Communiqué
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Arrivées de migrants en Europe par la Méditerranée en 2018 : 91 093 ; décès en mer : 1 852

Genève - D’après l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, 91 093 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer en date du 17 octobre 2018, dont 42 494 en Espagne, la principale destination cette année. En réalité, depuis les arrivées de fin septembre, l’Espagne a accueilli, en 2018, plus de migrants irréguliers qu’elle ne l’a fait pour toutes les années 2015, 2016 et 2017 combinées. 

En comparaison, ils étaient 145 193 à la même période dans la région l’an dernier et 320 033 au même moment en 2016. 

Recensant près de 47 pour cent de toutes les arrivées irrégulières cette année, l’Espagne continue de recevoir deux fois plus de migrants que la Grèce et sept fois plus que l’Italie (voir tableau ci-dessous).

Avec 21 766 arrivées recensées, les arrivées en Italie sont au niveau le plus bas enregistré par l’OIM à ce jour à la mi-octobre depuis près de cinq ans. C’est encore moins que les 27 384 migrants irréguliers arrivées au mois d’octobre il y a deux ans (voir tableau ci-dessous).

Ce mois-ci, quelque 325 migrants irréguliers arrivent chaque semaine. En octobre dernier, ils étaient près de 1 500 à quitter l’Afrique du Nord pour l’Italie chaque semaine, soit environ cinq fois le rythme de cette année. En octobre il y a deux ans, les chiffres étaient encore plus élevés : ils étaient 4 000 par semaine.

D’après le Projet de l’OIM sur les migrants disparus (MMP), 1 852 personnes ont péri dans la Méditerranée en 2018, contre 2 833 à la même période en 2017 et 3 709 en 2016.

Plus récemment, l’équipe du MMP a enregistré 13 décès sur l’itinéraire de la Méditerranée occidentale reliant l’Afrique du Nord à l’Espagne. Entre le 10 et le 15 octobre, les corps de huit personnes ont été découverts à différents endroits au large d’Oran, en Algérie. Parmi ces huit victimes, les corps de trois hommes d’Afrique subsaharienne ont été retrouvés à 70 km au large du Cap Falcon les 10 et 11 octobre, tandis que le corps d’un autre homme a été découvert au large de Marsat El Hadjaj le 11 octobre.

Le lendemain, 12 octobre, des pêcheurs ont récupéré les corps d’une femme et d’un enfant de trois ans près du Cap Falcon. Le corps d’un Africain subsaharien de 35 ans a été retrouvé le 14 octobre près d’Arzew et le corps d’une femme a été ramenée sur la plage de Bousfer le 15 octobre. Ces corps ne sont associés à aucun naufrage connu.

Par ailleurs, le 12 octobre, un bateau transportant 17 jeunes Algériens a chaviré au large de la municipalité de Stidia, dans la province algérienne de Mostaganem. Les autorités de la protection civile ont secouru 13 rescapés et récupéré le corps d’un jeune homme tandis que trois restent portés disparus. Au Maroc, 38 personnes ont été secourues ; un corps a été découvert par la Marine marocaine le 15 octobre, après avoir passé une semaine à dériver en mer.

Ces décès dans la Méditerranée occidentale portent à 433 le nombre total de personnes qui se sont noyées ou qui sont portées disparues le long de cet itinéraire. C’est presque deux fois le total de 2017, lorsque 224 hommes, femmes et enfants ont été portés disparus alors qu’ils migraient illégalement depuis l’Afrique en direction de l’Europe.

D’après Ana Dodevska de l’OIM en Espagne, en date du 17 octobre, 42 494 hommes, femmes et enfants ont été secourus dans les eaux de la Méditerranée occidentale (voir tableau ci-dessous).

D’après l’OIM, pendant les cinq premiers de l’année, 8 150 hommes, femmes et enfants ont été secourus dans les eaux espagnoles après avoir quitté l’Afrique, soit en moyenne 54 par jour. Depuis le 31 mai, 34 344 migrants sont arrivés, soit un peu moins de 250 migrants par jour. En octobre, ils sont quelque 300 à arriver chaque jour (voir tableaux ci-dessous).

