Communiqué
Global

Arrivées de migrants en Europe par la Méditerranée en 2018 : 8 407 ; décès en mer : 404

Genève - D’après l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, 8 407 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer pendant six premières semaines de 2018. A la même date en 2017, ils étaient 12 430 à aborder les côtes européennes.

Jeudi 15 février, l’OIM à Rome a communiqué les chiffres officiels du Ministère de l’intérieur sur les nationalités enregistrées des près de 4 200 migrants qui sont arrivés par la mer en janvier. En ce début d’année, la plupart provenait de pays dont les arrivées étaient bien moins nombreuses l’an dernier. Avec 1 184 arrivées, l’Erythrée représentait près de 30 pourcent de toutes les arrivées le mois dernier, alors qu’à peine 16 Erythréens étaient arrivés en Europe en janvier 2017.

Les migrants tués ou blessés cette semaine dans un accident de camion au sud-est de Bani Walid, en Libye, étaient en majorité des Erythréens. Quelque 180 migrants d’Erythrée, de Somalie et d’Ethiopie ont été identifiés par le personnel de l’OIM après l’accident de mercredi. Ce chiffre, en plus du nombre croissant d’Erythréens arrivés le mois dernier en Italie, pourrait indiquer le retour d’une nationalité dont le nombre de migrants avaient fortement chuté sur cet itinéraire en 2016 et 2017.

« Bien qu’il soit probablement trop tôt pour tirer des conclusions de ces données sur les nationalités, l’augmentation du nombre d’arrivées d’Erythréens en janvier est une tendance que nous devons surveiller », a déclaré Joel Millman, porte-parole de l’OIM. « De même pour les arrivées de Pakistanais. Les arrivées de citoyens libyens sont aussi à surveiller », a-t-il ajouté.

« Depuis 2017, nous voyons un nombre faible mais constant de Libyens qui décident de risquer leur vie en mer pour atteindre l’Europe. Ils étaient en moyenne 130 par mois pendant le deuxième semestre 2017 », a-t-il expliqué.

Les Tunisiens (611 arrivées) étaient près de 40 fois plus nombreux qu’à la même période l’an dernier, tandis que les Pakistanais (273 arrivées) étaient 20 fois plus nombreux. Les Nigérians (212) et les Libyens (204) constituaient le reste des cinq principales nationalités (voir tableau ci-dessous). 

D’après Kelly Namia, de l’OIM à Athènes, les 11 et 12 février, les garde-côtes helléniques ont informé l’OIM de deux incidents ayant nécessité des opérations de recherche et de sauvetage au large des îles de Lesbos et de Samos. Les garde-côtes ont secouru 84 migrants et les ont transférés vers ces mêmes îles. Quelque 89 autres migrants sont arrivés à Kos et à Lesbos sans assistance.

Ces arrivées portent à 1 902 le nombre total de migrants irréguliers arrivées par la mer depuis le 1er janvier, soit en moyenne un peu plus de 44 par jour, presque la même moyenne qu’à la même période l’an dernier. Ce nombre est très faible par rapport aux 2 000 arrivées par jour recensés à la mi-février 2016.

Cette année, Ana Dodveska, de l’OIM en Espagne, fait état de 1 749 hommes, femmes et enfants secourus dans les eaux de la Méditerranée occidentale au 11 février 2018. 

Elle a également fait part des données suivantes issues du Ministère espagnol de l’intérieur sur les arrivées par la mer depuis 2015 :

Bien que les arrivées sur cet itinéraire occidental soient moins nombreuses que celles recensées par l’OIM au large de la Grèce, l’itinéraire occidental est plus meurtrier. Aucun migrant mort en mer n’a été recensé dans la Méditerranée orientale en 2018 ; les corps de 89 hommes, femmes et enfants ont été repêchés dans les eaux entre l’Afrique du Nord et l’Espagne.

Plus récemment, trois décès ont été enregistrés dans la Méditerranée occidentale. Le 10 février, un corps a été repêché au large de la plage de Zeralda, en Algérie, tandis qu’un autre corps a été retrouvé le 13 février à Sidi Medjoub, à l’ouest de Mostaganem. En Espagne, le corps d’un Subsaharien a été retrouvé près du Port de Cabopino, à Malaga, le 12 février.

