Migrant Stories

Des personnes vivant avec le VIH employées dans des projets de réhabilitation et de construction aux Cayes

En Haïti, l'Organisation internationale pour les migrations
(OIM) réalise de nombreux projets à caractère
social et générateurs de revenus, en partenariat avec
des organisations internationales et des organisations ou
associations locales œuvrant  dans le pays. Les
bénéficiaires de ces projets sont des membres de
communautés, issues pour la plupart de régions
dépourvues  d'infrastructures de base.

Ces projets couvrent différents domaines : construction
de tronçons routiers, de pavage de rues, travaux de
canalisation, d'irrigation, de conservation de sol, construction et
réhabilitation d'établissements scolaires, de centres
de santé, d'adduction en eau pour la production agricole.
Ces travaux à haute intensité de main-d'œuvre
s'inscrivent dans une ligne d'apaisement social et de 
stabilité.

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Depuis août 2008, la ville des Cayes accueille des projets
d'infrastructures, tels la canalisation, le drainage, la
réhabilitation d'écoles, la construction de centre de
santé et la construction d'axe routier (pavé ou en
terre battue). Plus de 2 600 personnes ont déjà
été employées depuis le lancement de ces
travaux réalisés grâce au partenariat de
l'USAID, dans le cadre du Plan de relance de l'ancien
président américain pour la lutte contre le Sida
(PEPFAR) dans les localités ou sections communales
bénéficiaires des projets. 

Aux Cayes, les travailleurs de ces projets de
réhabilitation sont majoritairement des personnes
affectées par le VIH/Sida, selon Louis Chanel, assistant de
programme à l'OIM, branche régionale Sud. Ces projets
sont réalisés en coopération avec deux
associations travaillant avec les PVIH/Sida, l'Association de
solidarité nationale aux personnes vivant avec le Sida
(ASON) et Association des personnes vivant avec le VIH (APVIH).

« Ces personnes, qui, pour la plupart, ont
été des patients de l'Hôpital Immaculée
Conception des Cayes, ont été employées et
reçoivent une rémunération allant de 200
à 250 gourdes par jour », a indiqué Chanel
Louis.

«  L'argent que j'ai perçu à travers
les projets m'a permis de monter un petit commerce de détail
pour augmenter mes revenus », explique Eugène Solange
un membre de l'Association ASSON. « Je vends du riz, de
l'huile, des spaghettis et du savon». 

Luckner Brunal, lui aussi un membre d'ASSON, a pu acheter un
petit cochon  avec l'argent qu'il a gagné dans les
premiers projets. Il ajoute que le programme PEPFAR lui a rendu un
grand service parce que « c'est grâce à ce
programme qu'il arrive à améliorer les repas de sa
famille et à acheter de nouveaux vêtements
». 

Ces projets lancés par l'OIM aux Cayes en vue de recruter
des personnes affectées par le VIH se sont étendus
aux communes de Port-à-Piment et de Coteaux grâce au
partenariat avec le Mouvement Haïtien pour le
Développement Rural, une organisation basée à
Port-Salut. Grâce à ces travaux de construction, bon
nombre de personnes affectées par le VIH ont trouvé
un emploi. 

« Ces travaux se déroulent dans une ambiance de
convivialité, de partage, d'échanges et
fraternité, contrairement aux craintes de stigmatisation
à l'égard des personnes affectées, auxquelles
s'attendaient les initiateurs de ces projets », explique
Chanel Louis. Des séances de sensibilisation, poursuit
Marcus Sainte Rose, responsable d'APVIH, sont
organisées.

Outre ces travaux d'infrastructure de base en faveur des
communautés des Cayes, l'OIM a lancé, en
février 2009, des projets visant la culture de jardins
potagers. Grâce à un financement de 2 millions de
dollars issus du Plan de relance de l'ancien président
américain pour la lutte contre le Sida (PEPFAR), ces projets
de production agricole ont profité à des centaines de
personnes atteintes par le VIH/Sida. Ces  projets
découlent du Programme de Revitalisation et de Promotion de
l'Entente et de la Paix (PREPEP), financé par l'Agence
américaine pour le développent international
(USAID).

A travers ces programmes, l'OIM cherche à accompagner et
à aider « les communautés vulnérables et
les autorités haïtiennes locales et nationales »
dans les efforts de stabilisation et d'apaisement social.

Le Plan de relance de l'ancien président américain
pour la lutte contre le Sida (PEPFAR) est une initiative du
gouvernement américain. Sa mission, depuis une dizaine
d'années, est d'aider, à travers des organisations
non gouvernementales, des associations et organisations, les pays
de l'Afrique subsaharienne (la région la plus touchée
par la pandémie) et quelques pays de la Caraïbe.
Haïti fait partie des pays bénéficiant des fonds
du PEPFAR destinés à la mise à disposition de
soins au PVIH, au financement de la thérapie
antirétrovirale et à la mise sur pied de projets
sociaux.

En mettant en œuvre ces projets, l'Organisation
internationale pour les migrations contribue au
développement communautaire et à la création
d'emplois, en donnant l'accès à des personnes vivant
avec le virus du Sida, les PVVIH.