D’après Antigoni Avgeropoulou, de l’OIM en Grèce, entre le 15 et le 17 octobre, les garde-côtes helléniques ont géré au moins sept incidents ayant nécessité des opérations de recherche et de sauvetage au large des îles de Lesbos, de Chios, de Samos et de Kos. Les garde-côtes ont pu secourir 313 migrants au total et les ont transférés vers ces îles respectives.

Les quelque 94 autres migrants arrivés à Kos, à Symi et à Rhodes ces quatre jours portent le nombre total d’arrivées par la mer en Grèce à 25 319 en date du 17 octobre 2018 (voir tableau ci-dessous).

L’équipe de l’OIM dans les Balkans occidentaux a signalé jeudi que 2 537 migrants irréguliers ont été recensés en Albanie, au Monténégro et en Bosnie-Herzégovine pendant les deux premières semaines d’octobre, soit sept fois plus que les 357 enregistrés pour tout le mois d’octobre 2017 et presque le même nombre de migrants et de réfugiés arrivés dans ces pays respectifs entre janvier et décembre 2017 (2 272).

D’après l’OIM, 74 pour cent des migrants ont été enregistrés en Bosnie-Herzégovine, où, depuis le début de l’année, les autorités ont recensé 18 628 nouveaux migrants irréguliers, soit 16 fois plus que les 1 166 migrants enregistrés pour tout 2017. Une partie des migrants et réfugiés qui sont arrivés en Bosnie-Herzégovine l’ont fait après avoir passé un certain temps en Serbie, en Grèce et en Turquie (voir graphique ci-dessous).

Toutefois, pour mieux comprendre l’ampleur du mouvement, il convient de mentionner que le nombre total d’arrivées en Bosnie cette année représente presque la moitié de toutes les arrivées par voies terrestre et maritime enregistrées en Grèce pendant la période correspondante (38 797). D’après les informations disponibles sur les nationalités, un tiers des migrants enregistrés en Bosnie sont des ressortissants pakistanais (34%), suivis de ressortissants de République islamique d’Iran (16%), de République arabe syrienne (12%), d’Iraq (9%) et de plus de 64 autres pays.

En Albanie et au Monténégro, les ressortissants syriens représentaient la majorité (53% et 44% respectivement) suivis des Pakistanais (18% et 12% respectivement), des Algériens et des Iraquiens (8%) au Monténégro et des Iraquiens (9%) en Albanie. Les différences de nationalités des migrants enregistrés entre les trois pays s’expliquent par le fait que les migrants en Bosnie-Herzégovine entrent également depuis la Serbie (en particulier les migrants de République islamique d’Iran et du Pakistan) et que certains groupes de migrants du Monténégro poursuivent leur route non seulement vers la Bosnie-Herzégovine mais également vers la Serbie.

Les données du contrôle du flux de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) pour la Serbie et l’Ex-République yougoslave de Macédoine indiquent également une recrudescence des mouvements de migrants irréguliers depuis ou à travers ces pays. Entre janvier et le 17 octobre 2018, 6 291 migrants ont été enregistrés dans les centres d’accueil à travers la Serbie, soit une hausse de 28 pour cent par rapport aux 4 554 migrants enregistrés à la même période l’an dernier et légèrement plus que les 5 676 enregistrés pour tout 2017.

Plus de la moitié de tous les migrants enregistrés en Serbie en date du 30 septembre ont déclaré être d’origine pakistanaise (58%), iranienne (12%) afghane (9%), iraquienne (6%) et bangladaise (6%).

En Ex-République yougoslave de Macédoine, les autorités ont signalé l’arrivée de 2 846 migrants irréguliers en date du 17 octobre, soit cinq fois les 547 recensés en 2017. D’après les informations disponibles sur les nationalités, les Iraniens représentent la principale nationalité d’origine déclarée par 56 pour cent des migrants enregistrés. Les ressortissants afghans représentent 11 pour cent, les Pakistanais 10 pour cent et les Iraquiens six pour cent.

D’après le MMP, au moins 2 948 personnes sont mortes ou ont disparu le long d’itinéraires migratoires à travers le monde en 2018 (voir tableau).

Depuis le début de l’année, l’équipe du MMP a recensé 334 décès de migrants à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, soit une hausse de 16 pour cent par rapport aux 281 décès enregistrés durant la même période en 2017. L’équipe a fait part d’informations communiquées par le Bureau du médecin légiste du Comté de Pima faisant état de 25 corps découverts entre août et septembre 2018. En outre, deux autres décès récents ont été signalés dans le Rio Grande : deux migrants ont péri les 10 et 11 octobre en tentant de traverser vers le Texas. Leurs corps ont été découverts du côté américain du fleuve par les agents de l’US Border Patrol.

