Communiqué
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Etude de l’OIM : Les femmes migrantes de retour au pays rencontrent plus de difficultés de réintégration que les hommes

Rosamond est rentrée de Libye en 2017 et a ouvert une épicerie en Gambie. Petit à petit, elle l'a agrandie pour répondre aux besoins de sa famille. Photo : OIM 2020

Genève – Les femmes migrantes retournant dans leur pays d'origine ont eu plus de difficultés que les hommes à se réintégrer durablement dans la communauté, selon une étude de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) publiée aujourd'hui.

Les femmes ont déclaré avoir plus de difficultés à accéder aux opportunités d'emploi et de formation, ainsi qu'aux services de soins de santé, principalement suite à des situations de maltraitance et d'exploitation au cours de leur périple migratoire, selon une étude sur les facteurs impactant la réintégration durable des migrants de retour.

Coordonnée par le Knowledge Management Hub (KMH) de l'UE-OIM avec le soutien financier de l'Union européenne et menée par la Maastricht Graduate School of Governance de l'Université de Maastricht, l'étude présente les principaux résultats de deux projets de recherche combinés visant à mettre en évidence les différences dans les résultats de la réintégration parmi les migrants de retour.

La première étude examine l'impact du caractère volontaire ou non du retour, en analysant les dimensions économique, sociale et psychosociale. Une approche similaire a été adoptée dans la seconde étude visant à examiner les différences entre les sexes dans les résultats de la réintégration et à mieux comprendre les programmes de réintégration tenant compte du genre.

« L'étude identifie des recommandations de programmes et de politiques qui seront cruciales pour éclairer la conception et la mise en œuvre de programmes de réintégration répondant aux divers besoins des différentes catégories de migrants de retour », a déclaré Monica Goracci, Directrice du département de la gestion des migrations de l'OIM.

L'équipe de recherche a réalisé plus de 1 200 sondages et 147 entretiens qualitatifs approfondis auprès de migrants de retour, de membres de leur famille et d’informateurs clés en Afghanistan, au Bangladesh, au Salvador, en Gambie, au Nigéria et en Somalie. Les résultats ont montré que le type de retour, les situations de vulnérabilité et le type de soutien reçu à la réintégration, entre autres facteurs, peuvent lourdement impacter la réintégration économique, sociale et psychosociale durable.

L'analyse des données a confirmé que la réintégration était plus durable pour les migrants de retour volontaire que pour ceux qui y ont été contraints. Les migrants de retour volontaire étaient économiquement plus autonomes et socialement plus stables. En ce qui concerne la dimension psychosociale, les migrants de retour forcé ont déclaré avoir plus de difficultés à se réintégrer durablement en raison de leurs expériences pénibles de migration et de retour, ainsi que des difficultés d'accès au logement, aux soins de santé et aux services de documentation.

« Jusqu'à présent, il existait peu de données comparatives sur les expériences de réintégration des migrants de retour forcé et volontaire, des migrants de retour masculins et féminins et sur la compréhension des questions liées au genre dans les résultats de la réintégration », a déclaré Sonja Fransen, responsable du projet de recherche de l'Université de Maastricht.

« L'étude visait spécifiquement à combler ces lacunes tout en identifiant les domaines du soutien à la réintégration nécessitant des données supplémentaires ».

Les recommandations générales soulignent l'importance de l’accompagnement psychologique avant le départ pour gérer les attentes des migrants de retour, de l'aide immédiate et rapide au retour, notamment en termes de soutien économique et psychosocial, et de l'engagement communautaire pour surmonter les obstacles liés à la stigmatisation des migrants de retour.

L'étude a été entreprise dans le cadre du Fonds de recherche du KMH. Récemment, une autre étude a été publiée par le KMH en collaboration avec l'entité de recherche Samuel Hall sur l’élaboration d'une boîte à outils de suivi pour la réintégration durable des enfants migrants de retour. Les études futures se concentreront sur la façon dont des facteurs tels que l'endettement des migrants de retour et les besoins relatifs à la santé sont liés à la durabilité de la réintégration.

Le KMH a été créé en septembre 2017 dans le cadre de l'Action pilote sur le retour volontaire et la réintégration durable et communautaire financée par l'Union européenne pour soutenir l'harmonisation des approches, des processus et des outils, et renforcer l'apprentissage à travers les Actions UE-OIM en faveur de la protection des migrants et de la réintégration durable et au-delà.

 

Pour plus d'informations, veuillez contacter :

Silvan Nesat Lange, Centre de gestion des connaissances de l'UE-OIM, Email : slange@iom.int

Kennedy Omondi Okoth, OIM Genève, Email : kokoth@iom.int

Sonja Fransen, Université de Maastricht, email : sonja.fransen@maastrichtuniversity.n