Communiqué
Global

Arrivées de migrants en Europe par la Méditerranée : 53 386 ; décès en mer : 1 309

Suisse - D’après l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, au 10 mai 2017, 53 386 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer. La grande majorité sont arrivés en Italie et le reste en Grèce, à Chypre et en Espagne. Au 10 mai 2016, ils étaient 187 970.

D’après l’OIM à Rome, au 10 mai, près de 8 000 migrants ou réfugiés sont arrivés en Italie, soit près de 1 000 hommes, femmes et enfants chaque jour, un rythme bien plus élevé qu’en mai 2015 et 2016 (voir tableau ci-dessous). 

L’une des évolutions remarquables est la présence croissante de migrants bangladeshis et marocains qui, à eux tous, représentent plus de 7 000 des 30 000 arrivants en Italie en provenance d’Afrique du Nord à ce jour cette année. Au 30 avril l’année dernière, moins de 1 000 ressortissants de ces deux pays (voir tableau ci-dessous) avaient été enregistrés. Les dirigeants italiens avaient enregistré seulement trois Bangladeshis ayant quitté la Libye à la fin du mois d’avril 2016.

« Ces dernières années, un nombre croissant de ressortissants du Bangladesh ont été secourus dans la Méditerranée centrale et amenés en sécurité en Italie », a déclaré Federico Soda, Directeur du Bureau de coordination de l’OIM pour la Méditerranée à Rome. « Cette année, à la fin du mois de février, les Bangladeshis représentaient la quatrième nationalité débarquant en Italie. Fin avril, ils représentaient la deuxième nationalité. »

En 2016, un nombre record de 8 131 ressortissants bangladeshis a été enregistré par les autorités italiennes aux points de débarquement en Italie. En 2017, ils sont déjà 4 645 à avoir été enregistrés, soit près de 60 pourcent du total de l’année dernière, atteint pendant les 120 premiers jours de 2017.

M. Soda a déclaré que ces dernières semaines, le personnel de l’OIM en Sicile avait parlé à deux groupes de migrants bangladeshis qui se trouvaient parmi les migrants débarquant en Sicile et dans les Pouilles. Ils ont confié dépendre des services d’ « agents » au Bangladesh pour organiser leur voyage entre Dhaka et la Libye. Un groupe a raconté à l’OIM qu’ils avaient quitté le Bangladesh grâce à une « agence » qui leur avait promis des visas de travail contre 4 000 à 5 000 dollars. Ils ont ajouté qu’ils vivaient en Libye depuis environ un an lorsqu’ils ont décidé de traverser la Méditerranée.

Ce même groupe a raconté à l’OIM que pour atteindre la Libye, ils se sont d’abord rendus à Dubaï, puis en Turquie, pour enfin atteindre Tripoli en avion depuis la Turquie. A l’aéroport, ils ont rencontré leur « employeur », un Libyen, qui a confisqué leurs papiers et les a exploités sur leur lieu de travail jusqu’à ce qu’ils parviennent à s’enfuir.

Les migrants du deuxième groupe ont confié qu’ils vivaient en Libye depuis quatre ans. Ils ont raconté une méthode de recrutement similaire au Bangladesh. « Ces exemples et le nombre croissant de ressortissants bangladeshis qui fuient la Libye montrent qu’il existe un système transnational en place bien organisé d’exploitation et de recrutement illicites », a déclaré M. Soda. Il a ajouté qu’étant donné que ces périples nécessitent des visas, des voyages long-courriers et des intermédiaires ou des agents à la fois au Bangladesh et en Libye, ce système pourrait employer des dizaines d’intervenants pour gérer des centaines de nouveaux clients chaque mois.

Selon M. Soda, en tout, les migrants paient entre 8 000 et 9 000 dollars juste pour atteindre la Libye, ajoutant que « l’argent engagé dans ce type de recrutement illicite pourrait représenter des dizaines de millions de dollars pour ce couloir de migration. Cette fourchette ne comprend pas le voyage depuis la Libye vers l’Italie, qui représente un coût supplémentaire de 700 dollars.

