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Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir depuis 1951 une migration humaine et ordonnée qui profite à tous, composée de 175 Etats membres et présente dans 171 pays.
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Notre travailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut depuis 1951 une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable.
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Une longue marche de retour : l’histoire de rapatriés sud-soudanais
Voici l'histoire du courage incroyable dont font preuve les
Soudanais du Sud qui rentrent depuis la République du
Soudan, au nord. Au port de Juba, j'ai rencontré certains
d'entre eux qui attendaient le déchargement de leurs bagages
d'une pile vertigineuse de lits en bois, de chaises, de meubles
cassés, de bicyclettes, de motos et mobylettes... une
montagne interminable d'affaires en tous genres.
« J'ai quitté Khartoum en mars 2011 et je suis
toujours en chemin », m'a raconté John Juma, dans un
arabe avec un accent du nord parfait. « La communauté
sud-soudanaise a eu vent de la possibilité de recevoir une
aide pour rentrer dans le sud. Au final, j'ai été
bloqué au point d'escale de Kosti pendant sept mois. J'ai
débarqué au port de Juba il y a une semaine, mais je
ne peux toujours pas rentrer chez moi. »
L'histoire de Juma est celle d'une souffrance et d'un courage
extraordinaires. Il a fui la guerre dans le sud en 1983, à
l'âge de 23 ans. Il est arrivé à Khartoum sans
un sou et nulle part où aller. A l'arrêt de bus, il a
rencontré un autre habitant du sud originaire de sa tribu
qui lui a prêté un ticket de bus. Il l'a
utilisé pour rejoindre Jabaroona, un camp tentaculaire pour
les déplacés internes à l'extérieur de
Khartoum, habité principalement par des Sud-Soudanais.
Seul, il a commencé sa vie en acceptant des travaux
occasionnels en tant qu'ouvrier du bâtiment, en construisant
des structures semi-permanentes utilisées comme abris dans
le camp. « J'ai dû faire ce que j'ai fait pour survivre
parce que le gouvernement ne me donnait pas de travail, à
moi, habitant du sud, malgré mes études
d'ingénieur », explique-t-il.
« Même si je suis content d'être de retour
dans un Soudan du Sud indépendant, j'aurais
préféré quitter le nord progressivement, de
façon à ce que mes trois enfants n'aient pas à
endurer de telles souffrances sur le chemin du retour »,
ajoute-t-il.
Le périple qu'il a commencé avec sa femme, leurs
trois enfants et un groupe d'autres Soudanais du Sud, s'est
transformé en cauchemar lorsqu'ils ont rejoint Kosti,
à mi-chemin entre Khartoum et le sud.
A Kosti, ils ont dû vivre dans un abri de fortune pendant
sept mois, en attendant un moyen de transport pour les emmener dans
le sud. La famille dormait dans des conditions rudimentaires dans
une seule « pièce » faite de bâches en
plastique.
« La mi-journée était le pire moment
», explique Juma. « Le soleil tapait si fort que
même les gens habitués à la chaleur avaient
l'impression de brûler vifs. Les enfants sont ceux qui ont le
plus souffert et toute la famille a dû trouver du travail
dans le camp pour compléter les maigres économies et
les rations distribuées par le Programme alimentaire mondial
des Nations Unies.
Juma a l'impression que le gouvernement et les organisations
humanitaires les ont abandonnés à leur sort une fois
qu'ils sont arrivés à Juba, mais a des paroles
positives à l'égard de l'OIM. « Je vois son
personnel travailler ici au port tous les jours, à recevoir
de nouveaux arrivants, à charger les bateaux en partance
pour les destinations finales », déclare-t-il.
Mais pour les gens comme lui dont la destination finale est
Juba, c'est une autre histoire. Une fois qu'ils arrivent à
Juba, on leur dit qu'ils sont arrivés à destination
et qu'ils doivent se débrouiller seuls. Ils doivent
décharger leurs bagages et payer pour les transporter vers
l'endroit qu'ils ont trouvé pour s'installer. Ils ne
reçoivent plus de rations alimentaires, alors qu'ils sont
arrivés au port il y a plus d'une semaine »,
ajoute-t-il.
D'après Juma, les marchands prennent les rapatriés
pour cible. Sachant que la plupart d'entre eux n'ont pas d'argent,
ils pratiquent des prix ahurissants pour transporter leurs
affaires. S'ils ne peuvent pas payer la somme totale, ils proposent
de troquer le transport contre les affaires des rapatriés
à des prix honteusement dérisoires.
« Ils m'ont demandé 600 livres sud-soudanaises
(environ 200 dollars) pour transporter mes bagages à
Malakia, à trois kilomètres, and je n'ai pas un sou
en poche », raconte Juma.
Ayant quitté son pays il y a plus de vingt ans, Juma
confie qu'il n'a plus aucun lien avec sa terre natale dont il se
sent désormais étranger. De nouveaux arrivants se
sont appropriés la parcelle de terrain léguée
par son père.
Juma veut que le gouvernement intervienne et offre à tous
les nouveaux arrivants un nouveau départ en leur donnant une
parcelle du terrain communal « même dans la brousse,
loin de Juba. » « Si le gouvernement offre cette
solution, les rapatriés auront suffisamment de ressources
pour recommencer leurs vies en construisant leurs propres maisons,
cliniques et écoles, comme nous l'avons fait dans le nord
lorsque le gouvernement nous a donné du terrain autour de
Khartoum », confie-t-il.