Communiqué
Global

Deux mille étudiants tchadiens bloqués rentrent chez eux avec l’appui de l’Initiative conjointe UE-OIM

N’Djamena — Près de 2 000 étudiants tchadiens bloqués au Cameroun reçoivent l’aide de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) afin de rentrer chez eux en toute sécurité. L’OIM travaille en partenariat avec l’Union européenne et le Gouvernement du Tchad.

Ces Tchadiens, qui poursuivaient leurs études au Cameroun voisin, ont quitté le pays après la flambée de la COVID-19 et ont traversé à pied les provinces tchadiennes du Logone Occidental et du Mayo Kebi Ouest malgré la fermeture des frontières entre les deux pays.

À leur arrivée au Tchad, les étudiants ont été placés en quarantaine pendant 14 jours dans des centres le long de la frontière. Des tests ont été effectués chez eux et aucun n’a été testé positif à la COVID-19.

L’OIM, à la demande du gouvernement tchadien, a apporté son soutien aux étudiants en facilitant leur transport vers leurs communautés d’origine au Tchad à l’aide d’autobus spéciaux prévus à cet effet.

"Quel périple ! Je suis allé dans une agence de voyage à Yaoundé pour payer le transport avec mon propre argent pour aller dans le Grand Nord, à Yagoua", raconte Abacar, l'un des étudiants inscrits en Master Droits de l'homme et action humanitaire à Yaoundé. 

"Ils ont pris ma température à Yaoundé puis j'ai pris un bus pour Yagoua", poursuit-il. "Ensuite, j'ai payé un moto-taxi pour me rendre à la frontière de la rivière Bangor et enfin j'ai pris une pirogue jusqu'au poste de gendarmerie où ils ont appelé une ambulance pour me conduire au centre d'isolement au Tchad". 

Dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants, premier mécanisme de protection des migrants en Afrique de l’Ouest et du Centre, une allocation spéciale de 50 000 euros a été mise à disposition par l’Union européenne par l’intermédiaire du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique afin d’aider les étudiants à rentrer chez eux.

Le Cameroun, l’un des pays de la région les plus touchés par la COVID-19, a fermé ses frontières terrestres — y compris avec le Tchad — le 18 mars 2020, dans le but de freiner la propagation de la maladie. L’OIM estime que des milliers de personnes sont restées bloquées dans les régions du nord du Cameroun dont les universités attirent de nombreux étudiants étrangers, notamment des Tchadiens.

Au Tchad où 46 cas de COVID-19 sont confirmés et aucun décès n’est recensé au 27 avril, le Gouvernement a décidé de fermer les frontières terrestres et aériennes, les écoles, les universités, les édifices religieux et les entreprises non essentielles, dans le but de limiter la propagation de la maladie. Des limites strictes ont été imposées sur les déplacements en transports publics, ainsi qu’un couvre-feu dans plusieurs provinces du pays.

 « Depuis la fermeture des frontières, nous avons été informés que des ressortissants tchadiens continuent d’arriver dans le pays. Cela nous inquiète, car la plupart d’entre eux n’ont pas les ressources ou les possibilités de retourner dans leur famille en toute sécurité après avoir utilisé leurs maigres ressources pour acheter de la nourriture, de l’eau et d’autres produits de première nécessité pendant la période de quarantaine », a déclaré Anne Kathrin Schaefer, cheffe de mission de l’OIM au Tchad.

Les mesures prises par les gouvernements d’Afrique de l’Ouest et du Centre pour prévenir la propagation de la COVID-19 ont entrainé le blocage de plus de 10 000 migrants aux frontières ou dans les centres de transit de la région. Pour maintenir ses opérations humanitaires, l’Initiative conjointe UE-OIM s’efforce de sécuriser les couloirs humanitaires dans les pays d’origine et de transit. En outre, l’Initiative continue de s’efforcer à trouver des moyens d’assurer la sécurité des milliers de migrants qui attendent dans les centres de transit.

"Quand la crise du Covid-19 prend fin et si je trouve les moyens, je n'aurai pas d'autre choix que de retourner au Cameroun pour terminer mes études", a déclaré Maiguididigui, une Tchadienne qui étudiait les lettres modernes à Yaoundé. "Je suis très heureuse que l'on nous aide à rentrer chez nous. Nous nous demandions tous comment nous allions faire pour rejoindre nos maisons".

Pour plus d’informations, veuillez contacter Anne Kathrin Schaefer, courriel : aschaefer@iom.int.

Pour plus d’informations sur la réponse régionale de l’OIM contre la COVID-19, veuillez contacter Florence Kim, courriel : fkim@iom.int, Tél. : +221 786 206 213

Pour plus d’informations sur le Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique, rendez-vous sur le site.