-
Qui sommes nous
Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir depuis 1951 une migration humaine et ordonnée qui profite à tous, composée de 175 Etats membres et présente dans 171 pays.
Structure
Structure
- Structure organisationnelle
- Directrice générale
- Directrice générale adjointe chargée de la gestion et des réformes
- Directrice générale adjointe chargée des opérations
- Bureau du Chef de Cabinet
- Bureau des partenariats, de la sensibilisation et de la communication
- Bureau de la stratégie et de la performance institutionnelle
-
Notre travail
Notre travailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut depuis 1951 une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable.
Ce que nous faisons
Ce que nous faisons
Partenariats
Partenariats
- Où travaillons-nous
-
Agir
Agir
Travailler avec nous
Travailler avec nous
Engagez-vous
Engagez-vous
- Données et recherche
- 2030 AGENDA
Sauvés des mains de pirates somaliens : des marins ghanéens de retour au pays demandent de l’aide
Aujourd’hui, quand on entend parler de « pirates », on pense généralement au piratage informatique ou au mélodrame hollywoodien « Pirates des Caraïbes ».
Or, la piraterie contemporaine, en particulier au large des côtes somaliennes et dans le golfe d’Aden, est une industrie florissante et sanglante dont les victimes sont souvent des marins pris en otage.
Quatre marins ghanéens, membres d’un équipage de 24 personnes originaires du Ghana, de l’Inde, du Pakistan, des Philippines, du Soudan et du Yémen, ont été pris en otage par des pirates somaliens le 29 mars 2010. Leur captivité a duré deux ans et neuf mois, jusqu’à ce qu’ils soient sauvés par une unité de la Puntland Maritime Police Force (PMPF), le 23 décembre 2012.
Kofi Mensah, Kweku Appiah, Ato Cobbina et Fiifi Adjei – noms fictifs pour protéger l’identité des intéressés – ont livré leur témoignage au personnel de l’OIM Ghana lorsqu’ils ont finalement pu retourner au pays.
Le MV Iceberg 1 de la société Azal Shipping était un roulier qui transportait 4 500 tonnes de bouteilles de gaz naturel liquide. Il était en route vers Jebel Ali, dans les Emirats arabes unis, quand il a été capturé à 10 milles nautiques du port d’Aden, au large des côtes du Yémen.
« Ce jour là ressemblait à tous les autres jours en mer. Le 29 mars 2010, je travaillais dans la salle des machines quand j’ai entendu du bruit. Le mécanicien en chef est arrivé pour me demander de l’aider. Puis Fiifi est apparu en me faisant signe de ne pas bouger. Je n’avais aucune idée de ce qui se passait mais, après une heure environ, on nous a demandés de rejoindre les autres sur le pont », se rappelle Kofi.
Agé de 52 ans, Kofi est marié et a cinq enfants. Avant d’être embauché sur le MV Iceberg 1 en tant que second mécanicien, en septembre 2009, il avait travaillé à bord de plusieurs autres navires. Rien ne l’avait préparé à ce qui allait se passer.
Les pirates ont tiré avec des armes à feu au dessus des têtes de l’équipage, puis ont annoncé qu’ils allaient détourner le vraquier vers la Somalie. Ils ont ordonné aux membres de l’équipage de retourner dans leurs cabines mais là, ceux ci se sont aperçus que tous leurs biens, vêtements, nourriture, téléphone et argent, avaient été pillés.
« J’étais dans la salle à manger à 7 h 45 lorsque les pirates sont montés à bord et que la sirène d’alarme a sonné », déclare Fiifi, 33 ans, célibataire et électrotechnicien.
Avant de venir travailler sur le MV Iceberg 1, en juillet 2009, il avait été employé pendant 3 ans à bord de cargos. Il avait entendu parler de pirates et pensait qu’il s’agissait d’hommes de forte stature mais, quand il a rejoint le reste de l’équipage sur le pont, il a été surpris de voir que ces hommes armés étaient « très maigres ».
Peu après le détournement, un navire militaire s’était approché. Sous la menace des armes automatiques des pirates dirigées vers lui, le capitaine a été contraint de lui demander de s’éloigner de 20 milles nautiques.
Peu après, Kofi a été appelé dans la chambre des machines, où les pirates s’efforçaient d’accélérer la vitesse du navire sans même savoir comment fonctionnaient les moteurs.
« Les machines se sont mises à surchauffer et nous avons été contraints de jeter l’ancre. Mais les vents de mousson l’ont rompue et nous nous sommes mis à dériver jusqu’à ce que, le 10 septembre, nous heurtions un rocher proche de la côte et que nous commencions à prendre l’eau », déclare Kofi.
Pendant que le navire dérivait, les membres de l’équipage ont été maltraités, privés de nourriture et d’eau pendant des jours et constamment battus.
Kofi a été enchaîné dans un lieu isolé et menacé d’être jeté à l’eau s’il refusait de relayer la demande de rançon des pirates à Azal Shipping, d’un montant de 10 millions de dollars E. U.. A un moment, ils ont commencé à faire feu autour de lui.
