Communiqué
Global

Données sur les enfants et la migration risquée en Europe

Allemagne - Compte tenu du nombre croissant d’enfants migrants portés disparus en Europe, des questions se posent sur la disponibilité, la couverture et la fiabilité des données concernant les enfants migrant vers et à travers l’Union européenne.

Le Centre d’analyse des données migratoires mondiales (GMDAC) de l’OIM à Berlin analyse les données factuelles dans la 5ème édition de son rapport publié aujourd’hui, 2 septembre.

Le nombre d’enfants migrants ayant traversé illégalement les frontières pour se rendre en Italie et en Grèce s’élevait à plus de 250 000 en 2015. En Grèce, aucune distinction officielle n’est faite entre les enfants accompagnés et non accompagnés à l’entrée lors de la collecte des données, mais le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estime qu’au moins 10 pourcent sont arrivés sans parents ni représentants légaux.

« La migration des enfants en Europe est multiple et souvent invisible en matière de données et de politiques. Les Etats européens perçoivent les enfants considérés comme « accompagnés » différemment des enfants « non accompagnés ». Cette différence affecte non seulement les droits dont ils jouissent mais également leur représentation dans les données », fait remarquer le Dr. Frank Laczko, Directeur du GMDAC.

Le rapport, rédigé par Rachel Humphris et le Dr. Nando Sigona de l’Université de Birmingham, met en évidence l’écart entre les données disponibles et le débat public, montrant ainsi les limites de la collecte des données et les incohérences en matière de terminologie. Même si dans certains cas, les données sont recueillies quotidiennement à l’arrivée en Grèce et en Italie, elles ne sont pas assez détaillées.

« Lorsque les enfants sont identifiés comme « accompagnés », les données ne sont pas ventilées par âge ou par sexe. Ils restent invisibles et les chiffres réels sont inconnus », font observer Rachel Humphris et Nando Sigona. D’après les chercheurs, il existe non seulement des lacunes en termes de couverture des données mais aussi des enfants qui sont comptés deux fois. Cela se produit lorsque différents mécanismes d’enregistrement cumulent au lieu de rassembler leurs données.

Le nombre d’enfants « disparus » doit faire l’objet de plus d’attention. Le rapport montre que les enfants peuvent être comptabilisés dans plus d’une juridiction et peuvent être enregistrés comme « disparus » à plusieurs reprises pendant leur périple. « Ce double comptage est un élément important à prendre en considération lorsque l’on recense les enfants migrants », font-ils remarquer.

Pour renforcer la base de données, les systèmes de collecte de données doivent être améliorés au niveau national. La mise en œuvre de directives internationales et l’utilisation de définitions communes sont également essentielles. Les données sur les enfants arrivant aux frontières sud de l’Union européenne et dans tous les pays de transit doivent être ventilées par âge et par sexe afin de mieux comprendre les complexités de la migration sûre des enfants en Europe.

Les autres éléments préoccupants sont : l’absence de données sur les enfants handicapés en déplacement ; la couverture partielle de la réunification familiale et le manque de données sur la détention et le retour, en particulier de ceux qui étaient des mineurs non accompagnés puis qui ont atteint la majorité.

Pour télécharger le rapport, veuillez vous rendre sur : https://publications.iom.int/books/global-migration-data-analysis-centre-data-briefing-series-issue-no-5-september-2016

Pour plus d’informations, veuillez contacter Sabine Schneider, OIM GMDAC à Berlin, Tel: +49.3027877817, Email: sschneider@iom.int