Depuis début novembre 2017, la Méditerranée occidentale a enregistré 159 décès en mer, soit environ dix par semaine. Les chercheurs de l’OIM ont déterminé que pour les années 2015-2017 (35 579 arrivés de migrants irréguliers en Europe par cet itinéraire maritime), les 454 décès de migrants irréguliers supplémentaires enregistrés représentaient moins de 1,3 pourcent de toutes les tentatives. En 2018, les décès de 89 migrants sur un total d’un peu plus de 1 800 périples représentent un taux de mortalité de 5 pourcent - rendant ces itinéraires maritimes quatre fois plus meurtriers (voir graphique ci-dessous). 

Le nombre total de décès de migrants dans la Méditerranée en 2018 s’élève désormais à 404 depuis le début de l’année, contre 261 à la même date l’an dernier.

A travers le monde, le Projet de l’OIM sur les migrants disparus fait état de 625 décès de migrants en 2018 (voir tableau ci-dessous).

A la frontière entre la Grèce et la Turquie, trois personnes sont mortes et quatre ont disparu lorsqu’une embarcation transportant huit migrants et réfugiés a chaviré sur le fleuve Evros (Meriç ou Maritsa) dans la province d’Edirne, au nord-ouest de la Turquie, lundi 12 février. Une personne est parvenue à atteindre la Grèce tandis que les équipes de sauvetage ont repêché trois corps (une femme et deux enfants).

En Afrique du Nord, au moins 19 migrants sont morts et 49 ont été blessés dans un accident de camion à 60 kilomètres au sud-est de Bani Walid, en Libye, lieu de transit sur un itinéraire migratoire très emprunté à travers le pays jusqu’à la côte. Environ 180 personnes étaient entassées dans la remorque d’un camion de marchandises ; 138 étaient érythréennes et les autres étaient somaliennes et éthiopiennes. Parmi les 19 victimes signalées, quatre étaient des enfants, une était une femme et 14 étaient des hommes adultes.

A la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, un jeune homme du Salvador s’est noyé dans le Rio Bravo, près de Gustavo Díaz Ordaz, dans la région de Tamaulipas. Son corps a été découvert par les autorités de la protection civile mexicaine le 12 février.

L’agence des Nations Unies pour les réfugiés a signalé qu’au moins six réfugiés se sont noyés dans le Lac Albert alors qu’ils tentaient de fuir le conflit en République démocratique du Congo (RDC) pour se réfugier en Ouganda. Le 7 février, deux personnes sont mortes sur les côtes du Lac Albert, en RDC, que des milliers de personnes attendent de traverser, tandis que certains se battent pour monter à bord des bateaux. Le 11 février, un petit canoë transportant quatre réfugiés a chaviré sur le lac après avoir été frappé par de grosses vagues.

Les données du MMP sont compilées par le personnel de l’OIM mais proviennent de sources diverses, dont certaines ne sont pas officielles. Pour en savoir plus sur la collecte de données sur les migrants disparus, cliquez ici (en anglais).

Dernière infographie mise à jour pour la Méditerranée : ici

Pour consulter les dernières données sur les arrivées et les décès de migrants en Méditerranée, rendez-vous sur : http://migration.iom.int/europe   
Pour en savoir plus sur le Projet sur les migrants disparus : http://missingmigrants.iom.int  

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Joel Millman, OIM Genève, Tel : +41.79.103-8720, Email : jmillman@iom.int    
Mircea Mocanu, OIM Roumanie, Tel :  +40212115657, Email : mmocanu@iom.int   
Dimitrios Tsagalas, OIM Chypre, Tel : + 22 77 22 70 ; E-mail : dtsagalas@iom.int   
Flavio Di Giacomo, OIM Italie, Tel : +39 347 089 8996, Email : fdigiacomo@iom.int 
Hicham Hasnaoui, OIM Maroc, Tel : + 212 5 37 65 28 81, Email : hhasnaoui@iom.int   
Kelly Namia, OIM Grèce, Tel : +30 210 9919040, +30 210 9912174, Email : knamia@iom.int     
Julia Black, OIM GMDAC à Berlin, Tel : +49 30 278 778 27, Email : jblack@iom.int
Christine Petré, OIM Libye Tel :  +216 29 240 448, Email : chpetre@iom.int    
Ana Dodevska, OIM Espagne, Tel : +34 91 445 7116, Email : ADODEVSKA@iom.int  
Myriam Chabbi, OIM Tunisie, Tel :  +216 28 78 78 05, Mobile : +216 71 860 312 Ext. 109, Email : mchabbi@iom.int