Communiqué
Global

Au vu du nombre colossal d’Afghans de retour du Pakistan, l’OIM met en garde contre une crise imminente

Afghanistan - Des centaines de milliers de personnes rentrent en Afghanistan depuis le Pakistan, annonçant une crise humanitaire potentielle majeure. D’après l’OIM et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, jusqu’à 600 000 Afghans – enregistrés comme réfugiés et rapatriés sans papiers – devraient retourner en Afghanistan d’ici la fin de l’année, en plus des 400 000 personnes en déplacement à l’intérieur du pays.

Un nombre sans précédent d’Afghans fuit l’intensification des actes de violence, des arrestations arbitraires, de la détention et d’autres formes de harcèlement. Alors qu’ils n’ont parfois que 48 heures pour quitter les lieux, ils sont contraints de rapidement vendre leurs biens et faire leurs valises. Dans certains cas, ils arrivent avec les seuls vêtements qu’ils portent. Ils entrent dans un pays déchiré par la violence, au plus fort du conflit qui, avec la saison d’hiver imminente, les rend particulièrement vulnérables.

« Nous ne devons pas sous-estimer la gravité de cette situation », a déclaré Laurence Hart, chef de mission et envoyé spécial de l’OIM en Afghanistan, cette semaine, au lendemain d’une visite au poste-frontière de Turkham, où l’OIM fournit une aide directe post-arrivée aux dizaines de milliers de nouveaux arrivants.

« La situation est catastrophique et nous nous attendons à ce qu’elle s’aggrave à l’approche de l’hiver », a ajouté Laurence Hart. « Ces personnes sont prises entre le marteau et l’enclume. Elles n’ont nulle part où aller. Elles ont déjà tout perdu et entrent désormais dans un pays en conflit où l’hiver approche et elles recherchent une protection auprès d’un gouvernement et de la communauté internationale déjà mise à rude épreuve pour répondre aux besoins existants. »

Mercredi 7 septembre, les Nations Unies ont lancé un appel éclair de 150 millions de dollars pour couvrir les besoins en matière d’abris, de santé et de nourriture pour les trois prochains mois.

Actuellement, l’OIM prend en charge une centaine de familles par jour, en les transportant de la frontière jusqu’à un camp de transit qu’elle gère à 3 kilomètres. Les plus nécessiteux peuvent prendre des repas chauds, une douche et ont accès aux soins médicaux. Après une nuit de repos, ils reçoivent entre 20 et 50 dollars par personne pour se rendre vers leurs destinations finales.

Au camp de transit, le personnel de l’OIM fournit des soins médicaux de base, notamment des dépistages de la tuberculose (TB), des programmes d’aide et des services de renvoi pour les mineurs non accompagnés, les personnes souffrant de problèmes de santé mentale et celles ayant des besoins spéciaux.

« Nos ressources ne nous permettent de prendre en charge qu’une personne dans le besoin sur cinq », a insisté Laurence Hart. « Nous devons urgemment intensifier nos opérations, aussi bien en termes de taille et de capacité du camp qu’en termes de personnel et du soutien matériel et médical que nous fournissons. Il est indispensable de déployer davantage de personnel sur le terrain, en particulier des femmes car bon nombre des récents rapatriés sont des familles dirigées par des femmes qui nécessitent une attention et une protection spéciales. »

Il est à craindre que les installations de fortune deviennent des camps de longue durée pour les déplacés internes puisqu’environ 90 pourcent des rapatriés s’installent à Nangarhar, près de la ville de Jalabad, où l’hiver est plus clément. Le gouvernement et ses partenaires humanitaires œuvrent en vue de trouver des solutions avant d’être confronté à une nouvelle crise anticipée après les fêtes de l’Aïd mi-septembre et la date butoir du 15 novembre contraignant tous les Afghans au Pakistan à obtenir un passeport lisible à la machine et un visa valable.

L’OIM publiera son plan de réponse détaillé dans les prochains jours.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Nick Bishop, OIM Afghanistan, +93 79 444 59 48; Email nbishop@iom.int