Communiqué
Global

Arrivées de migrants en Europe par la Méditerranée en 2019 : 87 315 ; décès en mer : 1 087

Genève - L’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, fait état de 87 315 migrants et réfugiés arrivés en Europe par la mer en date du 30 octobre, soit une baisse de 12% par rapport aux 99 122 arrivés pendant la même période l’an dernier.

Plus de la moitié de toutes les arrivées cette année (47 015) ont eu lieu en Grèce, tandis qu’un quart a été recensé en Espagne (22 247), et une proportion bien plus faible en Italie, à Malte et à Chypre (voir tableau ci-dessous).

Evolution dans la Méditerranée

Le nombre de décès enregistrés le long des trois principaux itinéraires méditerranéens pendant les dix mois de 2019 s’élève à 1 087 personnes - soit environ 53% des 2 044 décès confirmés pendant la même période en 2018 (voir tableau ci-dessous).

Le Projet de l’OIM sur les migrants disparus a recensé plusieurs décès le long des itinéraires à travers la Méditerranée ces derniers jours. Dans la Méditerranée orientale, un adolescent afghan de 16 ans a perdu la vie pendant la traversée depuis Küçükkuyu en Turquie, vers l’île grecque de Lesbos, le 28 octobre. Son corps a été retrouvé par les garde-côtes turcs, qui ont aussi secouru 40 rescapés et les ont rapatriés vers les côtes turques.

Trente-sept pour cent de ceux qui ont péri en 2019 dans la Méditerranée orientale étaient des enfants, avec 27 décès d’enfants migrants enregistrés le long de cet itinéraire.

Dans la Méditerranée occidentale, le corps d’un homme non identifié a été repêché des eaux au large des côtes de Cartagena, à Murcia, dimanche 27 octobre, journée durant laquelle les services de secours espagnols ont secouru 140 personnes de plusieurs bateaux dans les eaux près de Murcia et d’Alicante. Ces bateaux seraient partis de la côte ouest de l’Algérie. En 2019, les décès de 62 personnes ont été enregistrés pendant la traversée maritime entre l’Algérie et l’Espagne.

Quelque 166 autres personnes ont perdu la vie pendant la traversée de la mer d’Alborán entre Nador et l’Andalousie, tandis que 52 décès ont été recensés le long de la traversée via le Détroit de Gibraltar. Cette année, l’OIM a enregistré 53 décès le long du dangereux itinéraire reliant la côte ouest du Maroc aux côtes de Cádiz par l’océan Atlantique.

Cinq personnes auraient disparu le long d’un autre itinéraire migratoire fréquemment emprunté vers l’Espagne, depuis la côte nord-ouest de l’Afrique vers les Iles Canaries (« Itinéraire de l’Afrique de l’Ouest »).

Le 29 octobre, un navire pétrolier a secouru 29 personnes d’une pirogue, à 607 kilomètres de Gran Canaria, dans les Iles Canaries, et a repêché quatre corps. D’après les témoignages des rescapés, une cinquième personne a disparu en mer. Les survivants ont déclaré qu’ils dérivaient en mer depuis plus de 15 jours, avec peu d’eau et de nourriture.

Bon nombre étaient sévèrement déshydratés lorsqu’ils ont été secourus et nécessitaient une aide médicale. Quatre personnes ont été évacuées vers des hôpitaux à leur arrivée au Port de Las Palmas.

En 2019, 82 personnes auraient perdu la vie le long de cet itinéraire, soit près du double des 42 décès recensés pour tout 2018.

Dans les rues de Nador, au Maroc, un garçon marocain de 13 ans a été grièvement blessé alors qu’il tentant de s’accrocher à la remorque d’un camion à destination de Melilla, en Espagne, le 26 octobre. Malheureusement, il n’a pas survécu à ses blessures et est décédé avant d’arriver à l’hôpital.

Il fait partie des 180 enfants dont les décès ont été recensés par le Projet de l’OIM sur les migrants disparus en 2019.

OIM Italie

Flavio Di Giacomo, de l’OIM à Rome, a cité les chiffres du Ministère italien de l’intérieur : 9 648 migrants sont arrivés en Italie par la mer en date du 30 octobre, contre 22 167 à la même période en 2018. L’OIM en Libye déclare qu’en date du 15 octobre, plus de 7 300 migrants ont été interceptés en mer et rapatriés en Libye en 2019.

OIM Espagne

D’après Ana Dodevska, de l’OIM en Espagne, 22 247 migrants sont arrivés en Espagne en date du 30 octobre, contre 47 505 à cette date l’an dernier. Bien que le nombre d’arrivées mensuelles en Espagne soit plus faible cette année, le nombre de décès le long de la Méditerranée occidentale reste élevé - avec 324 décès recensés pendant les six premiers mois de cette année, contre 621 à cette date en 2018.

