Communiqué
Global

Arrivées de migrants en Europe par la Méditerranée en 2019 : 89 997 ; décès en mer : 1 090

Genève - D’après l’OIM, 89 997 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer en date du 6 novembre, soit une baisse de 11% par rapport aux 101 185 arrivés pendant la même période l’an dernier.

Cette année, 48 804 et 22 339 migrants sont arrivés en Grèce et en Espagne respectivement (71 143 à elles deux), soit environ 79 pour cent du total régional. Ils étaient bien moins nombreux à arriver en Italie, à Malte et à Chypre. Les arrivées en Grèce dépassent de 75 pour cent les totaux de 2018 à la même période. Les arrivées en Espagne sont moins nombreuses de 50 pour cent.

Le nombre de décès enregistrés le long des trois principaux itinéraires méditerranéens en date du 5 novembre s’élève à 1 090 décès - soit environ 52% des 2 098 décès confirmés pendant la même période en 2018 (voir tableau ci-dessous).

Ces 1 090 décès en mer comprennent plusieurs décès recensés ces derniers jours.

 

Dans la Méditerranée centrale, quelque 88 rescapés secourus par l’Alan Kurdi, navire de l’ONG Sea-Eye, le 26 octobre, ont été débarqués à Tarente, en Italie, le 3 novembre, après une semaine passée en mer. Les rescapés ont confié au personnel de l’OIM présent lors du débarquement que leur bateau avait été menacé par un navire libyen inconnu, qui a tiré des coups de feu d’avertissement pendant l’opération de sauvetage, plusieurs personnes à bord ont pris peur et ont sauté à l’eau. Un garçon originaire du Ghana est porté disparu.

Toujours dans la Méditerranée centrale, les corps de deux personnes, qui seraient originaires d’Afrique du Nord, ont été découverts le 31 octobre dans un bateau qui dérivait en mer au large de Tertenia, en Sardaigne. Les corps ont été transférés à la morgue de l’hôpital de Lanusei.

OIM Italie

Flavio Di Giacomo, de l’OIM à Rome, a cité les chiffres du Ministère italien de l’intérieur : 9 944 migrants sont arrivés en Italie par la mer en date du 30 octobre, contre 22 232 à la même période en 2018. L’OIM en Libye déclare qu’en date du 31 octobre, plus de 8 300 migrants ont été interceptés en mer et rapatriés en Libye en 2019.

OIM Espagne

D’après Ana Dodevska, de l’OIM en Espagne, 22 339 migrants sont arrivés en Espagne en date du 3 novembre, contre 49 254 à cette date l’an dernier. Bien que le nombre d’arrivées mensuelles en Espagne soit plus faible cette année, le nombre de décès le long de la Méditerranée occidentale reste élevé - avec 324 décès recensés pendant les dix premiers mois de cette année, contre 675 à cette date en 2018.

OIM Grèce

Christine Nikolaidou, de l’OIM en Grèce, a signalé jeudi (07/11) que depuis vendredi (01/11) jusqu’à aujourd’hui, les garde-côtes helléniques (HCG) ont participé à au moins 13 incidents ayant nécessité des opérations de recherche et de sauvetage au large des îles de Chios, de Lesbos, de Samos, de Kos, de Kalymnos, de Farmakonisi, de Symi, de Samothrace, de Megisti et du port d’Alexandroúpolis. Les HCG ont secouru 346 migrants au total et les ont transférés vers les ports respectifs.

Ces arrivées, en plus d’autres recensées entre le 30 octobre et le 5 novembre, portent à 48 804 le nombre total d’arrivées par la mer en Grèce cette année (voir tableau ci-dessous).

Projet sur les migrants disparus

En 2019, pour la sixième année consécutive, l’OIM s’efforce de recenser systématiquement les décès de migrants le long des itinéraires migratoires à travers le monde grâce à son projet sur les migrants disparus. Depuis début 2014, le projet a enregistré 33 775 décès, dont 2 613 en 2019 (voir tableau ci-dessous).

Compte tenu des difficultés pour recueillir des informations sur ces personnes et sur les circonstances de leur décès, le nombre réel de décès pendant la migration est probablement bien plus élevé. Les recensements effectués par le Projet sur les migrants disparus ne doivent être considérés que comme une indication des risques associés à la migration, et non comme une représentation absolue du nombre réel de décès à travers le temps et les continents.

