Communiqué
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Enfants migrants non accompagnés en Grèce : Rapport de l’OIM

Greece - L’OIM en Grèce a publié un rapport basé sur des entretiens menés auprès de quelque 1 206 enfants migrants non accompagnés en Grèce. Parmi eux, 508 ont déclaré qu’ils n’envisageaient par de rentrer dans leur pays d’origine, leur but étant de rejoindre un pays d’Europe du Nord, alors que 282 ont indiqué qu’ils souhaitaient rentrer chez eux. Les autres ont commencé par exprimer leur désir de retourner dans leur pays, puis ont changé d’avis et décidé de rester en Grèce. 

Lorsque le projet, destiné à développer les procédures standard en matière d’aide au retour volontaire et de réintégration des enfants migrants non accompagnés, a pris fin en 2014, 59 des enfants étaient retournés chez eux grâce à l’aide au retour et à la réintégration de l’OIM. De plus, 41 enfants égyptiens retournés dans leur pays ont bénéficié d’une aide à la réintégration après leur arrivée.

Le rapport, intitulé Adressing the Needs of Unaccompanied Minors (UAMs) in Greece, a montré que 508 des enfants interrogés avaient l’intention d’atteindre leur destination finale, indépendamment de l’étendue des services qui leur étaient offerts en Grèce, car ils pensaient que leur avenir serait meilleur dans un autre pays européen.

Parmi eux, 32 % ont indiqué se rendre en Allemagne, 23 % au Royaume-Uni, 22 % en Norvège, 5 % en France et 9 % dans d’autres pays d’Europe, comme l’Autriche, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et la Finlande.

La majorité des enfants migrants souhaitant poursuivre leur voyage jusqu’au nord de l’Europe étaient de sexe masculin, âgés de 15 à 17 ans, et principalement d’origine afghane ou pakistanaise.

« D’après les directives de l’OIM sur la protection des enfants migrants non accompagnés, nous devons nous assurer de l’identité des tuteurs légaux dans le pays d’origine, procéder à une évaluation, par l’OIM ou une ONG partenaire, de la situation familiale dans le pays d’origine, partager les informations avec les autorités grecques, tenir compte de l’avis de l’enfant et déterminer si le retour de l’enfant chez lui se fait dans son intérêt », a expliqué Daniel Esdras, chef de mission de l’OIM en Grèce.

La plupart des enfants étaient âgés de 13 à 17 ans et originaires d’Afghanistan (609), d’Égypte (216), du Pakistan (176) et du Bangladesh (54). Il n’y avait que trois filles.

Parmi les 282 enfants qui souhaitaient rentrer, un Pakistanais de 16 ans a déclaré : « Quand je suis arrivé en Grèce et que j’ai pris conscience de la situation, j’ai commencé à pleurer. Je pleurais tout le temps. Quelqu’un m’a dit que je ne pouvais pas partir sans passeport. C’est pour cette raison que je suis resté là-bas pendant neuf mois. Si j’avais su que je pouvais rentrer (volontairement grâce à l’OIM), je l’aurais fait plus tôt. Je ne veux plus rester ici. »

« J’ai décidé de rentrer. Je ne peux pas vivre ici ; je suis mineur. Maintenant, je veux juste rentrer dans mon pays », a dit un enfant afghan de 16 ans.

« L’idée que je m’étais faite de la Grèce était bien loin de la réalité », explique un Pakistanais de 17 ans. « Je veux rentrer chez moi et ouvrir un petit commerce. » 

Ceux qui ont décidé de rester en Europe ont cité plusieurs raisons. 

« Je suis sûr qu’un avenir meilleur m’attend en Suède », a déclaré un Afghan de 16 ans.

« Je veux aller dans un endroit sûr. Je n’ai pas d’argent. Peut-être que je peux en emprunter un peu pour continuer vers d’autres pays européens », a dit un Pakistanais de 16 ans.

Un jeune afghan de 17 ans a expliqué que son frère lui avait dit qu’il y avait des places de travail au Royaume-Uni, et qu’il ne fallait donc pas qu’il rentre chez lui.

« Je connais la langue et j’ai de la famille près de Paris chez qui je peux habiter », a révélé un Algérien de 16 ans.

« Mes parents m’ont envoyé en Europe pour un avenir meilleur. Je ne veux pas les décevoir », a raconté un jeune Iraquien de 17 ans.

Pour certains, le fait de recevoir les bonnes informations était très important. Un enfant pakistanais de 15 ans a expliqué : « Je ne savais pas du tout que j’avais le droit de changer d’avis, même le jour du départ. Mais honnêtement, je ne supporte plus de vivre loin de ma famille. »

Les pays de destination étaient principalement choisis sur la base des connaissances linguistiques de l’enfant, de la présence d’amis ou de famille et de l’existence de communautés de migrants susceptible de les aider.

Durant le projet, l’OIM en Grèce a travaillé en étroite collaboration avec plusieurs organisations du secteur public ainsi qu’avec des ONG grecques, des ambassades en Grèce et les missions de l’OIM dans les pays d’origine des enfants.

Le projet, qui a été financé par l’Union européenne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, le Danemark et la Suède, s’est déroulé de février 2013 à octobre 2014.

Téléchargement du rapport ici.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Daniel Esdras, de l’OIM en Grèce.Tél : +30 2109919040, Email : iomathens@iom.int