Communiqué
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Après l’occupation de l’EIIL, la production agricole a du mal à redémarrer dans certaines régions d’Iraq

Il est estimé que la capacité agricole en Iraq a diminué de 40 pour cent en raison de la crise avec l’EIIL. Photo : OIM

Erbil - L’Etat islamique en Iraq et au Levant (EIIL) a occupé de vastes zones du territoire iraquien entre 2014 et 2017. Selon un nouveau rapport de l’OIM, les conséquences de cette occupation sont encore ressenties dans de nombreuses zones rurales où la production agricole était utilisée à la fois comme source de propagande politique et de revenu, ou détruite à mesure que le groupe a été contraint à partir.

Il est estimé que l’occupation violente du groupe pendant la période d’occupation de trois ans a diminué la capacité agricole de l’Iraq de 40 pour cent.

« Il est nécessaire de faire du relèvement et du développement des zones rurales une priorité dans le cadre de nos efforts de reconstruction et de stabilisation », a déclaré Siobhan Simojoki, responsable de l’Unité de stabilisation communautaire de l’OIM en Iraq.

« L’agriculture doit être considérée comme une facette essentielle du processus de stabilisation et se centrer sur cette vision peut aider à équilibrer les inégalités économiques de longue date entre zones urbaines et zones rurales . »

Le rapport, intitulé Rural Areas in Ninewa: Legacies of Conflict on Rural Economies and Communities in Sinjar and Ninewa Plains, publié le 28 novembre, est centré sur le rendement agricole dans le troisième plus grand gouvernorat d’Iraq. Ninive, située au nord-ouest de l’Iraq, est également l’une des zones les plus fertiles et est historiquement la source d’une grande partie de sa production de céréales et autres cultures.

L’EIIL a profité de la récolte de 2014 effectuée dans les mois qui ont suivi la prise de Ninive. Le groupe a ensuite tiré profit de la vente des récoltes et des cultures pluviales, tout en forçant les travailleurs à continuer à exploiter les infrastructures agricoles. Finalement, à mesure que l’EIIL a été repoussé, les affrontements, les exactions et la destruction par vengeance ont provoqué d’importants dégâts au secteur agricole dans le gouvernorat.

L’EIIL a intentionnellement ciblé les zones rurales pour des raisons stratégiques, par exemple, pour avoir accès à leur propre production de nourriture et avoir la possibilité de vendre la production agricole en vue d’un gain financier, mais leur surutilisation et, dans certains cas, la destruction délibérée des terres agricoles ont des conséquences à long terme sur de nombreuses zones rurales. Près de deux ans après la défaite militaire de l’EIIL en en Iraq, le bétail est toujours absent à Ninive, les terres agricoles sont toujours contaminées par des explosifs et les machines nécessaires ont été perdues ou détruites.

A ce jour, de nombreux efforts de stabilisation et de développement après la crise ciblent les zones urbaines. Le rôle de Ninive dans l’industrie agricole d’Iraq suggère que la reconstruction des moyens de subsistance agricoles est un élément essentiel pour atteindre  la stabilisation en Iraq.

La présence de minorités historiquement marginalisées dans les zones rurales de Ninive est aussi très importante, compte tenu des sensibilités des tensions ethno-religieuses relatives à la propriété terrienne. Le gouvernorat de Ninive est l’un des plus riches en termes de prévalence des minorités. Le nouveau rapport considère également que les tensions dans les zones rurales se sont aggravés ou déclenchées en raison des politiques relatives à la terre et à l’eau, et au déclin de l’agriculture sous l’EIIL.

Les études réalisées pour ce rapport ont été financées par l’USAID, dans le cadre du projet intitulé Supporting the Return of Displaced Populations in the Ninewa Plains and Western Ninewa.

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’Unité de l’information publique de l’OIM en Iraq, Tel. +964 751 402 2811, email : iraqpublicinfo@iom.int