Communiqué
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Des frais d’envois de fonds depuis la Belgique trop élevés selon des rapports de l'OIM

Kriticos, originaire de Zambie et de Tanzanie, et Jason, originaire du Rwanda, sont deux des nombreux membres de la diaspora qui ont entamé une nouvelle vie en Belgique tout en restant proches de leurs racines. Photo : OIM/Moayad Zaghdani 

Bruxelles, 14 juin - L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a publié aujourd'hui deux nouveaux rapports sur le paysage des envois de fonds en Belgique et sur l'impact des coûts de transaction élevés sur les flux d’envois de fonds et les résultats en matière de développement dans 21 pays. En Belgique, où un tiers de la population est issue de l'immigration, plus de 7 milliards de dollars (6,5 milliards d'euros) de fonds ont été envoyés en 2023. Mais les coûts d'envoi sont élevés.   

Les résultats ont été présentés lors du tout premier Sommet national sur les envois de fonds de l'OIM à Bruxelles, en amont de la Journée internationale des envois de fonds à la famille (16 juin).   

« Les migrants doivent souvent payer des coûts de transaction élevés lorsqu'ils souhaitent aider leur famille ou leur communauté en envoyant une partie de leurs revenus dans leur pays d'origine », a déclaré Marise Habib, cheffe de mission de l'OIM Belgique et Luxembourg.   

« Les recherches de l'OIM montrent que le coût de transaction moyen entre la Belgique et 21 pays est actuellement de 4,3 %, un taux qui est très élevé si l'on considère que l'objectif de développement durable en matière de coûts de transaction des envois de fonds des migrants est fixé à moins de 3 %. »   

« Nos données permettent de mieux comprendre les complexités qui contribuent à l'augmentation des coûts et les moyens d'y remédier », a déclaré Marise Habib.   

Les rapports indiquent qu'une réduction de 1 % des frais de transaction pourrait entraîner une augmentation des envois de fonds de 1,078 %, ce qui souligne le potentiel que représenteraient ces mesures. La réduction des frais d’envois vers les pays en crise humanitaire, par exemple, permettrait aux migrants et à la diaspora d'envoyer davantage de fonds aux communautés qui en ont le plus besoin. 

Les études montrent également que les envois de fonds en espèces sont, en moyenne, 51 % plus chers que les envois de fonds numériques, tandis que les opérateurs de transfert d'argent en personne sont 83 % plus chers que les opérateurs en ligne. Ces résultats soulignent l'importance de l'inclusion numérique et financière des migrants, et la nécessité d'une plus grande transparence sur les coûts d’envois de fonds. 

Le bureau de l'OIM pour la Belgique et le Luxembourg, avec le soutien du gouvernement belge, dirige le projet « O-REMIT », qui recueille des informations sur les coûts, le volume et l'impact des envois de fonds depuis la Belgique, mais aussi sur les obstacles aux envois de fonds moins chers, les motivations et les comportements des personnes qui envoient des fonds, et les défis liés à la collecte de données sur les envois de fonds.   

En travaillant conjointement avec les expéditeurs de fonds et en se concentrant sur certains couloirs d’envois de fonds, l'OIM contribue également à renforcer la prise de décision éclairée sur les services et les méthodes d’envois de fonds.     

« L'objectif est de créer un environnement qui permette aux communautés de migrants et aux membres des diasporas de réaliser pleinement leur rôle d’agents du changement et du développement », a déclaré Marise Habib.   

Le travail de l'OIM dans le cadre du projet O-REMIT se base sur des données de la Banque nationale de Belgique, de l'Office statistique belge (Statbel), de KNOMAD/Banque mondiale, et d'une enquête détaillée impliquant plus de 1 400 migrants et membres de la diaspora en Belgique.   

« Bien que les études O-REMIT concernent uniquement la Belgique, les données apporteront des connaissances qui pourront nous aider à atteindre les objectifs de développement durable, ce qui aurait un impact très positif sur les communautés d'accueil dans le monde entier », a déclaré Ariana Naser, co-gestionnaire du projet O-REMIT.    

 Télécharger les rapports :   

 

Note aux rédacteurs :   

En 2023, les migrants et les membres de la diaspora ont envoyé chez eux près de 860 milliards de dollars US de fonds, selon les données de la Banque mondiale. La plus grande partie de ces envois de fonds est destinée aux pays à revenu faible ou à revenu intermédiaire, où ces transferts personnels constituent la plus grande source d'entrée de capitaux, dépassant les investissements étrangers directs et l'aide au développement à l'étranger.     

Le projet O-REMIT est mis en œuvre par l'OIM Belgique et Luxembourg en partenariat avec Zidicircle, Entrepreneurs for Entrepreneurs (OVO), et la Banque Nationale de Belgique. Le projet contribue à la réalisation de l'objectif de développement durable 10c, qui vise à réduire à moins de 3 % les coûts de transaction des envois de fonds des migrants. Il soutient également les objectifs 19 et 20 du Pacte mondial pour les migrations, qui visent respectivement à créer les conditions permettant aux migrants et aux diasporas de contribuer pleinement au développement durable dans tous les pays et à promouvoir des envois de fonds plus rapides, plus sûrs et moins coûteux afin de favoriser l'inclusion financière des migrants.   

Le projet O-REMIT est co-géré par Ariana Naser, Krystel Sil Sikana et Mélissia Petesque.   

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Pour plus d'informations, veuillez contacter :  

Ariana Naser pour l’IOM Belgique, anaser@iom.int ou o-remit@iom.int 

Ryan Schroeder pour le Bureau régional de l'OIM à Bruxelles, rschroeder@iom.int