OIM Grèce

Christine Nikolaidou, de l’OIM en Grèce, a signalé jeudi (31/10) que depuis vendredi (25/10) jusqu’à aujourd’hui, les garde-côtes helléniques (HCG) ont participé à au moins vingt-deux incidents ayant nécessité des opérations de recherche et de sauvetage au large des îles de Chios, de Leros, de Samos, de Kos, de Farmakonisi, de Psérimos et du port d’Alexandroúpolis. Les HCG ont secouru 739 migrants au total et les ont transférés vers les ports respectifs.

Ces arrivées, en plus d’autres recensés entre le 23 et le 29 octobre, portent à 47 015 le nombre total d’arrivées par la mer en Grèce cette année (voir tableau ci-dessous).

 

D’après l’OIM en Grèce, depuis le 1er juillet, le nombre d’arrivées de migrants irréguliers par la mer a augmenté, bien plus rapidement que les arrivées par voie terrestre (voir tableau ci-dessous) ; près de 19 000 en août et septembre par la mer et moins de 2 500 traversées terrestres.

L’OIM en Grèce a partagé des données sur les nationalités des migrants irréguliers arrivés au 30 septembre, l’Afghanistan représentant de loin la plus grande proportion de migrants : 16 508 sur 39 507, soit une arrivée sur trois. Les Syriens étaient 8 950 tandis que d’autres migrants arrivés en grands nombres étaient originaires d’Iraq (2 224), de République démocratique du Congo (2 183), des Territoires palestiniens (2 014), d’Iran (1 410) et du Cameroun (659). Des cas particuliers des Amériques continuent d’arriver en Europe via l’itinéraire migratoire de la Méditerranée orientale, notamment des hommes et femmes originaires du Venezuela, d’Equateur, du Pérou, de République dominicaine et d’Haïti.

Projet sur les migrants disparus

En 2019, pour la sixième année consécutive, l’OIM s’efforce de recenser systématiquement les décès de migrants le long des itinéraires migratoires à travers le monde grâce à son projet sur les migrants disparus. Depuis début 2014, le projet a enregistré 33 751 décès, dont 2 589 en 2019 (voir tableau ci-dessous).

Compte tenu des difficultés pour recueillir des informations sur ces personnes et sur les conditions de leur décès, le nombre réel de décès pendant la migration est probablement bien plus élevé. Les recensements effectués par le Projet sur les migrants disparus ne doivent être considérés que comme une indication des risques associés à la migration, et non comme une représentation absolue du nombre réel de décès à travers le temps et les continents.

Outre les décès recensés dans la Méditerranée et en Afrique, la semaine passée, le Projet sur les migrants disparus a enregistré des décès dans les Amériques, où au moins 623 personnes ont perdu la vie en 2019, contre 504 à cette même période en 2018, soit une hausse de 24 pour cent par rapport à l’an dernier.

A la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, une femme de 33 ans originaire du Mexique est décédée peu après avoir été arrêtée par l’US Border Patrol près de Tubac, dans le comté de Santa Cruz, en Arizona, le 26 octobre.

Ces décès ont une résonance particulière aujourd’hui, 1er novembre, jour de la Toussaint célébré au Mexique et en Amérique latine, suivi du 2 novembre, jour des morts. Depuis quelques années, ces « Dias de los Muertos » rendent hommage aux migrants qui ont péri à la recherche de la prospérité et de la sécurité. Le Projet de l’OIM sur les migrants disparus a fait remarquer que les hommages rendus aux migrants cette année dans l’hémisphère étaient plus nombreux que ces six dernières années durant lesquelles l’OIM a recensé ces chiffres (voir tableau ci-dessous).

Les données de l’OIM sur les migrants disparus sont recueillies par le personnel de l’OIM basé à son Centre mondial d’analyse des données sur la migration mais proviennent de sources diverses, dont certaines ne sont pas officielles. Pour en savoir plus sur la manière dont sont recueillies les données sur les décès et disparitions de migrants, cliquez ici. Le rapport intitulé Fatal Journeys Volume 4, publié le 28 juin, comprend un aperçu des données du Projet sur les migrants disparus sur cinq ans (2014-2018) et une actualisation sur ce que l’on sait des décès pendant la migration en 2019.

                                                                                                                            

Pour consulter les dernières informations sur les arrivées et décès de migrants dans la Méditerranée, cliquez ici. Pour en savoir plus sur le Projet sur les migrants disparus, cliquez ici.

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