Communiqué
Global

Des dizaines de milliers de personnes déplacées vulnérables isolées par une offensive militaire en Côte-d’Ivoire

Une importante offensive militaire lancée en
Côte-d'Ivoire par les forces loyales au Président
élu Alassane Ouattara, a pris au piège des dizaines
de milliers de personnes déplacées
vulnérables, les empêchant ainsi de recevoir de
l’aide humanitaire et une protection adéquates.

Dans la ville de Duékoué, à l'ouest du
pays, les affrontements entre les forces pro-Ouatarra et pro-Gbagbo
ont provoqué le déplacement de quelque 20 000
Ivoiriens et Africains occidentaux qui ont trouvé refuge au
sein d’une mission catholique déjà
surpeuplée, sans accès aux abris, à la
nourriture, à l'eau et aux installations sanitaires.

« Les conditions à la mission catholique deviennent
rapidement insupportables », déclare Jacques Seurt,
Coordinateur des opérations d’urgence en
Côte-d'Ivoire. « Des personnes déplacées
terrifiées affluent, certaines blessées par balle, ne
pouvant pas recevoir de traitement d’urgence à
l'hôpital local. Tous cherchent à être
protégés des affrontements. Nous appelons les
belligérants à garantir que la mission reste un lieu
de paix pour les déplacés. »

D'après certaines informations, compte tenu du
déplacement des forces pro-Ouattara vers le sud, autour de
la ville de Guiglo, 4 000 individus et familles
déplacés bloqués dans la zone sont
inatteignables. Les Ivoiriens, Burkinabés, Maliens et
Guinéens déplacés vivent dehors sans abris, ni
nourriture, ni eau ou accès aux installations sanitaires,
depuis plus d'une semaine.

Un autre groupe de 2 500 déplacés trouve
actuellement refuge à l'intérieur et autour de
l'église locale de Nazareth et de la Mairie.

La tension et la violence continuent de grimper à
Abidjan, la plus grande ville du pays. Même si la situation
entrave profondément les efforts visant à
évaluer la véritable ampleur du déplacement
interne dans la ville, l'OIM continue d’évacuer les
migrants mauritaniens.

Un second convoi de 659 Mauritaniens est arrivé sans
encombre hier à Bamako, la capitale du Mali, et se dirige
aujourd’hui vers la Mauritanie. L'OIM prévoit
d’organiser un troisième convoi pour plus de 400
Mauritaniens toujours bloqués à l'intérieur et
autour de l'ambassade, à Abidjan.

Dans le même temps, de plus en plus d'Ivoiriens et de
migrants fuient également vers le Ghana. Nombre
d’entre eux affirment avoir été victimes de
mauvais traitements en Côte-d'Ivoire. Ils ont notamment
été frappés et ont vu leurs maisons
incendiées. Ceux qui ont fui vers le Ghana expliquent qu'ils
ont dû vendre leurs biens pour payer le transport
jusqu’à la frontière.

Le personnel de l'OIM au point de passage de Takoradi explique
que le centre d’accueil et de transit pour les migrants est
fortement surpeuplé. Plus de 800 personnes y sont
actuellement accueillies malgré une capacité
habituelle de 200-300 personnes. De nombreux migrants sont donc
accueillis dans des communautés voisines.

L'aggravation quotidienne de la situation en
Côte-d’Ivoire et un nombre croissant de personnes
fuyant vers le Ghana a entraîné un renforcement de la
présence de l'OIM à la frontière,
déployant du personnel médical et opérationnel
supplémentaire.

L'OIM a reçu la demande de rapatrier non moins de 35 000
Guinéens, Maliens, Sénégalais,
Burkinabés et Mauritaniens et d'autres demandes d'aide
continuent d'arriver. Toutefois, des moyens de financement sont
nécessaires afin de garantir la poursuite des
opérations d'évacuation des migrants bloqués
en Côte-d'Ivoire.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Jacques Seurt, OIM
Abidjan, Tel: +225 07 46 85 78, Email: jseurt@iom.int ou
Jean-Philippe Chauzy, OIM Genève, Tel: + 41 22 717 9361/+41
79 285 43 66 Email: jpchauzy@iom.int