Communiqué
Global

Arrivées de migrants en Europe par la Méditerranée : 19 567 ; décès en mer : 521

Suisse - D’après l’OIM, au 8 mars 2017, 19 567 migrants sont arrivés en Europe par la mer. Plus de 80 pourcent sont arrivés en Italie et le reste en Grèce et en Espagne. Pendant les 65 premiers jours de 2016, ils étaient 143 544. 

D’après le Projet de l’OIM sur les migrants disparus, le nombre de décès dans la Méditerranée – 521- n’a pas changé depuis lemardi 7 mars. Ce décompte ne comprend pas les décès de mercredi signalés vendredi matin dans la ville côtière de Khoms. A la même date en 2016, le nombre de décès s’élevait à 476.

Le porte-parole de l’OIM, Flavio Di Giacomo, a communiqué jeudi des chiffres récents indiquant qu’en date du 28 février, la plupart des près de 13 500 migrants ayant quitté la Libye pendant les deux premiers mois de 2017 provenaient de quatre pays – Guinée, Nigéria, Côte-d’Ivoire et Bangladesh – qui représentaient à eux quatre 6 727 des migrants secourus en mer. Les autres pays de plus en plus représentés sur cet itinéraire sont le Maroc, l’Iraq et le Cameroun (voir tableau ci-dessous).

 

Arrivées par la mer en Italie
Comparaison 2016/2017
(Source: Ministère italien de l’intérieur)

Principaux pays d’origine

Janvier/février 2017

Janvier/février 2016

Guinée

2,092

763

Nigeria

1,687

1,618

Cote-d’Ivoire

1,645

734

Bangladesh

1,303

N.A.

Gambie

1,244

1,402

Sénégal

1,215

899

Maroc

977

494

Mali

645

793

Iraq

275

N.A.

Cameroun

258

252

Total tous pays confondus

13,439

5,273

Bien que le nombre d’arrivées de migrants en provenance des pays d’Afrique de l’Ouest soit en hausse, M. Di Giacomo a précisé qu’avec 1 303 migrants (presque tous des hommes), les arrivées depuis le Bangladesh sont en forte hausse. Cette tendance était déjà visible l’an dernier, avec 8 131 arrivées de Bangladeshis recensées par les autorités italiennes contre 4 386 en 2014 et 5 040 en 2015.

« Ces dernières semaines, le personnel de l’OIM sur le terrain a parlé avec des migrants bangladeshis débarquant aux points d’entrée en Sicile et dans les Pouilles », a fait remarquer Federico Soda, Directeur du Bureau de coordination de l’OIM pour la Méditerranée à Rome. « Certains d’entre eux ont affirmé que leur voyage en Libye a été organisé par une « agence » qui leur a délivré un visa de travail pour 3 000 – 4 000 dollars. Au départ du Bangladesh, ils se sont d’abord rendus à Dubaï puis en Turquie pour enfin atteindre la Libye en avion. A l’aéroport, un « employeur » les a accueillis et a pris leurs papiers. Bon nombre d’entre eux vivaient en Libye depuis un an avant de traverser la Méditerranée pour atteindre l’Italie.

« D’autres vivaient en Libye depuis quatre ans. Ils ont été victimes des mêmes tactiques de recrutement à une petite différence près : les victimes partaient du Bangladesh et passaient par la Turquie pour finalement rejoindre la Libye en avion. En général, pour atteindre l’Europe, les travailleurs migrants bangladeshis doivent compter sur des agents qui organisent leur voyage depuis Dhaka », a-t-il ajouté.

D’après les informations recueillies par l’OIM, les migrants bangladeshis paient jusqu’à 10 000 dollars pour atteindre la Libye. Le prix n’inclut pas le voyage depuis la Libye vers l’Italie, qui, d’après eux, coûte environ 700 dollars. L’OIM a aidé 27 Bangladeshis à rentrer volontairement dans leur pays cette semaine, à bord d’un vol commercial au départ de la Libye et à destination de Dhaka. D’après les médias du Bangladesh, ces personnes, toutes secourues en mer, ont été ramenées en Libye par des navires des garde-côtes libyens et ont passé plusieurs mois en détention avant que l’OIM ne puisse les rapatrier.

