Communiqué
Global

Arrivées de migrants en Europe par la Méditerranée en 2019 : 104 644 ; décès en mer : 1 246

Genève - D’après l’OIM, 104 644 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer en date du 11 décembre, soit une baisse d’environ 6% par rapport aux 110 851 arrivés pendant la même période l’an dernier.

Cette année, 58 571 et 25 759 migrants sont arrivés en Grèce et en Espagne respectivement (84 330 à elles deux), soit environ 80 pour cent du total régional. Ils étaient bien moins nombreux à arriver en Italie, à Malte et à Chypre. Les arrivées en Grèce dépassent d’environ 93 pour cent les totaux de 2018 à la même période. Les arrivées en Espagne sont plus de 55 pour cent moins nombreuses.

 Le nombre de décès enregistrés le long des trois principaux itinéraires méditerranéens en date du 11 décembre s’élève à 1 246 décès - soit environ 56% des 2 219 décès confirmés pendant la même période en 2018 (voir tableau ci-dessous).

Evolution de la situation dans la Méditerranée 

Le Projet de l’OIM sur les migrants disparus (MMP) a recensé plusieurs tragédies dans la Méditerranée au cours de la semaine écoulée. Le long de l’itinéraire de la Méditerranée occidentale, le corps d’une personne non identifiée qui serait originaire d’Afrique subsaharienne a été repêché à Bouyafar, au Maroc, le vendredi 6 décembre. Une enquête sur la cause spécifique du décès aurait été lancée. Le 10 décembre, un naufrage au large des côtes de Maghnia, Tlemcen, en Algérie, a coûté la vie à sept personnes - le corps d’une personne âgée de 22 à 30 ans, a été repêché tandis que les six autres restent disparus en mer. Tous les passagers à bord étaient vraisemblablement originaires d’Algérie.

OIM Italie

Flavio Di Giacomo, de l’OIM à Rome, a cité les chiffres du Ministère italien de l’intérieur : 11 097 migrants sont arrivés en Italie par la mer en date du 11 décembre, contre 23 122 à la même période en 2018. L’OIM en Libye déclare qu’en date du 30 novembre, 8 613 migrants ont été interceptés en mer et rapatriés en Libye en 2019.

OIM Grèce

Christine Nikolaidou, de l’OIM en Grèce, a signalé jeudi (12/12) que les garde-côtes helléniques (HCG) ont participé à au moins 29 opérations de recherche et de sauvetage au large des îles de Lesbos, de Samos, de Chios, de Kalymnos, de Samothrace et du port d’Alexandroúpolis. Les HCG ont secouru 1 106 migrants au total et les ont transférés vers les ports respectifs.

Ces arrivées, en plus d’autres recensées dans d’autres îles, portent à 58 571 le nombre total d’arrivées par la mer en Grèce cette année. Trois semaines avant la fin de l’année, ce chiffre pourrait dépasser les totaux de 2017 et 2018 combinés (62 243 hommes, femmes et enfants) le long de cet itinéraire (voir tableau ci-dessous).

Projet sur les migrants disparus

En 2019, pour la sixième année consécutive, l’OIM s’efforce de recenser systématiquement les décès de migrants le long des itinéraires migratoires à travers le monde par l’intermédiaire de son projet sur les migrants disparus. Depuis début 2014, le projet a enregistré 34 285 décès, dont 3 098 en 2019 (voir tableau ci-dessous).

Compte tenu des difficultés à recueillir des informations sur ces personnes et sur les circonstances de leur décès, le nombre réel de décès pendant la migration est probablement bien plus élevé. Les recensements effectués par le Projet sur les migrants disparus ne doivent être considérés que comme une indication des risques associés à la migration, et non comme une représentation absolue du nombre réel de décès à travers le temps et les continents.

Cette semaine, en Europe, les corps de quatre hommes et deux femmes ont été retrouvés sur les rives du fleuve Evros, après leur tentative échouée de rejoindre la Grèce depuis la Turquie. La cause du décès est probablement l’hypothermie. Les deux femmes seraient originaires d’Afrique subsaharienne. Leur nationalité reste non déterminée.

En Amérique latine, six autres décès ont été enregistrés depuis la semaine dernière, dont trois noyades de migrants ayant traversé le Rio Grande séparant le Texas du Mexique. Le 25 novembre, le corps d’un jeune homme hondurien a été découvert sur la rive du côté mexicain du Rio Grande. La veille, une personne non identifiée avait été retrouvée morte noyée dans le même fleuve, près de Gustavo Díaz Ordaz, Tamaulipas, au Mexique. Samedi dernier, 7 décembre, un homme mexicain de 22 ans a également été retrouvé mort noyé dans le Rio Grande, près de Reynosa Díaz, Tamaulipas.

Jeudi 5 décembre, un homme non identifié âgé de 40 à 45 ans, vraisemblablement originaire d’Amérique centrale, est décédé suite à des violences subies près de Hermosillo, Sonora, au Mexique. Le lendemain, 6 décembre, un homme de 35 ans, qui serait lui aussi originaire de la région, a perdu la vie en tombant de « La Bestia », nom que donne les migrants au réseau de trains de marchandises, alors qu’il se dirigeait vers le nord en passant par Veracruz, au Mexique. Le 8 décembre, une Guatémaltèque de 23 ans aurait été tuée par balle près de Juan Rodríguez Clara, aussi à Veracruz. Elle faisait partie d’un groupe de migrants voyageant à l’arrière d’un camion, qui a été attaqué.

Des migrants continuent de mourir dans les Amériques en 2019, année la plus meurtrière que le MMP ait enregistrée ces six dernières années dans cette région du monde. Au total, au moins 657 personnes ont perdu la vie dans les Amériques en 2019, contre 551 à cette période en 2018.

Les données de l’OIM sur les migrants disparus sont recueillies par le personnel de l’OIM basé à son Centre mondial d’analyse des données sur la migration mais proviennent de sources diverses, dont certaines ne sont pas officielles. Pour en savoir plus sur la manière dont sont recueillies les données sur les décès et disparitions de migrants, cliquez ici. Le rapport intitulé Fatal Journeys Volume 4, publié le 28 juin, comprend un aperçu des données du Projet sur les migrants disparus sur cinq ans (2014-2018) et une actualisation sur ce que l’on sait des décès pendant la migration en 2019.

Pour consulter les dernières informations sur les arrivées et décès de migrants dans la Méditerranée, cliquez ici. Pour en savoir plus sur le Projet sur les migrants disparus, cliquez ici.

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