Outre les décès recensés dans la Méditerranée et en Afrique, des traversées maritimes entre la côte nord-ouest de l’Afrique et les Iles Canaries (appelé « itinéraire de l’Afrique de l’Ouest » vers l’Europe) ont été le théâtre d’un naufrage à l’aube de mercredi (6 novembre). Un bateau a chaviré dans une zone rocheuse près de la municipalité de Teguise, sur l’île de Lanzarote. Quatre de ses occupants ont pu rejoindre la plage, où ils ont reçu une aide médicale d’urgence d’une équipe de la Croix-Rouge. Ces rescapés ont signalé que 15 autres personnes se trouvaient à bord. Salvamento Maritimo, le Service public de secours espagnol, a lancé une opération de sauvetage, durant laquelle les corps de quatre personnes ont été découverts le même jour (mercredi 6 novembre), tandis que cinq autres corps ont été retrouvés jeudi (7 novembre). Deux personnes seraient toujours portées disparues.

Ce tragique incident a eu lieu seulement quelques jours après un autre naufrage signalé le long de cet itinéraire. Le 29 octobre, un navire pétrolier a secouru 29 migrants d’une pirogue qui naviguait à 607 km au sud de Gran Canaria, et a repêché quatre corps.

D’après les témoignages des survivants de l’embarcation, une cinquième personne a disparu en mer.

En 2019, 93 personnes auraient perdu la vie le long de cet itinéraire, soit plus du double du nombre de décès enregistrés pour toute l’année 2018.

La migration irrégulière vers mais également sur le continent européen reste dangereuse pour les personnes qui se déplacent. Récemment, le 31 octobre, les autorités slovènes ont découvert les corps de deux hommes dans la rivière Kolpa/Kupa, près de la municipalité de Vukovci, en Slovénie. Les autorités pensaient qu’ils s’étaient noyés en tentant d’entrer en Slovénie depuis la Croatie. Quelques jours plus tard, un jeune homme a été tué dans un accident de voiture sur l’autoroute Egnatia Odos, au nord de la Grèce, près de Thessalonique.

En 2019, l’OIM a recensé plus de 100 décès pendant la migration sur le continent européen, une faible augmentation par rapport aux 98 décès répertoriés pendant la même période en 2018.

Des migrants continuent de mourir dans les Amériques en 2019, année la plus meurtrière que le MMP ait enregistrée ces six dernières années. Au total, au moins 629 personnes ont perdu la vie dans les Amériques en 2019, contre 515 à cette période en 2018.

A la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, deux migrants se sont récemment noyés en tentant de traverser le Rio Grande vers le Texas depuis Tamaulipas : le 31 octobre, les autorités de la protection civile mexicaines ont découvert le corps d’un homme près de Matamoros, et quelques jours plus tard, le 4 novembre, celui d’un autre homme retrouvé près de Ciudad Miguel Alemán. En 2019, au moins 107 personnes se sont noyées dans le Rio Grande, dont 90 hommes, neuf femmes et huit enfants.

Dans les Caraïbes, trois personnes se sont noyées en tentant de traverser la rivière du Massacre entre Haïti et la République dominicaine. Les corps de deux hommes haïtiens ont été découverts près de la municipalité de La Vigía, Dajabón, le 31 octobre, tandis qu’une fillette de quatre ans qui voyageait avec eux est toujours portée disparue.

Les données de l’OIM sur les migrants disparus sont recueillies par le personnel de l’OIM basé à son Centre mondial d’analyse des données sur la migration mais proviennent de sources diverses, dont certaines ne sont pas officielles. Pour en savoir plus sur la manière dont sont recueillies les données sur les décès et disparitions de migrants, cliquez ici.

Le rapport intitulé Fatal Journeys Volume 4, publié le 28 juin, comprend un aperçu des données du Projet sur les migrants disparus sur cinq ans (2014-2018) et une actualisation sur ce que l’on sait des décès pendant la migration en 2019.

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Pour consulter les dernières informations sur les arrivées et décès de migrants dans la Méditerranée, cliquez ici. Pour en savoir plus sur le Projet sur les migrants disparus, cliquez ici.
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