Communiqué
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Afrique de l’Est et la Corne de l'Afrique : De nouveaux accords favorisent la coopération régionale sur la migration pour le développement durable et les droits des travailleurs

Nour Abdi Garaad est un migrant de retour somalien qui a ouvert une boutique de vêtements. Les migrants de retour en Afrique de l'Est et dans la Corne de l'Afrique comme lui sont confrontés à des difficultés lors de leur retour et leur réintégration dans leur pays, auxquelles les nouveaux accords tentent de remédier. Les ministres ont convenu de la nécessité d'inclure ces migrants dans tous les plans de développement nationaux. Photo : OIM/Mohammed Muse 

Mohammed Abdiker, Directeur régional de l'OIM pour l'Afrique de l’Est et la Corne de l'Afrique, a réitéré l'engagement de l'OIM à soutenir les gouvernements d’Afrique de l'Est et de la Corne de l'Afrique afin qu'ils atteignent les résultats des deux accords. OIM 2022

Nairobi – Les ministres de 11 pays de l'Afrique de l'Est et de la Corne de l'Afrique ont signé deux accords la semaine dernière, s'engageant à collaborer plus étroitement afin de tirer parti des avantages de la migration au profit du développement durable et de la croissance économique, tout en renforçant la protection de millions de travailleurs migrants. 

Des ministres du Burundi, de Djibouti, de l’Éthiopie, de l’Érythrée, du Kenya, du Rwanda, de la Somalie, du Soudan du Sud, du Soudan, de la République-Unie de Tanzanie et de l'Ouganda ont signé un accord promettant de travailler ensemble pour réaliser le potentiel de la migration de main-d'œuvre en tant que facteur de développement de la région à l’occasion du 3e Forum ministériel régional sur les migrations (FMRM) à Nairobi, au Kenya, le 1er avril. 

L'Afrique de l'Est et la Corne de l'Afrique comptent plus de 7,7 millions de travailleurs migrants. En 2021, les envois de fonds des travailleurs migrants d'Afrique sub-saharienne étaient estimés à  45 milliards de dollars. Selon le rapport de l'OIM sur la migration en Afrique, plus de 21 millions de migrants africains travaillent dans d'autres pays africains où ils comblent les pénuries de compétences et de main-d'œuvre, font des affaires et fournissent des biens et des services. 

Mais les migrants de main-d’œuvre de la région sont confrontés à divers problèmes, notamment un manque d'accès aux droits de l'homme, aux droits en matière d'emploi et à d'autres protections sociales, comme l'accès au système juridique et aux soins de santé, dans les pays d'origine, de transit et de destination. Ils n’ont également pas toujours accès aux services des ambassades et des consulats pendant leur périple. 

Les signataires de l'accord du FMRM ont appelé les États membres à ratifier les lois applicables en matière de droits de l'homme et de droit du travail afin de créer une approche commune des droits des travailleurs migrants, notamment un meilleur accès à la protection, et un recrutement éthique. Ils se sont également engagés à inciter les pays de destination à s'entendre sur les mêmes questions à l'arrivée des migrants. 

Le nouvel accord vise également à résoudre les difficultés que rencontrent certains migrants pour s'intégrer dans leur pays d'origine. Les ministres ont convenu de la nécessité d'inclure ces migrants dans tous les plans de développement nationaux. 

Les groupes techniques du FMRM continueront d’identifier les lacunes en matière de compétences et de pénuries de main-d'œuvre, l'inclusion financière et les envois de fonds, afin que les pays puissent s’accorder sur les besoins bilatéraux, suite à la signature.  

Le Kenya vient également de passe la main à l’Ethiopie pour la Présidence du FMRM.  

« En tant que nouvelle présidente du FMRM, l'Éthiopie prendra les commandes pour faciliter les forums sur la migration, cibler les questions relatives aux accords bilatéraux sur la migration de main-d'œuvre, au recrutement éthique, au bien-être social des travailleurs migrants, au commerce transfrontalier et au développement humain - en mettant particulièrement l'accent sur l'autonomisation des jeunes et des femmes ainsi que sur les données et les statistiques relatives à la migration de main-d'œuvre », a déclaré Muferiat Kemil, Ministre éthiopien du travail et des compétences. 

Dans le cadre d’un deuxième accord ministériel, signé le 31 mars à Nairobi, les ministres et hauts fonctionnaires chargés du travail, des affaires intérieures et de l'immigration des États partenaires de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE) - dont le Burundi, le Kenya, le Rwanda, le Soudan du Sud, l'Ouganda, la République-Unie de Tanzanie et la République démocratique du Congo récemment admise - ont approuvé la création du processus consultatif régional (PCR) de la CAE sur la migration. 

Le PCR de la CAE sur la migration servira de plateforme pour des consultations régulières et l'échange d'expériences de bonnes pratiques et d’enseignements tirés entre les pays de la région. Il favorisera la création de réseaux entre les responsables de différents ministères et les parties prenantes, une plus grande cohérence et coordination des politiques en matière de migration dans la région, dans le but d'améliorer la façon dont la migration peut contribuer au développement national. 

L'approbation du PCR favorisera une meilleure compréhension des différents points de vue sur la migration dans la région, et l'identification d'intérêts communs et d'approches collaboratives en matière de migration. A long terme, cette collaboration a le potentiel d'améliorer la protection des droits des migrants, notamment l'accès à la santé et aux opportunités de travail décent à l'étranger, ce qui contribuera à réduire la pauvreté et à diminuer les taux de chômage parmi les jeunes d’Afrique de l’Est et de la Corne de l'Afrique. Le PCR permettra également d'améliorer la coordination en matière de sécurité, notamment en ce qui concerne le trafic illicite de migrants, la traite des êtres humains et d'autres crimes transfrontaliers.  

« Le PCR de la CAE créera une plateforme de partage d'informations et de dialogue sur les politiques, destinée à débattre de manière exhaustive sur des questions spécifiques relatives à la migration entre les États partenaires de la CAE », a déclaré Christophe Bazivomo, Secrétaire général adjoint de la CAE. 

A l'occasion de la signature des deux accords, Mohammed Abdiker, Directeur régional de l'OIM pour l'Afrique de l’Est et la Corne de l'Afrique, a déclaré : « L'OIM est prête à soutenir les gouvernements de la région de l'Est et de la Corne de l'Afrique afin d'explorer les moyens d'intégrer les résultats de ces deux nouveaux accords dans les stratégies nationales de migration et de migration de main-d'œuvre ». 

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Pour plus d'informations, veuillez contacter :  

Unité médias et communication du Bureau régional de l'OIM, RONairobiMCU@iom.int, ou Yvonne Ndege, Communications régionales et porte-parole, Afrique de l’Est et Corne de l'Afrique, yndege@iom.int, tél :  +254797735977.