Communiqué
Global

Des centaines de Népalais blessés sont « bloqués » à l’hôpital

Nepal - L’OIM a fait part de son inquiétude pour les centaines de victimes du séisme du 25 avril qui sont effectivement bloqués dans les hôpitaux sans pouvoir rentrer chez eux.

En plus d’avoir coûté la vie à plus de 8 000 personnes, le séisme en a blessé environ 16 000 autres, dont environ 60% sont soignées pour des fractures.

Avec peu de ressources, dans l’incapacité de retourner seuls dans les villages isolés et nécessitant des soins complémentaires, bon nombre de personnes continuent de dormir dans des salles de soins, les couloirs et les parkings des hôpitaux, d’après le Dr. Patrick Duigan, responsable du programme de santé de l’OIM.

« On ne peut tout simplement pas mettre ces pauvres gens à la rue », a t-il déclaré. « De nombreux patients nécessitent une rééducation et un suivi. Dans de nombreux cas, ils n’ont littéralement nulle part où aller, alors nous sollicitons l’aide de nos donateurs pour combler cette grosse lacune. »

Sur une période de trois jours entre le 7 et le 10 mai, plus de 440 patients souffrant de graves blessures orthopédiques ont été soignés à Katmandou, et bon nombre nécessitent encore des soins pour des plaies, des visites de suivi et une longue rééducation.

Les plus vulnérables des survivants sont les personnes handicapées, les femmes, les enfants et les personnes âgées.

On compte environ 30 cas de traumatisme crânien de gravité variable et au moins 175 cas de lésions à la colonne vertébrale qui nécessitent encore une rééducation intensive avec des soins spécialisés et un suivi communautaire. Cinquante de ces patients ont déjà été renvoyés vers le Centre de rééducation national pour les lésions à la colonne vertébrale, où la capacité d’accueil de 20 lits est étendue grâce à l’aide des donateurs.

Thuli Maya Lama a survécu au séisme qui a rasé son village isolé du Népal, mais son long retour chez elle ne fait que commencer.

Tout comme des milliers de survivants blessés, elle bénéficie de soins médicaux et, si des fonds supplémentaires sont trouvés, elle retournera chez elle pour commencer à reconstruire sa vie brisée avec l’aide de l’OIM.

« Je n’ai nulle part où rester et aucun moyen de rentrer chez moi », confie t-elle. « Comment vais-je retourner dans mon village si personne ne m’aide ? »

« Il est urgent de faire sortir les gens qui sont prêts, comme Thuli, des services hospitaliers, des couloirs et des parkings d’hôpitaux », déclare le Dr. Duigan.

« Ramener Thuli et beaucoup d’autres chez eux va nécessiter beaucoup de réflexion créative. Dans certains cas, nous utiliserons des porteurs et des ânes pour grimper dans l’arrière-pays. »

Pour compliquer davantage les choses, les survivants blessés, notamment ceux ramenés par hélicoptère, sont arrivés sans documents d’identité et, dans le cas de nombreux enfants, sans adulte accompagnateur.

Thuli rendait visite à ses proches à Majuwea, un village entouré par les 7 000 mètres de sommets des montagnes du Ganesh, où le séisme de magnitude 7,8 a frappé, faisant s’effondrer le toit de leur maison. Elle est restée coincée sous les décombres pendant des heures à côté des corps sans vie de sa mère et de sa tante. Elle a été la seule survivante, gravement blessée au genou gauche.

Plusieurs jours sont passés et aucune aide n’arrivait. Son mari et ses voisins étaient convaincus que les hôpitaux situés à plusieurs heures dans la capitale, seraient surchargés et lui ont demandé de ne pas partir.

« Les habitants de mon village disaient que je ne devais pas aller à l’hôpital parce qu’il serait trop occupé », a déclaré cette mère de deux enfants de 50 ans.

Restée sans soins et dans une douleur atroce pendant cinq jours, elle a été amenée vers la route la plus proche par son fils et sa fille – une excursion de deux heures dans le meilleur des cas – puis transportée par bus vers l’hôpital de Patam, à Katmandou.

Une fois soignée, la jambe plâtrée, elle s’est trouvée dans la même situation que beaucoup d’autres : incapable de partir. L’OIM est entrée en relation avec la Fondation des jeunes du Népal (NYF) qui a proposé de mettre à disposition un espace aux patients comme Thuli qui nécessitent un suivi. Elle est la première parmi tant d’autres qui auront besoin de services similaires.

« Elle était très inquiète que si elle trouvait un moyen de retourner dans son village, elle ne pourrait pas revenir pour son suivi médical », a déclaré le Dr. Duigan. « Heureusement, la NYF a proposé d’établir un centre de transit et nous étudierons la possibilité d’étendre cette relation, car il y aura des centaines d’autres personnes qui auront besoin d’un suivi après leur sortie. »

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM au Népal, Maurizio Busatti, Tel. +977 98010 04510, Email: mbusatti@iom.int ou Paul Dillon, Tel. +977 985 11 061 82, Email: pdillon@iom.int ou Joe Lowry, Bureau de l’OIM pour l’Asie-Pacifique à Bangkok, Tel. +668187 08081, Email: jlowry@iom.int