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Qui sommes nous
Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir depuis 1951 une migration humaine et ordonnée qui profite à tous, composée de 175 Etats membres et présente dans 171 pays.
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Notre travail
Notre travailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut depuis 1951 une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable.
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De Misrata à Accra : l'histoire d'Abd Al Mageed
L'histoire a commencé lorsque j'ai vu Abd Al Mageed assis
seul au port de Misrata. Manifestement bouleversé et
rejeté par tous, il m'a fixé d'un air absent.
Après avoir été battu et torturé, il
était mentalement détruit et physiquement
affaibli.
Ils ont tué mon ombre
« Ils ont tué mon ombre et maintenant, ils veulent
me tuer moi. » Ce sont les seuls mots qu'il a
prononcés. Abd faisait référence aux factions
soit pro, soit anti-Kadhafi dans la ville libyenne de Misrata.
Après la chute des présidents de Tunisie et
d'Egypte, la Libye voisine a préparé ses propres
protestations pour réclamer un changement en février
2011. Avec une force écrasante, le conflit a
éclaté à Tripoli, la capitale. Misrata a
également été sérieusement
touchée. Les forces pro-Kadhafi ont pris le contrôle
de la ville et l'ont assiégée avec violence pendant
trois mois. Des centaines de civils ont été
tués.
Abd, un Ghanéen de 24 ans originaire d'Accra, venu
à Misrata pour travailler dans le secteur de la
construction, a été battu et torturé. Il
travaillait depuis moins d'un an lorsque le conflit a
éclaté.
Après la torture, Abd refusait de faire confiance
à qui que ce soit. Sans abri pendant plus de deux mois, il
est allé au port. Il était assis là depuis.
L'OIM avait affrété un bateau pour éloigner
les migrants du conflit et les ramener dans leurs pays d'origine.
Nous pensions qu'il serait facile de le faire monter à bord.
Nous avons eu tort.
Tirs militaires
Le bateau allait partir d'ici une heure. Des bombardements ont
éclaté dans le port. C'était la
première fois que je me trouvais aussi près de tirs
militaires. Que pouvais-je faire ? Abd refusait de faire confiance
à qui que ce soit et je ne pouvais pas le forcer. Les
moteurs du bateau ont démarré et il était
temps de partir. Nous l'avons supplié une dernière
fois, mais Abd est resté immobile.
Je me souviens l'avoir vu devant le pont d'embarquement au
moment de sa fermeture, puis il est monté à bord avec
hésitation juste avant le départ. Il était
notre dernier passager à bord.
Cependant, le défi n'était pas terminé. Abd
a tout refusé : nourriture, médicaments, eau. Il
pensait que tout le monde le traiterait de la même
manière que ses agresseurs. La méfiance était
sa seule arme.
Abd a continué sa grève de la faim et des soins
jusqu'au jour suivant et a refusé de voyager jusqu'à
El Salloum, en Egypte. Nous avons tout essayé et avons
même appelé des Ghanéens à El Salloum
pour rassurer Abd qu'il n'était pas dangereux de s'y rendre.
Quarante huit heures plus tard, il n'avait toujours pas
avalé de nourriture ni d'eau alors nous lui avons
administré un anxiolytique pour qu'il soit
réhydraté et dynamisé.
Il a demandé à avoir un entretien privé
avec une femme médecin de l'OIM, la seule personne à
qui il a commencé à faire confiance. Abd lui a
donné tout ce qu'il avait : un billet de 100 dollars. Il lui
a demandé de donner cet argent à sa famille s'il
venait à être tué. Il a
répété à quel point il était
important que sa famille reçoive les 100 dollars. Abd est
ensuite monté à bord de la voiture de l'OIM et est
parti à El Salloum.
Reçu par deux médecins de l'OIM, deux
infirmières et un travailleur psychosocial, Abd a
été examiné puis renvoyé vers un
hôpital psychiatrique du Caire, la capitale
égyptienne.
Traitement spécialisé
L'OIM s'est assurée qu'Abd reçoive un traitement
spécialisé à l'hôpital universitaire du
Caire. Après deux semaines, il a commencé à
manger des vrais repas et à prendre tous les
médicaments requis pour le maintenir en bonne santé.
Au final, il était en assez bonne santé pour
effectuer le périple de retour au Ghana.
Nous nous sommes assurés qu'une escorte médicale
formée par l'OIM l'accompagne durant son vol vers Accra. A
son arrivée, il a été admis dans un
hôpital psychiatrique où il a reçu un
traitement pendant deux mois avant de sortir. Je me suis rendu au
Ghana pour le voir après sa sortie. Il souriait pour la
première fois depuis que je l'avais rencontré.
C'était un nouvel homme.
L'ombre d'Abd Al Mageed a finalement été
ressuscitée.