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Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir depuis 1951 une migration humaine et ordonnée qui profite à tous, composée de 175 Etats membres et présente dans 171 pays.
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Notre travailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut depuis 1951 une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable.
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Une « stratégie de prévention des déplacements secondaires » ou une idée plutôt géniale
Lundi était mon cinquième jour à Roxas en qualité de responsable du groupe sectoriel de la gestion et de la coordination des camps chargé de coordonner la réponse humanitaire au typhon Yolanda. C’était aussi le cinquième jour que je consacrais à un projet d’aide d’urgence.
Une fois le calme revenu, après l’agitation provoquée par la visite éclair du Directeur général à Capiz, il a fallu réfléchir au problème épineux qui se posait au Gouverneur de la province, qui souhaitait rouvrir les classes primaires et secondaires de Capiz le lundi 12 novembre.
Certes, personne ne contestait l’utilité d’un retour des enfants à la routine scolaire. Mais il se trouvait que parmi les centres d’évacuation encore ouverts, trois étaient des écoles primaires.
Chacun savait que les personnes évacuées encore présentes dans ces centres étaient celles qui avaient le plus besoin d’aide. Pour rappeler le contexte, lorsque nous sommes arrivés à Roxas, on nous a dit que les gens voulaient rentrer chez eux.
Les Philippins étant un peuple plein d’imagination et doté d’une réelle capacité d’adaptation, ils se sont mis à faire des réparations avec les débris qu’ils avaient rassemblés aussitôt après que le typhon Yolanda eut quitté l’île de Panay. Le désir de rentrer à la maison était également illustré par la baisse régulière et rapide du nombre de personnes hébergées dans les centres, constatée à chacun de nos passages. Cependant, un certain nombre restait – Pourquoi ?
En fait, les personnes qui vivent encore dans les abris font partie des plus vulnérables de la société philippine, qui soit n’ont pas les moyens de reconstruire leur maison, soit n’ont rien à reconstruire.
Ces considérations nous ramènent à notre dilemme : Ecole ou hébergement d’urgence ? Laquelle de ces priorités allait l’emporter, alors que le 12 novembre approchait à grands pas ?
Pendant que je me torturais l’esprit sur cette question avec Raoul, de l’UNICEF, tout en dévorant une portion de bicol express, une idée a surgi. Pourquoi ne pas offrir aux personnes évacuées un endroit sûr et sec pendant les heures de cours, et leur permettre de revenir dans les salles de classe le soir pour y dormir ?
Nous avons commencé à faire des calculs. Les pères de famille et les hommes âgés passent leurs journées à réparer leur maison, s’ils le peuvent. Les enfants seraient en classe. Il ne resterait que les mamans et les bébés. Bingo ! L’idée de l’abri de jour adapté aux besoins des enfants était née.
Nous avons poursuivi nos réflexions. « L’UNICEF dispose de bâches », a dit Raoul. « Les gars de la DART (Equipe d’intervention en cas de catastrophe) pourraient construire un abri », ai-je proposé. « Mais avec quoi ? Mais oui ! Du bambou !!! Je peux m’en occuper », s’est exclamé Raoul.
L’idée était née et commençait à prendre forme. « Nous pourrions organiser des activités pour les mamans et les bébés », a ajouté Raoul. L’idée devenait vraiment épatante.
Nous sommes allés voir nos super héros de la DART pour leur soumettre notre idée. Comme nous nous y attendions, leur réponse a été positive : « Nous allons devoir vérifier avec le chef, mais je suis sûr que nous trouverons une solution. »
Les tâches ont donc été réparties comme suit :
- Bâches – UNICEF
- Bambou – Raoul
- Main-d’œuvre pour enlever les gravats et construire des abris – La DART et l’armée philippine
- Matériel de fixation – L’ONG Humanity First nous prend de court et dit : « Quels que soient vos besoins, nous avons ce qu’il vous faut »
- Matériel de nettoyage des salles de classe – A l’OIM nous avons cela
- Activités pour les enfants et les mamans – Save the Children, rejoignez-nous !