« Je les ai suppliés de me tuer, mais ils ont refusé ». Il était sur le point de succomber quand les pirates l’ont jeté à la mer. Aussitôt, un autre membre de l’équipage, Ato, s’est précipité pour le secourir et le ramener à bord.
Ato, 46 ans, est marin, célibataire et père d’une fille unique. Avant de rejoindre l’équipage du MV Iceberg 1, il travaillait à bord de navires affrétés par American Seafood en Alaska.
Il a déclaré que les pirates demandaient sans cesse aux membres de l’équipage, sous la menace de leurs armes, de téléphoner à leurs ambassades ainsi qu’à des fonctionnaires de l’ONU et de l’OTAN.
A mesure que le temps passait, l’équipage commençait à perdre espoir car il n’avait aucun moyen de savoir où en étaient les mesures prises par les autorités somaliennes et la communauté internationale pour obtenir leur libération.
Les pirates étaient pour la plupart des ressortissants somaliens, mais il y avait aussi un Kenyan et un Erythréen. Ils faisaient une importante consommation de khat, une drogue stimulante, leur comportement était souvent imprévisible, et il était impossible de raisonner avec eux.
Selon le témoignage des membres de l’équipage, ils dépendaient des pirates pour manger et boire. Ils recevaient d’eux de petites quantités de farine et de riz, et l’eau avait souvent un goût d’essence ou de gasoil et, parfois, était salée.
Les pirates les menaçaient de vendre leurs organes pour gagner de l’argent. L’un des marins, Yéménite, traumatisé par les menaces et les coups incessants, a sombré dans la folie et la maladie et est mort le 27 octobre 2010.
Plusieurs membres de l’équipage ont, à plusieurs endroits, dû quitter le navire et ont été détenus à terre, ne retournant sur le bateau que plusieurs jours plus tard. Le Commandant en second, quant à lui, a été conduit à terre le 9 septembre 2011 par des pirates lourdement armés et n’a plus jamais été revu. Aujourd’hui encore, on ignore ce qu’il est advenu de lui.
Alors que l’équipage avait déjà renoncé à tout espoir de secours, des coups de feu ont éclaté sur le pont le 10 décembre 2012 à 5 h 30. Des hélicoptères de la PMPF survolaient le navire.
Avec leurs armes automatiques et leurs roquettes, les pirates se sont défendus pendant deux semaines, au cours desquelles deux membres de l’équipage ont été gravement blessés par balle. Le 23 décembre, les pirates ont quitté le navire. Trois d’entre eux ont été tués, trois capturés, et neuf autres ont pris la fuite.
La Puntland Maritime Police Force a conduit les membres survivants de l’équipage à sa base de Garowe pour qu’ils reçoivent des soins médicaux et puissent appeler leur famille pour leur annoncer leur sauvetage. Fiifi a appelé son frère Eric.
Les familles des otages, qui étaient en détresse émotionnelle et financière, ont accueilli la nouvelle de leur libération comme un miracle.
Les Nations Unies ont transféré les quatre Ghanéens, ainsi qu’un Philippin et deux Soudanais du Puntland à Nairobi, au Kenya, le 30 décembre 2012. A partir de là, les vols de retour ont été organisés par les gouvernements respectifs.
Les quatre Ghanéens ont passé une nuit au centre de transit de l’OIM à Nairobi. L’OIM leur a également fourni une aide à l’aéroport de Nairobi et d’Accra, ainsi qu’une aide au transport jusqu’à leur région natale, au Ghana, pour qu’ils y retrouvent leur famille.
Interrogé sur la première chose qu’il a faite en retournant chez lui, Fiifi a répondu : « Je me suis habillé de blanc et suis entré dans une église pour prier et remercier Dieu ». Le sauvetage avait eu lieu le jour de son anniversaire et, selon ses termes, il a vécu une « nouvelle naissance ».
Quand, enfin, il est arrivé chez lui, une foule composée de membres de sa famille et de sa paroisse l’attendait. Il a dit que sa barbe était si longue que sa mère ne l’avait pas reconnu. Une fois chez lui, il a pu faire taire sa souffrance. Tous continuent de fêter son retour.
Se remémorant leurs expériences, les hommes ont affirmé que les gens de mer et les sociétés devaient être mieux préparés aux actes de piraterie et bénéficier d’une solide formation à la sécurité. Il était indispensable d’améliorer la sécurité sur les ponts et de redoubler d’efforts pour poursuivre les pirates.
Ils ont également voulu savoir ce que faisaient l’ONU et l’OTAN pour obtenir la libération de tous ceux qui étaient encore otages en Somalie. Ils ont remercié la PMPF, qui a perdu l’un de ses hommes lors du siège tenu pour reprendre le contrôle du navire.
Aujourd’hui, ils sont tournés vers l’avenir et demandent qu’on les aide à faire face aux dépenses engagées pour les soins médicaux, les conseils psychosociaux et l’aide juridique car ils continuent de souffrir de ce qu’ils ont vécu et, étant au chômage, n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins ni à ceux de leur famille.