Un autre décès a été signalé le 17 octobre sur le fleuve Colorado, qui sépare les Etats-Unis du Mexique sur environ 39 km le long des Etats américains de Californie et d’Arizona. Le corps d’un Mexicain de 21 ans a été découvert du côté mexicain, près de Ciudad Morelos dans l’Etat mexicain de Basse-Californie. Ces trois noyades portent à 93 le nombre total de décès par noyade le long de la frontière en 2018. L’an dernier, 103 décès par noyade avaient été enregistrés par le MMP.

Le manque de possibilités de migration sûres et légales pousse des centaines de migrants centraméricains à traverser le Mexique pour rejoindre la frontière avec les Etats-Unis en montant sur des trains de marchandises, risquant la mort ou de graves blessures. Récemment, deux Honduriens sont morts après être tombés d’un train de marchandises dans la municipalité de Celaya, dans l’Etat mexicain de Guanajuato. Ces décès portent à 35 le nombre total de décès sur les voies de chemin de fer dans la région à ce jour en 2018. L’an dernier, le MMP a enregistré 47 décès similaires.

Plus de 1,6 million de Vénézuéliens ont quitté leur pays depuis 2015, dont 90 pour cent vers des pays d’Amérique du Sud. Bien que certaines sources suggèrent que des Vénézuéliens déplacés meurent ou disparaissent lors de leur périple vers d’autres pays sud-américains, l’ampleur de ces décès est difficile à quantifier. Récemment, trois personnes décédées ont été localisées dans le Rio Táchira, à la frontière entre la Colombie et le Venezuela. Seuls deux corps ont été repêchés du côté vénézuélien, près de la ville de Bolívar.

Les données du MMP sont compilées par le personnel de l’OIM mais proviennent de sources diverses, dont certaines ne sont pas officielles. Pour en savoir plus sur la collecte de données sur les décès et disparitions de migrants, cliquez ici (en anglais).

Pour consulter les dernières données sur les arrivées et les décès de migrants en Méditerranée, rendez-vous sur : http://migration.iom.int/europe   
Pour en savoir plus sur le Projet sur les migrants disparus : http://missingmigrants.iom.int   

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Joel Millman, OIM Genève, Tel : +41.79.103-8720, Email : jmillman@iom.int  
Mircea Mocanu, OIM Roumanie, Tel :  +40212115657, Email : mmocanu@iom.int
Dimitrios Tsagalas, OIM Chypre, Tel : + 22 77 22 70, Email : dtsagalas@iom.int
Flavio Di Giacomo, Bureau de coordination de l’OIM pour la Méditerranée, Italie, Tel : +39 347 089 8996, Email : fdigiacomo@iom.int 
Hicham Hasnaoui, OIM Maroc, Tel : + 212 5 37 65 28 81, Email : hhasnaoui@iom.int   
Antigoni Avgeropoulou, OIM Grèce, Tel : +30 210 99 19 040 (ext. 166), Mobile : +30 69 48 92 98 09, Email : aavgeropoulou@iom.int 
Ana Dodevska, OIM Espagne, Tel : +34 91 445 7116, Email : ADODEVSKA@iom.int  
Kelly Namia, OIM Grèce, Tel : +30 210 991 2174, Email : knamia@iom.int  
Christine Nikolaidou, OIM Grèce, Tel : +30 210 99 19 040 ext. 248, Email : cnikolaidou@iom.int
Ivona Zakoska, Bureau regional de l’OIM, Autriche, Tel : + +43 1 5812222, Email : izakoska@iom.int
Kristina Uzelac, DTM régionale de l’OIM, Autriche, Tel. +41 22 717 9351, email : kuzelac@iom.int
Julia Black, OIM GMDAC à Berlin, Tel : +49 30 278 778 27, Email : jblack@iom.int
Christine Petré, OIM Libye Tel :  +216 29 240 448, Email : chpetre@iom.int    
Myriam Chabbi, OIM Tunisie, Tel mobile :  +216 28 78 78 05, bureau :  +216 71 860 312 Ext. 109, Email : mchabbi@iom.int