Communiqué
Global

D’après une étude de l’OIM, la traite des personnes en Ukraine n’a pas augmenté pendant l’EURO 2012

L’EURO de football 2012 n’a pas provoqué
d’augmentation du nombre de cas de traite, notamment à
des fins d’exploitation sexuelle, d’après les
conclusions préliminaires d’une étude examinant
le lien entre la traite et la manifestation sportive,
publiée par la mission de l’OIM en Ukraine.

Avant le début de l’EURO 2012, les médias
nationaux et internationaux, les chercheurs, les activistes de la
société civile ukrainiens et les experts
internationaux avaient mis en garde contre l’apparition
potentielle de nombreux cas de traite des femmes vers ou dans le
pays pour satisfaire la supposée forte demande de services
sexuels des supporters de football. Ce risque avait
également été intégré à
la stratégie de sécurité pour l’EURO
2012 et les organismes du maintien de l’ordre avaient
préparé des plans d’urgence pour faire face
à ces scénarios. D’après l’OIM,
ces inquiétudes ne se sont pas confirmées.

« La surveillance stricte de la situation, l’analyse
de l’application des lois, les données de l’OIM
et des ONG ainsi que les résultats de la ligne
d’assistance téléphonique n’indiquent
aucune hausse du nombre de cas de traite avant ou pendant
l’EURO 2012 », déclare Ruth Krcmar,
coordinatrice du Programme de lutte contre la traite de l’OIM
en Ukraine.

« En général, nous avons vu qu’il
existe encore une grande confusion entre la traite et la
prostitution. Ces termes employés indifféremment par
les médias et certains experts ont faussé les
prévisions et ont créé une atmosphère
d’anxiété, dans laquelle les dangers
réels de la traite auxquels se heurtent les Ukrainiens
aujourd’hui, comme le travail forcé, n’ont pas
été mis en avant », déclare Ruth
Krcmar.

L’étude de l’OIM suggère qu’il
n’y a pas eu de hausse du nombre de victimes
d’exploitation sexuelle, de travail et de mendicité
enfantine forcés, pouvant être liés à
l’EURO.

Alors que les responsables du maintien de l’ordre ont
déclaré avoir empêché plusieurs
tentatives de traite interne quelques mois avant le tournoi de
football, aucune victime de traite n’a été
identifiée pendant ou peu après la compétition
dans aucun des quatre stades de Kiev, Kharkiv, Lviv et Donetsk, par
la police ou les ONG partenaires de l’OIM
spécialisées dans l’aide aux victimes.

La ligne d’assistance téléphonique de
l’OIM et celle des autres organisations de lutte contre la
traite, qui étaient disponibles plus longtemps et dont les
opérateurs parlaient anglais pendant l’EURO 2012,
n’ont eux non plus pas enregistré de hausse du nombre
d’appels et aucun appel d’urgence de victimes ou de
leurs proches n’a été reçu.

D’après l’analyse préliminaire de
l’OIM, plusieurs raisons viennent expliquer pourquoi les
scénarios redoutés n’ont pas eu lieu. Tout
d’abord, les prévisions de hausse de la demande de
services sexuels par les supporters ont été
exagérées. L’augmentation attendue du nombre de
cas de traite n’était pas fondée sur des
expériences antérieures et sur un examen approfondi
des facteurs qui facilitent habituellement la traite. Ensuite,
l’attention accrue, la bonne préparation et les
activités de prévention mises en œuvre par les
autorités de police ont certainement eu un effet dissuasif
pour les trafiquants potentiels. Enfin, les efforts de
prévention par la société civile et
l’attention médiatique ont permis de sensibiliser les
clients et les victimes potentiels.

Les résultats correspondent aux conclusions
précédentes. L’OIM a effectué un
contrôle similaire pendant les coupes du monde de football en
Allemagne en 2006 et en Afrique du Sud en 2010. Les
résultats n’ont montré aucune intensification
de l’exploitation sexuelle pendant les tournois.

« La crainte d’une hausse du nombre de cas de traite
à des fins d’exploitation sexuelle apparaît
à chaque fois qu’un grand événement
sportif pointe à l’horizon, alors que notre
expérience ne fait que renforcer les
précédentes conclusions dans d’autres pays.
Nous espérons que des études comme la nôtre
mettront fin à ce mythe qui fait dépenser les rares
ressources allouées à la lutte contre la traite, dans
des campagnes périodiques plutôt que des solutions
à long terme et une aide aux victimes », conclut Ruth
Krcmar.

Le Programme de lutte contre la traite de l’OIM en Ukraine
vise à prévenir la traite des personnes ainsi
qu’à renforcer les capacités nationales
à lutter contre le phénomène et à
protéger les victimes. Depuis 2000, plus de 8 700 personnes
ont reçu une aide conséquente dans le cadre du
programme de réintégration de l’OIM pour les
victimes de traite.

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Varvara Zhluktenko

OIM Ukraine

Tel + 380 44 568 50 15, +380 67 447 97 92

Email: "mailto:vzhluktenko@iom.int">vzhluktenko@iom.int