Communiqué
Global

Analyse 2016 des décès et disparitions de migrants dans le monde

Allemagne - Un nouveau rapport de données produit par le Centre d’analyse des données migratoires mondiales (GMDAC) de l’OIM met en lumière une hausse de 27 pourcent du nombre de décès de migrants dans le monde en 2016 par rapport à 2015. Le nombre de migrants décédés et disparus enregistrés par l’OIM a fortement augmenté dans de nombreuses régions du monde, notamment dans la Méditerranée, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Amérique latine.

La huitième édition du rapport de données du GMDAC, intitulée « Décès et disparitions de migrants dans le monde : analyse 2016 » explore en profondeur les données enregistrées sur les décès et les disparitions de migrants en 2016. Les chiffres pour les régions dans lesquelles des décès de migrants ont été recensés – notamment la Mer Méditerranée, l’Europe, l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient, l’Asie du Sud-Est et les Amériques – sont examinés en détail.

« En 2016, l’OIM a recensé 7 763 décès de migrants à travers le monde », a déclaré Frank Laczko, Directeur du GMDAC. « Ce chiffre représente une hausse de 27 pourcent par rapport à 2015 et de 45 pourcent par rapport à 2014. »

Les données recueillies par le Projet de l’OIM sur les migrants disparus montrent que plus de 5 085 migrants ont péri dans la Méditerranée en 2016, soit une hausse de 34 pourcent par rapport aux 3 784 recensés en 2015. Cette augmentation du nombre de décès a eu lieu malgré les efforts accrus de recherche et de sauvetage par rapport aux années précédentes.

L’augmentation du nombre de décès le long de la Méditerranée centrale est frappante. En 2016, le nombre de décès dans la Méditerranée centrale était le plus élevé jamais enregistré par l’OIM depuis 2014. Le nombre de décès de migrants dans la Méditerranée est plus élevé que n’importe quelle année depuis au moins l’année 2000. Le nombre moyen de décès par incident dans la Méditerranée centrale a presque double l’an dernier, passant d’environ 12 décès par incident en 2015 à 33 en 2016.

Le rapport fait également état de l’augmentation du nombre de décès enregistrés en Afrique. Au moins 1 280 décès de migrants ont été enregistrés en Afrique du Nord en 2016 ; soit près du double des 672 décès recensés dans la région en 2015. Même si cette tendance indique une meilleure collecte des données dans la région, les données recueillies par le Projet sur les migrants disparus montrent que les itinéraires migratoires à travers le sud de la Libye, à l’est du Soudan et au sud de l’Egypte sont très risqués pour les migrants.

Le nombre de décès de migrants enregistré sur les continents américains, y compris dans les Caraïbes, a lui aussi fortement augmenté en 2016. D’après le Projet de l’OIM sur les migrants disparus, 707 migrants sont morts en Amérique latine et dans les Caraïbes en 2016, soit une hausse de 43 pourcent par rapport aux 493 décès enregistrés en 2015.

Comme l’indiquent les données contenues dans le rapport, l’augmentation du nombre de décès et de disparitions de migrants dans de nombreuses régions du monde montre que la migration devient de plus en plus dangereuse (et non l’inverse).

Les données du rapport sont disponibles ici : https://gmdac.iom.int/gmdac-data-briefing-8

Pour plus d’informations, veuillez contacter Julia Black, OIM GMDAC, Tel: +49 30 278 778 27, Email: jblack@iom.int

L’OIM effectue un suivi de la présence des migrants en Turquie tandis que le conflit syrien entre dans sa septième année – Avec plus de 3,5 millions de migrants et de réfugiés présents en Turquie, l’OIM a signé, cette semaine (13 mars), un accord de suivi de la présence des migrants avec la Direction générale turque chargée de la gestion des migrations (DGMM) afin de mieux comprendre les mouvements et les besoins des populations migrantes.

En réponse à la crise syrienne et à la crise dans la Méditerranée, cet accord permettra de recueillir les statistiques démographiques principales et des données quantitatives sur la population de migrants en Turquie, à la fois sur les flux à l’intérieur du pays et sur les flux externes vers l’Europe.

« Le conflit régional prolongé nécessite de disposer d’informations approfondies et précises sur les flux migratoires, les besoins des migrants et des réfugiés vivant en Turquie et de ceux qui sont en transit en direction de l’Europe », a déclaré Lado Gvilava, chef de mission de l’OIM en Turquie.

« Trop souvent, les réponses humanitaires reposent sur des approches ad hoc. L’accord est un outil précieux qui permet aux gouvernements, aux organismes humanitaires et à la société civile de développer des réponses stratégiques qui auront un impact positif durable à la fois sur les communautés d’accueil et sur la population migrante », a-t-il ajouté.

Grâce aux évaluations de référence, aux sondages auprès des migrants et au suivi des flux, l’accord permettra de recueillir des données sur les flux migratoires à l’intérieur de la Turquie et vers d’autres pays, afin d’aider les gouvernements, les humanitaires et les acteurs de la protection à mieux comprendre l’ampleur et la structure des mouvements migratoires en Turquie. Le programme renforcera également la capacité de la Turquie à recueillir et à analyser les informations migratoires nationales et régionales afin de soutenir des politiques migratoires reposant sur des éléments concrets aux niveaux local, national et régional.

L’accord s’appuie sur l’expérience de plus d’une décennie de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM dans le suivi des populations vulnérables et la fourniture d’aide ciblée en Syrie, en Iraq, au Soudan du Sud et dans d’autres pays confrontés à la fois au conflit et aux catastrophes naturelles.

L’accord verra d’abord le jour dans 15 provinces pilotes, puis devrait être rapidement étendu à tout le pays.

Un aperçu mensuel, des rapports de situation, des rapports réguliers de suivi des flux et des rapports trimestriels détaillés seront publiés. Des rapports ponctuels seront également publiés en cas d’importantes découvertes.

Le financement de l’accord est fourni par le Département britannique pour le développement international (DFID) et par le Service de la Commission européenne à l’aide humanitaire et à la protection civile (ECHO).

Pour plus d’informations sur le programme de suivi de la présence des migrants de l’OIM, rendez-vous sur : http://migration.iom.int/europe/

Pour plus d’informations, veuillez contacter Abby Dwommoh, chargée de communication et d’information publique de l’OIM en Turquie, Tel : +90 312 454 3048, Email : MediaIOMTurkey@iom.int ou Bekim Adjini, chargé du Programme de la DTM de l’OIM, Tel : +90 312 454 3059, Email: bajdini@iom.int