Communiqué
Global

Arrivées de migrants en Europe par la Méditerranée en 2018 : 94 676 ; décès en mer : 1 857

Genève - D’après l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, 94 676 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer en date du 21 octobre 2018, dont 45 145 en Espagne, la principale destination cette année. En réalité, depuis les arrivées de fin septembre, l’Espagne a accueilli, en 2018, plus de migrants irréguliers qu’elle ne l’a fait pour toutes les années 2015, 2016 et 2017 combinées. 

En comparaison, ils étaient 146 898 à la même période dans la région l’an dernier et 324 267 au même moment en 2016. 

Recensant 46 pour cent de toutes les arrivées irrégulières cette année, l’Espagne continue de recevoir près de trois fois plus de migrants que la Grèce et huit fois et demi plus que l’Italie (voir tableau ci-dessous).

Le nombre d’arrivées en Italie reste extrêmement faible (moins de 1 000 pour chacun des deux mois précédents) bien qu’il reste encore 10 jours avant la fin du mois d’octobre. La barre des 1 000 pourrait donc encore une fois être atteinte d’ici la fin du mois.

D’après les chiffres du Ministère italien de l’intérieur publiés par les autorités italiennes, au 19 octobre, à peine la moitié de toutes les arrivées de migrants irrégulières par la mer en Italie cette année provenaient de Libye. Flavio Di Giacomo, de l’OIM à Rome, a déclaré que les chiffres du Ministère de l’intérieur en date du 22 octobre s’élevaient à 12 465, sur un peu moins de 22 000 arrivées par la mer à ce jour en 2018. Ce nombre représente 57 pour cent des périples de migrants, tandis qu’environ 43 pour cent des migrants provenaient de Tunisie, d’Algérie et d’autres pays de la côte méditerranéenne, y compris la Turquie et la Grèce.

Le volume de traversées entre l’Italie et la Grèce - en moyenne 43 hommes, femmes et enfants chaque jour - marque une forte baisse du trafic de migrants irréguliers vers l’Italie depuis l’été 2017, période à laquelle le nombre d’arrivées a commencé à chuter (voir tableau ci-dessous). En 2014, ils étaient près de 450 par jour, en 2015, 410 par jour, en 2016, 485 par jour et l’an dernier, 320 par jour.

Information importante : l’OIM en Libye a signalé, dimanche, que le nombre total de migrants vulnérables rentrés chez eux en 2018 à bord de vols de retour humanitaire volontaire depuis Tripoli et d’autres villes libyennes dépasse désormais les 13 000 (vers 32 pays d’origine différents). Pour la première fois de l’histoire, l’OIM a rapatrié plus d’hommes, de femmes et d’enfants que le nombre total de migrants irréguliers se rendant en Italie par bateau depuis la Libye.

L’OIM en Libye a indiqué que la similitude des chiffres n’indique pour autant pas que chaque migrant voyageant dans le cadre d’un programme d’aide au retour humanitaire volontaire est un migrant qui se serait rendu en Italie par bateau à la place. Elle a également déclaré que l’augmentation des patrouilles des unités des garde-côtes libyens qui interceptent des migrants au large et les rapatrient en Libye avait eu un impact sur le nombre de périples irréguliers entrepris vers l’Italie cette année.

La Méditerranée reste un itinéraire meurtrier pour les migrants, malgré la baisse du trafic sur l’itinéraire de la Méditerranée centrale. D’après le Projet de l’OIM sur les migrants disparus (MMP), en date du 21 octobre, 1 857 migrants irréguliers sont morts dans la Méditerranée, dont plus des deux tiers dans les eaux entre l’Afrique du Nord et la Sicile.

Plus récemment, dans la Méditerranée occidentale, le corps d’une femme a été découvert sur une plage à 40km à l’ouest de Nador, au Maroc, le 20 octobre. Lundi 22 octobre, un tragique naufrage dans la mer Egée a coûté la vie à deux enfants, lorsque leur bateau transportant 34 personnes a chaviré à seulement 50 mètres des côtes de Bodrum, en Turquie. Dix-sept personnes ont été secourues en mer par les garde-côtes turcs tandis que dix-sept autres ont nagé vers la côte. Malheureusement, deux des rescapés, des enfants, sont morts à l’hôpital, dont une fillette de sept ans. Depuis le début de l’année le MMP fait état de 42 décès d’enfants sur l’itinéraire de la Méditerranée orientale, soit 27 pour cent du nombre total de décès enregistrés sur cet itinéraire.

D’après le MMP, deux personnes sont également décédées pendant le week-end alors qu’elles tentaient de franchir le grillage entre la province marocaine de Nador et l’enclave espagnole de Melilla. Les barbelés surmontant le grillage de six mètres de haut ont blessé plusieurs personnes qui tentaient de franchir la clôture le dimanche 21 octobre. Le corps d’un homme originaire d’Afrique subsaharienne a été retrouvé du côté espagnol de la frontière tandis que les ONG locales ont retrouvé le corps d’un autre homme ayant succombé à ses blessures à l’hôpital de Nador.

D’après Ana Dodevska de l’OIM en Espagne, en date du 21 octobre, 45 145 hommes, femmes et enfants ont été secourus dans les eaux de la Méditerranée occidentale (voir tableau ci-dessous). Alors qu’il reste encore dix jours avant la fin du mois, il est probable que la barre des 10 000 migrants irréguliers soit atteinte, ce qui en ferait le mois le plus chargé de ces quatre dernières années (voir tableau ci-dessous).