Jeudi également, Christine Petré, de l’OIM en Libye, a écrit que l’équipe de l’OIM continuait de recevoir des informations de violences contre les migrants à travers la région côtière de Libye. D’après certaines informations reçues de Subratah, 22 migrants ont été tués soit lors d’une fusillade entre gangs de passeurs rivaux, soit lors d’une confrontation entre les migrants et les passeurs. Cette information reste floue et contradictoire. L’OIM n’a pu parler à aucun rescapé qui pourrait donner des détails sur les raisons et les circonstances des échanges de coups de feu mais l’Organisation tente d’en savoir plus pour reconstituer la chronologie des événements.

Mme Petré a également apporté des détails sur la centaine de corps retrouvés enterrés près de la ville de Bani Walid ces trois derniers mois. « Les corps sont enterrés sans que l’on connaisse leur identité ou nationalité. Leur décès est parfois causé par une chute d’un camion qui les transporte vers la côte. Bon nombre n’ont pas de papiers et il n’est pas rare de retrouver des corps le long de la route du désert. Les migrants qui tombent des camions et se perdent dans le désert ont peu de chance de survivre. Ils proviennent souvent de pays africains. »

L’OIM en Libye a eu connaissance d’une autre tragédie. Mardi 7 mars, les corps de 11 migrants africains ont été retrouvés par des locaux de Tellil, qui roulaient en direction de la côte. Ces témoins ont alerté la police locale mais lorsqu’ils sont revenus avec la police, les corps avaient disparu. Plus tard, 15 corps – dont l’un d’un bébé – ont été découverts dans une fosse commune dans le village d’Enneandha. Tous étaient des hommes adultes. Ils ont tous été tués par balle. On ne sait toujours pas si ces victimes font partie de l’incident de Subratah ou s’il s’agit d’un autre incident.

 

Décès de migrants et réfugiés à travers le monde : 1er janvier – 9 mars 2016/2017 

Région

2017

2016

Méditerranée

521

471

Europe

13

11

Moyen-Orient 

10

29

Afrique du Nord

47

389

Corne de l’Afrique

0

83

Afrique subsaharienne

0

23

Asie du Sud-Est 

44

35

Asie de l’Est

0

0

Etats-Unis/Mexique 

60

46

Amérique centrale 

8

13

Caraïbes 

81

29

Amérique du Sud 

0

10

Total

784

1,139

Dans le même temps en Grèce, les garde-côtes helléniques ont secouru 113 migrants et les ont transférés vers Patra. Les autorités ont indiqué mardi qu’un bateau transportant les migrants (109 Pakistanais, 3 Syriens, 1 Indien – pas de femme ou d’enfant) avait été aperçu dans les eaux à 50 km à l’ouest de Paxoi.

Dernière infographie mise à jour dans la Méditerranée :
http://migration.iom.int/docs/MMP/170310_Mediterranean_Update.pdf
Pour consulter les dernières données sur les arrivées et les décès de migrants en Méditerranée, veuillez vous rendre sur : http://migration.iom.int/europe
Pour en savoir plus sur le Projet sur les migrants disparus : http://missingmigrants.iom.int

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Joel Millman, OIM Genève, Tel: +41.79.103-8720, Email: jmillman@iom.int
Flavio Di Giacomo, OIM Italie, Tel: +39 347 089 8996, Email: fdigiacomo@iom.int
Sabine Schneider, OIM Allemagne, Tel. +49 30 278 778 17  Email: sschneider@iom.int
Daniel Esdras, OIM Grèce Tel: +30 210 9912174, Email: iomathens@iom.int ou Kelly Namia, Tel: +30 210 9919040, +30 210 9912174, Email: knamia@iom.int
Julia Black, OIM GMDAC à Berlin, Tel: +49 30 278 778 27, Email: jblack@iom.int
Mazen Aboulhosn, OIM Turquie, Tel: +9031245-51202, Email: aboulhosn@iom.int ou Abby Dwommoh, Tel Direct: +90 (0)312 454 3048 | Mobile: +90 (533) 698 7285,
Othman Belbeisi, OIM Libye, Email : obelbeisi@iom.int ou Christine Petré, Tel. (Direct):  +216 29 240 448, Email: chpetre@iom.int
Hicham Hasnaoui, OIM Maroc, Tel: + 212 5 37 65 28 81, Email: hhasnaoui@iom.int

Pour plus d’informations ou des demandes d’interview en français :
Florence Kim, OIM Genève, Tel: +41 79 103 03 42, Email: fkim@iom.int
Flavio Di Giacomo, OIM Italie, Tel: +39 347 089 8996, Email: fdigiacomo@iom.int