Communiqué
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« La migration est essentielle au développement de la région », souligne le Directeur général de l’OIM lors de sa première visite au Sahel et au Sénégal

Le Directeur général, António Vitorino, présente les priorités de l’OIM pour 2020 au personnel au Sénégal. Photo : OIM/François-Xavier Ada-Affana

Nouakchott - António Vitorino, Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a achevé sa première visite au Sahel et au Sénégal cette semaine, où il a exprimé son inquiétude face à la vulnérabilité croissante des populations locales et des migrants à travers la région.

Le 25 février, le DG Vitorino a participé au Sommet du G5 Sahel, à Nouakchott, la capitale mauritanienne, où il a rencontré Mohamed Ould Ghazouani, Président de la République islamique de Mauritanie, pour discuter de l’engagement stratégique dans le pays, en faisant plus spécifiquement référence à la gestion intégrée des frontières, à la participation de la diaspora et à la gouvernance générale des migrations conformément aux engagements pris par le pays dans le cadre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (GCM).

Pendant sa rencontre avec le Président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le DG a débattu des questions de migration et de développement et a promis le soutien de l’OIM au gouvernement dans l’aide aux déplacés internes.

Le Directeur général a conclu sa visite en Mauritanie par une rencontre avec Maman Sambo Sidikou, Secrétaire permanent du G5 Sahel, pour débattre de l’importance de la migration, en particulier de la transhumance et de la migration environnementale pour le Sahel, et a promis le soutien de l’OIM au Secrétariat du G5 Sahel.

Mercredi (26/02), le DG Vitorino est arrivé au Sénégal où il a rencontré le Président, Macky Sall, ainsi que le Ministre de l’intérieur, Aly Ngouille Ndiaye. Ils ont discuté des principales avancées du pays dans la mise en œuvre du GCM.

Le Sénégal a montré son engagement dans le Pacte dès la période de négociations qui ont conduit à son adoption en décembre 2018. Le DG Vitorino a exprimé son espoir que le Sénégal continue à soutenir le Pacte, y compris pour la prochaine révision régionale qui aura lieu à la fin de cette année.

Parmi les autres points de discussion figuraient la situation des Sénégalais à l’étranger, le soutien de l’OIM aux initiatives d’emploi des jeunes au Sénégal et le soutien que l’OIM et l’Organisation mondiale de la Santé peuvent apporter au pays dans la préparation à la propagation mondiale du coronavirus.

« Le Sahel est une région très importante pour l’OIM », a déclaré le DG Vitorino. « Nous ne devons pas examiner la migration du seul point de vue de la sécurité mais plutôt comme un phénomène qui peut contribuer au développement des pays. A cette fin, nous devons trouver les meilleurs outils de coopération entre ces pays. »

Au Sahel, les communautés font face à une pression croissante dans l’accès aux ressources, aggravée par la dégradation de l’environnement, accentuant ainsi les tensions au sein des communautés et entre elles, et provoquant des déplacements et la vulnérabilité de la communauté. Au Burkina Faso, le nombre de déplacés internes s’est multiplié par huit au cours de l’année écoulée, passant de 87 000 déplacés internes en janvier 2019 à plus de 700 000 en février 2020.

La migration à travers la région est complexe et sa gestion comporte des difficultés importantes, notamment le manque de données sur la mobilité, les contrôles insuffisants et la mauvaise gestion des frontières, la migration irrégulière, la traite d’êtres humains et un besoin récurrent d’aide humanitaire.

Cependant, lorsqu’elle est gérée de manière appropriée, la migration peut aussi contribuer fortement à la résilience communautaire et au développement. La migration favorise le commerce, l’emploi et les possibilités de moyens de subsistance pour des millions de personnes dans la région. Par exemple, en 2018, les rapatriements de fonds représentaient environ cinq pour cent du PIB du Sahel.

« Le rôle de l’OIM va au-delà de l’humanitaire. Nous devons toujours garder à l’esprit ce à quoi ressemble l’avenir pour tous ces gens et trouver des solutions à plus long terme », a déclaré le Directeur régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Richard Danziger.

« Nous devons également faire participer les jeunes du Sahel dans la prise de décision en créant des espaces dans le débat civique et politique où ils peuvent exprimer leurs inquiétudes et les voir comme des leaders pour la paix et le développement. »

Au terme de sa visite, le DG Vitorino a réaffirmé l’engagement de l’OIM à soutenir le peuple du Sahel et à œuvrer main dans la main avec les autorités pour renforcer les mécanismes de gouvernance locale.

Déplacement au Sahel

A travers la région, des centaines de milliers de familles sont forcées à quitter leur domicile et de nombreuses autres sont sujettes à des déplacements secondaires et tertiaires à mesure que l’instabilité grandit. Permettre aux jeunes de réduire les moteurs du conflit et de reconstruire la cohésion sociale et les solutions durables devient de plus en plus important pour la stabilité dans la région.

Cette année, l’OIM intensifiera sa réponse au Sahel et fournira, aux communautés déplacées et touchées, des abris d’urgence et de l’aide non alimentaire, des services de protection, notamment des activités psychosociales répondant au traumatisme, et un soutien à la lutte contre la traite et aux efforts de cohésion sociale.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Florence Kim, Bureau régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Tel. +22178 620 6213, email : fkim@iom.int