Communiqué
Global

La migration internationale en Afrique a presque doublé entre 2008 et 2017

Addis-Abeba - La circulation des personnes entre les pays d'Afrique est la caractéristique déterminante de la migration sur le continent, conclut une nouvelle étude de 10 ans sur la migration.

La deuxième édition du Rapport sur les statistiques des migrations de main-d'œuvre en Afrique (2017), publiée par la Commission de l'Union africaine (CUA) à Addis-Abeba le 29 septembre, révèle que le nombre de nouveaux arrivants en provenance d'un autre pays africain a presque doublé, passant de 13,3 millions à 25,4 millions de migrants au cours de la décennie (2008 à 2017), soit un taux de croissance annuel moyen de 7,5 pour cent.

Bien que les migrants étrangers ne représentent que 2,1 pour cent de la population totale du continent, leur nombre continue croître rapidement, sous l'effet de facteurs démographiques, socioéconomiques et environnementaux, entraînant une pression accrue sur le marché du travail des pays d'accueil.

Le rapport a été produit conjointement par la Commission de l'Union africaine (CUA), l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), l'Organisation internationale du travail (OIT) et la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), dans le cadre du Programme conjoint sur les migrations de main-d'œuvre (JLMP).

La population de l'Afrique est passée de 944 millions en 2008 à 1,2 milliard en 2017, soit un taux de croissance annuel moyen de 2,8 pour cent. La population en âge de travailler sur le continent est passée de 509 millions à 662 millions, soit une augmentation d'environ 33 pour cent.

L'Afrique de l'Ouest, l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe sont les régions qui ont connu les plus grands mouvements de travailleurs migrants sur le continent, les jeunes d'Afrique de l'Ouest étant les plus susceptibles de se déplacer à la recherche d'un emploi. Cela est en partie dû aux accords de coopération entre les pays de ces régions, qui reconnaissent le droit des individus de se déplacer librement et de s'installer.

Le rapport aborde également la hausse des envois de fonds, les caractéristiques et la répartition des migrants, ainsi que le niveau de protection sociale dont bénéficient les travailleurs migrants.

Le volume des envois de fonds reçus des Africains, y compris ceux qui vivent et travaillent en dehors du continent, aurait augmenté de 33,4 pour cent, passant de 56,8 milliards de dollars en 2010 à 75,7 milliards de dollars en 2017.

Ce rapport arrive à un moment où la Commission de l'Union africaine, les chefs de gouvernement et les partenaires du développement demandent des données fiables, de haute qualité et actuelles sur la migration de la main-d'œuvre, ventilées par sexe, âge, activités socio-économiques, statut migratoire et autres indicateurs clés.

En tant que tel, les informations contenues dans le rapport sont considérées comme essentielles pour aligner les priorités du développement et pour suivre les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de l'Agenda 2063 de l'UA et du Programme 2030 pour les objectifs de développement durable.

Par le biais du JLMP, la Commission de l'UA travaille en étroite collaboration avec les États membres et les huit communautés économiques régionales (CER) pour créer une base de données sur la migration de main-d'œuvre internationale sur le continent, dont le rapport s'est inspiré.

Plus de 100 experts techniques, ministres et représentants des États membres, responsables du secteur du développement, partenaires financiers et autres personnes intéressées se sont réunis lors de deux réunions virtuelles qui ont coïncidé avec le lancement du rapport.

Dans ses remarques, la Commissaire aux Affaires Sociales de la Commission de l'Union Africaine, Amira Ms. Elfadil Mohammed Elfadil a déclaré, « ... la mise en œuvre du Programme conjoint sur les migrations de main d'œuvre (JLMP), en collaboration avec les partenaires, l'OIT et l'OIM, contribue grandement à l'éradication de la pauvreté, au développement inclusif ainsi qu'à la garantie que les migrants sont bien protégés lorsqu'ils quittent leur pays d'origine à la recherche de meilleures opportunités ».

Mme Maureen Achieng, chef de mission de l'OIM en Éthiopie et représentante auprès de l'Union africaine et de la CEA, a déclaré : «  ... nous espérons que, grâce aux données du rapport, la CUA, les États membres et les CER seront en mesure de relever les défis restants liés à la rareté des données désagrégées nécessaires à la formulation de politiques en matière de migration, d'économie, de travail, d'action climatique, de développement des entreprises, d'investissement, d'éducation et d'autres politiques qui contribueront en fin de compte à une Afrique prospère ».

La collecte de données pour une troisième édition améliorée, qui devrait être lancée en janvier 2021, est actuellement en cours. Le JLMP est soutenu par l’Agence suédoise de coopération au développement international (SIDA), la Société allemande pour la coopération internationale (GIZ) et l'Union européenne (UE).

Pour plus d'informations, contactez Eric Mazango à l'OIM Ethiopie, Email : emazango@iom.int