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Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir depuis 1951 une migration humaine et ordonnée qui profite à tous, composée de 175 Etats membres et présente dans 171 pays.
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Notre travailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut depuis 1951 une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable.
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Fourniture de soins de santé mentale et d’un soutien psychosocial aux rescapés gambiens d’un naufrage
Banjul - Un rescapé a vu huit membres de sa famille mourir sous ses yeux. Un autre a déclaré avoir compté 20 corps rejetés sur le rivage, tout près. Il confie aussi avoir vu deux bateaux de pêche assez proches pour porter secours aux autres. Ils ne l’ont pas fait.
Ce sont les souvenirs qui hantent trois communautés gambiennes - celles de Barra, d’Essau et de Medina Serigne Mass - où, il y a quelques jours (19-21 février), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a mené à bien une série d’activités individuelles et communautaires en matière de santé mentale et de soutien psychosocial (SMSPS) afin d’aider les familles touchées par un tragique naufrage en décembre dernier, au large des côtes mauritaniennes, en Afrique.
Sulayman* fait partie des 87 rescapés gambiens d’une tragédie qui a coûté la vie à au moins 62 personnes. Presque trois mois plus tard, des besoins psychosociaux continuent d’émerger dans les communautés de retour.
« Je me sens mieux maintenant mais les habitants du village continuent de parler du naufrage », a déclaré le jeune homme de 18 ans. « Cela ne me gêne pas d’en parler mais ça me ramène à cette période », faisant référence à tout ce qu’il a traversé en tentant d’atteindre l’Europe l’an dernier.
« Deux bateaux de pêche ont vu que nous étions en train de sombrer mais ne nous ont pas aidés. Ils savaient que la zone était meurtrière et pourtant, ils n’ont pas aidé », a confié Sulayman. « On ne peut pas oublier cela. »
« Ma famille est en souffrance morale », a ajouté Samba*, qui a perdu huit membres de sa famille. « Chaque matin, nous nous réveillons et nos proches nous manquent. Nous sommes tristes de ne pas avoir pu les enterrer. »
Les trois communautés se trouvent dans la région de North Bank, où proviennent 85 pour cent des plus de 250 migrants rapatriés (de la tragédie de décembre et d’un second bateau intercepté). Les activités ont été conçues pour faire participer les rescapés, les familles, les dirigeants communautaires et religieux, ainsi que les autorités sanitaires et sociales, suite à la réalisation d’une évaluation des besoins en janvier.
Au sein de chaque communauté, les rescapés ont été encouragés à se rapprocher en créant des petits groupes de discussion. Dirigées par un chef de groupe formé, ces discussions ont encouragé les rescapés à partager leurs expériences positives et négatives, à débattre et à suggérer des stratégies d’adaptation.
« Dans le bateau, je me disais, si je survis à cela, je ne permettrai jamais à quelqu’un de ma famille ou de ma communauté d’entreprendre un tel périple », se souvient Modou*. « Nous ne ressentions que des regrets à bord de ce bateau. C’était traumatisant. »
Simultanément, de petits groupes de discussion ont été établis avec des familles et des membres de la communauté. Ils étaient destinés à créer un espace pour apprendre comment répondre au mieux aux besoins des rescapés qui doivent souvent lutter contre la stigmatisation des expériences vécues par les migrants de retour afin de promouvoir la résilience communautaire.
En s’appuyant sur les débats de groupe, le psychodrame a été utilisé comme outil pour acquérir des connaissances plus approfondies. L’équipe de théâtre de la Supportive Activists Foundation (SAF) ont présenté une pièce dramatique mettant l’accent sur les problèmes de santé mentale auxquels sont confrontés les migrants de retour, les familles et les communautés, encourageant ainsi la tenue d’autres dialogues communautaires.
D’autres activités initiées par la communauté, notamment des matchs de football et des sessions d’attaya (thé vert), faisaient partie de l’initiative de trois jours.
Pour promouvoir la pérennité de ce soutien, l’OIM a formé des bénévoles dans chaque communauté pour être des « référents SMSPS », en leur donnant les outils nécessaires pour aider les familles qui tentent d’identifier les symptômes de détresse.
« Les activités visaient dans leur ensemble à faciliter le rétablissement des rescapés, à mettre en place des mécanismes de soutien aux familles, à encourager la proactivité des communautés face aux besoins des rescapés et à promouvoir une perception positive des migrants de retour », a expliqué Evans Binan, agent SMSPS de l’OIM en Gambie.
Grâce à cette initiative, les fondations pour une communauté plus résiliente sont construites. « Les débats sont en cours entre les jeunes et les dirigeants communautaires pour trouver des moyens de faire participer les jeunes de façon constructive et savoir comment ils peuvent contribuer au développement communautaire », a fait remarquer Mass Kah, Alkalo (chef de village) de Medina Serigne Mass.
Cette initiative a été financée par l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants, elle-même financée par le Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique. Couvrant 26 pays, l’Initiative conjointe vise à soutenir la réintégration durable des migrants de retour et est le premier programme global à sauver des vies, protéger et aider les migrants le long des principaux itinéraires migratoires en Afrique.
*Noms modifiés.
Pour plus d’informations, veuillez contacter Miko Alazas, OIM Gambie, Tel. +220 330 3168, email : aalazas@iom.int
Pour en savoir plus sur l’Initiative conjointe UE-OIM, veuillez contacter Florence Kim au Bureau régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Tel. +22178 620 6213, email : fkim@iom.int