Les migrants ne paient pas l’intégralité du périple en une seule fois, explique M. Soda. Les passeurs accepteraient des chèques en blanc signés par le chef de famille qui en vient parfois à hypothéquer les propriétés ou les biens familiaux pour couvrir les dépenses du voyage dans un délai fixé par les trafiquants. « Si eux ou leurs proches paient des milliers de dollars pour leur voyage en Libye où l’emploi promis n’existe pas ou n’est pas rémunéré, ils sont piégés. Endettés jusqu’au cou, ils ne peuvent pas rentrer au Bangladesh et continuent de se déplacer pour trouver d’autres moyens de gagner leur vie. Ils sont très vulnérables », poursuit M. Soda.

Des pratiques similaires ont aussi été identifiées dans d’autres plans de recrutement illicite depuis l’Asie du Sud vers d’autres régions du monde. Les passeurs acceptent également une méthode de paiement « différée » pour le voyage, en mettant les migrants en contact avec des entrepreneurs bangladeshis en Italie, qui leur offrent ensuite un emploi. Il s’agit souvent d’emplois de camelots au noir qui vendent des jouets bon marché ou des roses dans les rues ou dans les stations balnéaires.

Dans le même temps, l’OIM à Athènes a annoncé mardi qu’au 3 mai, le nombre total d’arrivées par la mer en Grèce s’élevait à 5 601, dont seulement 46 nouvelles arrivées recensées depuis le dernier rapport de l’OIM mardi.

A travers le monde, le projet sur les migrants disparus (MMP) fait état de 1 897 décès au 10 mai (voir tableau ci-dessous). La région méditerranéenne représente la plus grande proportion de décès, soit environ les deux tiers du total.

D’après le MMP, au cours de la semaine écoulée, deux autres noyades ont eu lieu au Mexique, dont une dans le Rio Bravo, portant le total de l’année en cours à 33, soit près de deux fois le nombre de victimes (17) décédées le long de ce fleuve frontalier à la même période l’année dernière, et plus de la moitié du total de 2016 qui s’élevait à 65.

Selon le MMP, une personne est décédée et dix ont disparu lors d’un naufrage dans l’océan Indien, au large de l’archipel des Comores, alors qu’elles tentaient d’atteindre Mayotte, département d’Outre-Mer français. 

Dernière infographie mise à jour dans la Méditerranée :

http://migration.iom.int/docs/MMP/120517_Mediterranean_Update.pdf

Pour consulter les dernières données sur les arrivées et les décès de migrants en Méditerranée, veuillez-vous rendre sur : http://migration.iom.int/europe

Pour en savoir plus sur le Projet sur les migrants disparus : http://missingmigrants.iom.int

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Joel Millman, OIM Genève, Tel : +41.79.103-8720, Email : jmillman@iom.int

Flavio Di Giacomo, OIM Italie, Tel : +39 347 089 8996, Email : fdigiacomo@iom.int

Sabine Schneider, OIM Allemagne, Tel. +49 30 278 778 17 Email : sschneider@iom.int

Saba Malme, OIM Yémen à Sana’a, Tel. + 967 736 800 329 (mobile), Email : smalme@iom.int

Daniel Esdras, OIM Grèce Tel : +30 210 9912174, Email : iomathens@iom.int ou Kelly Namia, Tel : +30 210 9919040, +30 210 9912174, Email : knamia@iom.int 

Julia Black, OIM GMDAC à Berlin, Tel : +49 30 278 778 27, Email : jblack@iom.int

Mazen Aboulhosn, OIM Turquie, Tel : +9031245-51202, Email : aboulhosn@iom.int ou Abby Dwommoh, Tel Direct : +90 (0)312 454 3048 | Mobile : +90 (533) 698 7285,

Othman Belbeisi, OIM Libye, Email : obelbeisi@iom.int ou Christine Petré, Tel. (Direct) :  +216 29 240 448, Email : chpetre@iom.int ou Ashraf Hassan, Tel +216 29 794707, Email : ashassan@iom.int

Alberto Preato, OIM Niger, responsable du Programme MRRM, Tel : +227 8053 5933, Email : apreato@iom.int

Hicham Hasnaoui, OIM Maroc, Tel : + 212 5 37 65 28 81, Email : hhasnaoui@iom.int

 

Pour plus d’informations ou des demandes d’interview en français :

Florence Kim, OIM Genève, Tel : +41 79 103 03 42, Email : fkim@iom.int

Flavio Di Giacomo, OIM Italie, Tel : +39 347 089 8996, Email : fdigiacomo@iom.int