Après quoi, il a fallu vendre notre idée au Gouvernement de Capiz. Le Gouverneur Tanco était ravi de l’idée de faire classe sans devoir expulser des familles vulnérables, et nous a donc donné son feu vert.
Mais maintenant que nous avions vendu l’idée, il fallait la mettre en œuvre ! (En plus, on venait d’annoncer l’évacuation de zones touchées par un déversement d’hydrocarbures à Estancia, non loin de Roxas).
Les membres du groupe sectoriel de la gestion et de la coordination des camps ont uni leurs efforts, et nous avons tenu nos engagements.
Les classes ont rouvert le lundi, comme prévu, à l’école primaire Doña Victoria et à celle de Kanangkaan.
Au départ, nos abris sont restés vides, ce qui nous a inquiétés. L’objectif de rouvrir les écoles avait été atteint. Mais nous nous demandions si notre idée d’abri de jour était suffisamment bien ficelée. Cependant, la tradition philippine du chismis (bouche à oreille) a rapidement fait son œuvre. La nouvelle s’était répandue que nous organisions des activités pour les enfants, et que nous offrions aussi des bâches supplémentaires pour augmenter les surfaces à l’ombre.
En un rien de temps, des mamans ont commencé à arriver avec leurs bébés à l’école primaire de Kanangkaan. Les familles étaient toutes rentrées chez elles mais, finalement, les mamans revenaient avec leurs bébés.
A Doña Victoria, la situation était différente. Contrairement à l’école de Kanangkaan, proche du domicile des personnes évacuées, l’école Doña Victoria en est très éloignée. Il a fallu faire preuve de persuasion pour libérer les salles de classe. En passant d’une salle à l’autre avec la directrice, j’ai pu pratiquer mon tagalog très approximatif. Ce qui préoccupait surtout les gens, c’était que pour rentrer chez eux, ils avaient besoin de matériel de construction. Je leur ai donné l’assurance que la priorité absolue du Gouverneur, du Département de la protection sociale et du développement et de l’équipe d’aide humanitaire était de distribuer des kits d’abris aux personnes hébergées dans les centres dès qu’ils seraient disponibles sur place. Sachant qu’elles ont été entendues, ces personnes ont accepté de se rendre dans l’abri, au grand soulagement de la directrice, Madame Edna, et de votre serviteur.
Nous n’étions toutefois pas au bout de nos surprises. Pendant quelque temps, aucun membre du personnel de l’OIM n’était présent à l’école de Doña Victoria. Lorsque j’y suis retourné, j’ai découvert, à ma grande consternation, un bazar aménagé dans un abri de fortune et des déchets partout.
Une fois encore, ma parfaite maîtrise (!) du tagalog m’a été utile : « Bawal sari sari dito » – pas de bazar ici ! – « Enlevez les couvertures et les tôles rouillées » était au?delà de mes connaissances. Mais j’ai été compris. « Bawal basura dito » – « Pas de déchets ici » correspondait à mes compétences.
Ouf ! – Ils m’ont écouté (peut-être devrais-je porter un gilet et une casquette de l’OIM quand je parle à mes enfants !).
Quoi qu’il en soit, nous avons dû rester vigilants, et veiller à ce que les abris de jour soient utilisés correctement et que les bâches ne « disparaissent » pas. Mais, dans l’ensemble, nous avons rempli notre contrat. Ce que j’ai le mieux aimé, c’est le travail d’équipe. Nous étions tous là pour aider les enfants et, ensemble, nous avons tout fait pour que les cours puissent commencer le lundi (et nous avons réussi), sans que les familles vulnérables soient délogées prématurément. A propos, des gens qui s’y connaissent m’ont dit que ce que nous avions imaginé devant un bicol express était une « stratégie de prévention des déplacements secondaires ». Je trouve ça génial.