Communiqué
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Des migrants vietnamiens bloqués au Timor-Leste rentrent chez eux en toute sécurité

Des migrants embarquent à bord d’un vol charter à l'aéroport international de Dili. Photo : OIM Timor-Leste

Dili - Cette semaine (14/9), l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a facilité le retour de 11 migrants vietnamiens depuis le Timor-Leste. Les migrants (8 hommes et 3 femmes) ont été secourus par les autorités du Timor-Leste après avoir dérivé en mer pendant plusieurs jours lorsque leur bateau a rencontré des problèmes. Ils avaient finalement accosté sur l'île inhabitée de Jaco. 

Après avoir dormi dehors pendant deux nuits, les migrants ont été secourus par les autorités le 12 juin 2020.

Le groupe, parti du Viet Nam le 9 mars 2020, est arrivé en Indonésie où il a passé plusieurs mois avant de prendre la mer le 1er juin 2020, vers sa destination prévue, l'Australie. 

Wonesai Workington Sithole, chef de mission de l'OIM au Timor-Leste, a salué le soutien rapide de divers ministères et agences du Timor-Leste. « Même en plein état d'urgence, le gouvernement a pris toutes les mesures préventives nécessaires pour assurer la sécurité et le bien-être des migrants bloqués, ce qui reflète une approche ‘pangouvernementale’ de la gestion des migrations ». 

Les migrants secourus et leurs familles avaient emprunté de l'argent pour financer leur périple, chaque migrant devant verser une somme importante et partielle à ce qu'ils appelaient leurs « agents », qui devaient organiser leur passage et leur emploi à l'étranger.  

Après leur retour au Viet Nam, ils devront encore rembourser la dette, mais beaucoup d'entre eux n'ont ni emploi ni revenu. Malgré ces difficultés, les migrants étaient soulagés de rentrer chez eux, auprès de leur famille. « Au nom du groupe, je tiens à remercier les bureaux de l'OIM et les gouvernements du Timor-Leste et du Viet Nam de nous avoir ramenés chez nous malgré ces restrictions de voyage sans précédent », a déclaré l’un des migrants.    

Néanmoins, l’amertume est toujours là. Un migrant a confié qu'il travaillait comme mécanicien au Viet Nam mais qu'il ne gagnait pas assez pour subvenir aux besoins de sa famille. Il a décidé de chercher une meilleure occasion à l'étranger afin de pouvoir payer l'éducation de ses enfants et leur donner un meilleur avenir. « Les agents savent très bien comment jouer avec les sentiments de ceux qui veulent désespérément gagner leur vie. Ils m'ont fait croire facilement que le voyage était légal, et que l'agent pouvait facilement nous obtenir un permis de travail », a-t-il déclaré.   

Un autre migrant a également confié que son agent avait fait de nombreuses fausses promesses, mais que la réalité était très différente lorsqu'il est arrivé en Indonésie. L'agent lui a assuré qu'il voyagerait à bord d’un grand bateau de croisière touristique, mais tout cela n'était qu'un mensonge. Se remémorant sa pénible expérience d'être bloqué en mer, il a donné ce conseil sincère : « Je conseille à quiconque envisageant de migrer de ne pas tomber dans le piège des agents et de le faire dans le bon ordre ». 

À leur arrivée au Viet Nam, les migrants ont été placés en quarantaine obligatoire de 14 jours, après quoi, ils recevront l’aide de l'OIM pour rentrer chez eux et retrouver leur famille qui attend leur retour depuis longtemps. Le groupe pourra recevoir une subvention en espèces pour répondre à ses besoins de réintégration. 

Miah Park, chef de la mission de l'OIM au Viet Nam, a mis en avant le défi que représente l’aide au retour pendant une pandémie : « Il a fallu beaucoup de temps et d'efforts de la part de toutes les agences gouvernementales compétentes et de l'OIM pour organiser avec succès ce vol de retour en toute sécurité pour les migrants, en particulier dans la situation actuelle de restriction des déplacements ». 

Miah Park a déclaré que ce retour témoignait également de la coopération efficace entre les gouvernements et l'OIM dans la gestion de la migration. « Toutefois, pour éviter de tels incidents à l'avenir, il faut redoubler d'efforts et de travail dans la lutte contre le trafic illicite d'êtres humains », a-t-elle ajouté. 

Le retour des migrants a été organisé dans le cadre du programme d'Aide au retour volontaire et à la réintégration pour les États membres du Processus de Bali, mis en œuvre par l'OIM en coordination avec le Bureau d'appui régional du Processus de Bali.   

« La collaboration entre les États membres du Processus de Bali pour coordonner leur soutien au retour de leurs citoyens qui souhaitent rentrer chez eux est essentielle pour surmonter les difficultés, en particulier lorsque l'aide consulaire n'est pas disponible dans les pays où les migrants sont bloqués », a déclaré Yvain Bon, responsable du programme. Et d’ajouter : « pour l'OIM et le Bureau d’appui régional du Processus de Bali, il est important d'avoir de tels projets pour compléter les efforts déployés par les États membres pour aider les migrants bloqués ». 

Depuis le début de la pandémie, 60 personnes ont été aidées dans 20 pays grâce à ce programme d’aide au retour volontaire. 

Pour plus d'informations, veuillez contacter l'OIM au Timor-Leste (Wonesai Sithole, Email : wsithole@iom.int), l'OIM au Viet Nam (Nguyen Quoc Nam, Email : qnam@iom.int) ou le Programme d'aide au retour volontaire et à la réintégration pour les Etats membres du Processus de Bali (Yvain Bon, Email : thbkkavrr@iom.int).