Dimitrios Tsagalas, de l’OIM à Chypre, a signalé lundi qu’au moins sept migrants et réfugiés, tous syriens, sont entrés dans la République par le point de contrôle de Ledra Palace le 19 octobre, en plus de 51 Syriens arrivés quelques heures plus tôt à Cap Greco dans la baie de Famagouste. Parmi ces 58 récentes arrivées se trouvaient 27 enfants.

Il a ajouté que ces arrivées portaient à 669 le nombre d’hommes, de femmes et d’enfants arrivés à Chypre cette année, soit plus de cinq fois plus que le total enregistré à cette date en 2017.

D’après Antigoni Avgeropoulou, de l’OIM en Grèce, entre le 18 et le 21 octobre, les garde-côtes helléniques ont géré au moins 11 incidents ayant nécessité des opérations de recherche et de sauvetage au large des îles de Lesbos, de Chios, de Samos de Symi et de Kos. Les garde-côtes ont pu secourir 349 migrants au total et les ont transférés vers ces îles respectives.

Les quelque 270 autres migrants arrivés sur ces mêmes îles pendant ces quatre jours portent le nombre total d’arrivées par la mer en Grèce à 25 938 en date du 21 octobre 2018 (voir tableau ci-dessous).

D’après le MMP, au moins 2 962 personnes sont mortes ou ont disparu le long d’itinéraires migratoires à travers le monde en 2018 (voir tableau ci-dessous).

Outre le bilan dévastateur dans la Méditerranée, deux Vénézuéliens se seraient noyés dans les Caraïbes, lors d’un naufrage au large des côtes d’Aruba le 19 octobre. Ils voyageaient avec 17 autres personnes à bord d’un bateau parti vendredi soir de la ville d’El Supí, dans la péninsule vénézuélienne de Paraguaná. Les corps de deux hommes ont été découverts par les autorités d’Aruba, qui ont détenu cinq personnes. Plusieurs autres ont réussi à nager jusqu’à l’île. Nous ne savons pas encore si d’autres passagers ont disparu ou auraient survécu.

Des centaines de personnes ont rejoint une caravane de migrants voyageant à travers l’Amérique centrale pour fuir la pauvreté et la menace de violence. Alors qu’ils traversaient le Guatemala en direction de la frontière mexicaine, un homme est mort dans un accident de la route sur l’autoroute reliant Rita del Pacífico à Amatitlán le 20 octobre.

Dans un autre incident, six Guatémaltèques (cinq hommes et une femme) sont morts dans un accident de voiture dans l’Etat mexicain du Chiapas le 21 octobre. Les informations sur les décès et disparitions de migrants en Amérique centrale et au Mexique sont dispersées et imprécises et les décès recensés par le MMP ne représentent sûrement qu’une partie du nombre réel de décès.

Les données du MMP sont compilées par le personnel de l’OIM mais proviennent de sources diverses, dont certaines ne sont pas officielles. Pour en savoir plus sur la collecte de données sur les décès et disparitions de migrants, cliquez ici (en anglais).

Pour consulter les dernières données sur les arrivées et les décès de migrants en Méditerranée, rendez-vous sur : http://migration.iom.int/europe   
Pour en savoir plus sur le Projet sur les migrants disparus : http://missingmigrants.iom.int   

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Joel Millman, OIM Genève, Tel : +41.79.103-8720, Email : jmillman@iom.int  
Mircea Mocanu, OIM Roumanie, Tel :  +40212115657, Email : mmocanu@iom.int
Dimitrios Tsagalas, OIM Chypre, Tel : + 22 77 22 70, Email : dtsagalas@iom.int
Flavio Di Giacomo, Bureau de coordination de l’OIM pour la Méditerranée, Italie, Tel : +39 347 089 8996, Email : fdigiacomo@iom.int
Hicham Hasnaoui, OIM Maroc, Tel : + 212 5 37 65 28 81, Email : hhasnaoui@iom.int   
Antigoni Avgeropoulou, OIM Grèce, Tel : +30 210 99 19 040 (ext. 166), Mobile : +30 69 48 92 98 09, Email : aavgeropoulou@iom.int 
Ana Dodevska, OIM Espagne, Tel : +34 91 445 7116, Email : ADODEVSKA@iom.int  
Kelly Namia, OIM Grèce, Tel : +30 210 991 2174, Email : knamia@iom.int  
Christine Nikolaidou, OIM Grèce, Tel : +30 210 99 19 040 ext. 248, Email : cnikolaidou@iom.int
Ivona Zakoska, Bureau regional de l’OIM, Autriche, Tel : + +43 1 5812222, Email : izakoska@iom.int
Kristina Uzelac, DTM régionale de l’OIM, Autriche, Tel. +41 22 717 9351, email : kuzelac@iom.int
Julia Black, OIM GMDAC à Berlin, Tel : +49 30 278 778 27, Email : jblack@iom.int
Christine Petré, OIM Libye Tel :  +216 29 240 448, Email : chpetre@iom.int    
Myriam Chabbi, OIM Tunisie, Tel mobile :  +216 28 78 78 05, bureau :  +216 71 860 312 Ext. 109, Email : mchabbi@iom.int