La DTM est un outil de gestion de l’information déployé par l’OIM qui recueille des informations spécifiques sur le statut et la localisation des personnes déplacées à travers le pays. Les données les plus récentes, les tableaux de bord et la Carte dynamique du déplacement ainsi que les résultats des DTM précédentes sont disponibles sur http://iomiraq.net/dtm-page

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Sandra Black

OIM Iraq

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