Communiqué
Global

Journée internationale de la femme - « Il faut intégrer les femmes migrantes dans le programme de développement », déclare William Lacy Swing, Directeur général de l’OIM

Genève – L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) lance aujourd’hui un appel à la communauté internationale pour qu’elle n’oublie pas les femmes migrantes dans ses discussions sur le programme de développement pour l’après-2015.

A l’occasion de la Journée internationale de la femme (8 mars), le Directeur général de l’OIM, William Lacy Swing, rappelle qu’il est urgent de se préoccuper systématiquement et sérieusement de la situation, souvent particulière, des femmes migrantes.

« Nous savons aujourd’hui que les femmes migrantes représentent la moitié de la population de migrants internationaux. Cependant, la reconnaissance de leur situation et de leurs besoins particuliers, et les réponses apportées en la matière restent trop souvent des vœux pieux », déclare l’Ambassadeur Swing.

Actuellement, environ 111 millions de migrants internationaux (sur 230 millions) sont des femmes. Elles se trouvent dans presque tous les types de flux migratoires, et peuvent être hautement comme peu qualifiées. Leur mobilité n’est plus uniquement motivée par le regroupement familial, et elles sont de plus en plus nombreuses à migrer de leur propre initiative pour améliorer leur situation économique. Cependant, la pauvreté et le chômage dans leur pays d’origine, conjugués à une forte demande de services domestiques et de soins à l’étranger, incitent un grand nombre d’entre elles à emprunter des voies de migration irrégulières.

« Je suis consterné de voir qu’un nombre croissant de femmes et d’enfants entreprennent un voyage périlleux en quête d’une vie meilleure et plus sûre. Les morts tragiques survenues à la fin de l’année dernière au large de Lampedusa et dans le désert du Sahara montrent que la migration en tant qu’acte de désespoir n’est plus l’exclusivité des hommes », poursuit M. Swing.

L’expérience de la migration des femmes varie considérablement selon la situation économique. Généralement, elle se traduit par un mélange de gains et de pertes. Dans l’ensemble, les femmes migrantes s’en sortent moins bien que les hommes migrants et les femmes nées dans le pays.

Les statistiques sur la migration et les rôles fondés sur le sexe sont limitées et inégales d’un pays à l’autre. Cependant, les informations disponibles – résumées dans les données graphiques de l’OIM diffusées aujourd’hui – montrent que pour les huit objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les résultats obtenus sont médiocres. Il ressort que la migration accroît les inégalités dans les pays d’origine et de destination, si bien que les femmes migrantes sont plus exposées à l’exclusion, à la pauvreté, à la maladie, à l’exploitation et aux violences.

« Il est impératif de disposer sans tarder de données précises pour bien comprendre la situation complexe des femmes et des filles migrantes. Je soutiens vigoureusement l’appel lancé par le Groupe de haut niveau de personnalités éminentes pour une “révolution des données”, et espère que nous saisirons cette occasion historique pour commencer à recueillir des données qui soient, au minimum, ventilées par sexe, âge, nationalité et statut migratoire. Nous devons également veiller à ce que ces données englobent tant la migration Sud-Nord que la migration Sud-Sud », poursuit M. Swing.

Le cadre des OMD ne mentionne pas d’objectifs, de cibles ni d’indicateurs précis en matière de migration. L’OIM lance un appel pour que la migration soit intégrée dans le programme de développement pour l’après-2015. « Les migrants représentent au moins un septième de la population mondiale, et la moitié d’entre eux sont des femmes. Nous ne pourrons pas tenir notre engagement de “n’oublier personne” si nous ignorons les besoins d’un groupe de population aussi important et souvent vulnérable », ajoute M. Swing.

Il importe que les discussions soient axées sur les réponses à apporter aux besoins de protection des femmes migrantes, et qu’elles tiennent compte de leur importante contribution au développement. Les fonds rapatriés par les femmes migrantes sont une source significative de protection sociale pour leur famille restée au pays, et  contribuent souvent à l’économie locale de leur communauté d’origine.

« Nous devons tout mettre en œuvre pour que le programme post-2015 débouche sur un partenariat mondial déterminé à maximiser les avantages de la migration et à limiter autant que possible ses risques et les violations des droits humains. Nous devons également veiller à ce que ce partenariat ne laisse pas les femmes à l’écart », conclut M. Swing.

Pour plus d’informations, prière de contacter

Sylvia Lopez-Ekra
Coordonnatrice des questions de sexospécificité de l’OIM
Tél: +41.22.717.9478
Courriel : sekra@iom.int