Communiqué
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10,000 personnes séparées par le conflit sont réunies avec leurs familles au Royaume-Uni

Khaled retrouve son fils à l’aéroport dans le cadre du programme de regroupement familial de l’OIM et de la Croix-Rouge britannique. Photo : Croix-Rouge britannique.

Londres - Dix mille personnes séparées par le conflit et la persécution ont été réunies avec leurs familles au Royaume-Uni dans le cadre d’un programme de regroupement familial de la Croix-Rouge britannique (BRC) et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Depuis 2011, date à laquelle le programme conjoint BRC-OIM d’aide au voyage pour le regroupement familial, les femmes et les enfants rejoignant leurs maris et pères au Royaume-Uni représentent 90 pour cent des arrivées. Le programme aide à soutenir les réfugiés qui sont éligibles pour rejoindre leur famille proche mais qui n’ont pas les moyens de se payer le voyage.

La plupart des personnes réunies provenaient de Syrie ou du Soudan, suivis de la République islamique d’Iran, l’Ethiopie et l’Erythrée.

« Dix mille pères, mères, fils et filles sont à nouveau réunies, souvent après des années de séparation et de difficultés », a déclaré Dipti Pardeshi, chef de mission de l’OIM au Royaume-Uni. « L’OIM est fière de contribuer au processus de regroupement familial ; aider 10 000 personnes réunies ici au Royaume-Uni est un accomplissement majeur. »

L’OIM a conscience que de plus en plus de personnes demandent l’accès à leurs droits d’être réunies avec leur famille chaque année, d’après Mme Pardeshi.

« Bien qu’il soit encourageant de voir des programmes comme le programme de regroupement familial OIM-BRC ici au Royaume-Uni, nous devons redoubler d’efforts. Cela concerne des familles à travers le monde entier, les pays doivent donc examiner les possibilités de combler le fossé entre la législation actuelle et les besoins considérables qui existent », a-t-elle poursuivi.

A l’heure actuelle, le programme offre l’une des quelques voies sûres pour que les familles qui ont été séparées par le conflit et la persécution soient à nouveau réunies. Pour les personnes éligibles, l’effort peut potentiellement dissuader certains d’entreprendre de dangereux périples - comme la traversée de la Méditerranée - pour rejoindre leurs proches. D’après le Projet de l’OIM sur les migrants disparus, six personnes sont mortes chaque jour en 2018 en tentant la traversée. A ce jour cette année, le taux de décès est d’environ trois par jour.

Pour les Syriens, à l’image de ‘Khaled’, le danger du périple est la raison pour laquelle il a choisi de voyager seul, laissant Ali, son fils de trois ans, au Liban avec sa grand-mère.

« Nous étions 55 à bord d’une embarcation qui ne pouvait en accueillir que 15 », se souvient Khaled. « Je me suis assis près d’une femme de 70 ans qui tenait un bébé de deux mois dans ses bras. »

Et d’ajouter : « puis le bateau a sombré. J’ai nagé pendant cinq heures avant d’apercevoir les phares du bateau de sauvetage. Si mon fils avait été là, je suis sûr qu’il aurait péri, j’étais content de ne pas l’avoir amené avec moi. J’ai pensé à la femme et au bébé et me suis senti impuissant. »

Khaled a fini par atteindre le Royaume-Uni, où il a obtenu le statut de réfugié. Il a contacté la Croix-Rouge britannique, qui a pu faire amener son fils au Royaume-Uni dans le cadre du programme de regroupement familial OIM-BRC.

« J’ai ressenti une grande joie lorsque j’ai vu Ali à l’aéroport. C’est un moment dont je me souviendrai toute ma vie. Je lui ai dit : « j’ai envie de t’embrasser » et il a répondu : « papa, j’ai peur. »

« Je lui ai dit de ne pas avoir peur, qu’on était en sécurité ici. Je l’ai pris dans mes bras et l’ai embrassé. »

« Même si le regroupement familial de 10 000 personnes est une étape positive pour nous, les coûts, la complexité et la réglementation actuelle rendent cette solution hors de portée pour de nombreuses familles, qui sont déjà séparées depuis si longtemps, par des circonstances terribles », a déclaré Alex Fraser, Directeur de l’appui aux réfugiés et du rétablissement des liens familiaux à la Croix-Rouge britannique.

« Etre séparé comme cela est très traumatisant pour ces personnes qui font déjà face aux effets de la guerre et du conflit. Ces familles doivent être ensemble, c’est pourquoi nous appelons le gouvernement à élargir les critères d’éligibilité au regroupement familial », a-t-il précisé.

Le manque de moyens pour financer le voyage n’est pas le seul obstacle des réfugiés. La Croix-Rouge et les partenaires de l’OIM voient de nombreuses familles qui ont été séparées par le conflit ou la persécution mais qui ne peuvent pas être ensemble en raison de la législation actuelle. C’est notamment le cas des jeunes réfugiés qui arrivent au Royaume-Uni seuls et qui ne sont pas éligibles pour faire venir leurs parents.

« Dans le cadre de la réglementation en vigueur, les jeunes réfugiés qui arrivent au Royaume-Uni ne sont pas autorisés à faire venir leurs parents. Chaque jour de séparation de ces enfants avec leurs parents est un jour qu’ils ne récupèreront jamais », a expliqué M. Fraser.

Pour aider la Croix-Rouge britannique à réunir davantage de réfugiés avec leurs proches, faites un don au Global Refugee Fund. Pour aider l’OIM à poursuivre son travail au Royaume-Uni auprès des migrants et des réfugiés, faites un don ici.

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Abby Dwommoh, OIM UK, Tel : 44 (0)7873301193, Email : adwommoh@iom.int
La Croix-Rouge britannique, Tel : +44 (0) 2078777461, Email : Fcarr@redcross.org.uk