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Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir depuis 1951 une migration humaine et ordonnée qui profite à tous, composée de 175 Etats membres et présente dans 171 pays.
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Notre travailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut depuis 1951 une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable.
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De l'eau, de l'eau, pas une goutte à perdre - Les migrations rurales et urbaines mettent en évidence les problèmes environnementaux de la Tanzanie
« Lorsque je suis arrivé ici, il n'y avait qu'une
forêt avec pleins d'animaux sauvages, y compris des lions
», se souvient le Président Juma Omar Shindo, un des
tous premiers à avoir migré vers un endroit devenu
l'une des plus grandes extensions urbaines de la ville principale
de Tanzanie, Dar es Salaam.
« L'intégralité de la forêt
appartenait à des missionnaires à cette
époque, et les seules maisons qui existaient étaient
éparpillées un peu partout. »
Il est difficile d'imaginer une telle scène, il y a 50
ans, assise dans un minuscule bureau située dans une rue
étroite poussiéreuse, dans un coin de la banlieue en
constante expansion de Mbagala.
Bien que le président Juma, un leader des rues du
quartier de Bughdada, se souvienne des gens qui commençaient
à construire des maisons à partir de la fin des
années 50 dans des endroits qui sont aujourd'hui devenus des
quartiers à la mode de Dar es Salaam, ce n'est qu'à
partir des années 80 qu'il a observé les flux
migratoires importants depuis les zones rurales de la Tanzanie.
« Jusqu'alors, il n'y avait aucune infrastructure. Pas de
route, très peu d'écoles et de centre
médicaux. Il n'y avait pas de transport, alors les gens
devaient marcher longtemps. Il nous fallait deux jours de marche
pour atteindre l'hôpital où il y avait seulement un
médecin. L'eau, nous l'achetions grâce à des
pompes mais à l'époque, nous payions en centimes,
aujourd'hui, nous payons en shillings »,
évoque-t-il.
Plusieurs décennies après, il y a toujours des
problèmes de manque d'infrastructures, en particulier de
centres médicaux, de dispensaires et d'écoles. Mais
bien que la situation soit identique pour les habitants de l'autre
côté de Mbagala, le problème le plus courant
est celui de l'accès à l'eau, dans une ville qui est
incapable de satisfaire la demande de la population en rapide et
constante croissance.
La population dans la banlieue seule de Mbagala est
estimée à 200 000 habitants mais personne ne connait
vraiment les chiffres exacts. Quatre-vingt-dix pour cent de ses
résidents sont des migrants originaires d'autres
régions du pays.
L'histoire se répète dans d'autres endroits
à Dar es Salaam. Il est rare de croiser quelqu'un dans la
ville qui en soit vraiment originaire.
Officiellement, l'ancienne capitale tanzanienne compte 2,7
millions d'habitants mais sa population croissante est en fait
largement estimée à plus de 4 millions
d'habitants.
Mary, une travailleuse sociale arrivée du Kilimandjaro il
y a 10 ans, doit aller chercher son eau dans un puits situé
à 500 mètres de chez elle. Chaque seau qu'elle
rapporte lui coûte 30 shillings tanzaniens (3 centimes de
dollar par seau).
« L'accès à l'eau est bien plus difficile
qu'avant. Autrefois, nous avions des tuyaux qui acheminaient l'eau
jusqu'à la maison. Nous payions 8 000 shillings par mois.
Puis l'approvisionnement s'est arrêté »,
déclare-t-elle. Elle pense que la tuyauterie s'est
cassée et n'a jamais été
réparée. Comme beaucoup d'autres, elle achète
son eau à une personne qui a creusé un puits sans
aucun contrôle de la qualité de l'eau qu'elle et les
autres utilisent.
Anna est arrivée à Dar es Salaam il y a
près de deux ans avec son mari et ses enfants après
qu'ils aient perdu leurs moyens d'existence de culture et de vente
de légumes à Tabora, en Tanzanie occidentale. Elle
parvient au mieux à acheter 5 seaux d'eau par jour.
Avec un mari malade et incapable de travailler et à la
tête d'une famille de 5 personnes vivant dans une minuscule
pièce sans électricité, Anna peine à
garder la tête hors de l'eau. Payer 15 centimes de dollars
par jour pour boire, nettoyer et cuisiner représente une
somme d'argent considérable dans un pays où des
millions de personnes vivent avec moins d'un dollar par jour.
Dans les zones riches de la ville, dont notamment le quartier
diplomatique, où son prix n'est pas vraiment un
problème, l'eau doit être acheminée.
La demande en eau représente environ 450 000
mètres cubes par jour, mais la Régie des eaux et de
l'assainissement de Dar es Salaam (DAWASA) qui approvisionne la
ville peut seulement acheminer 270 000 mètres cubes.
D'après le responsable des opérations Jackson
Midala, la régie avait initialement prévu une
croissance de la population de 3% par an pour la ville. En
réalité, la croissance actuelle est de 8%.
L'approvisionnement en eau dépend des sources
souterraines et des sources en surface de la régie qui
comprend essentiellement deux centres de traitement des eaux le
long de la rivière Ruvu.
Cependant, la rivière n'a plus la même
quantité d'eau et son écoulement est moins fiable
qu'avant. Les pluies qui s'abattaient sur le pays deux fois par an
ne se manifestent plus qu'une seule fois.
La faiblesse des niveaux d'eau a d'autres répercussions
dans un pays qui dépend de l'hydroélectricité.
Les eaux des rivières ont atteint un niveau si bas en 2007
que l'alimentation en électricité à Dar a
été durement touchée, forçant ainsi la
population au rationnement qui a, à son tour, eu des
conséquences sur le commerce et les recettes fiscales de
l'Etat.
En plus des changements des tendances climatiques, la DAWASA a
d'autres difficultés à gérer.
La croissance de la population va de pair avec la construction
immobilière à grande échelle imprévue,
qui pose des problèmes particuliers à la régie
dans des zones où il n'existe aucune infrastructure pour
l'approvisionnement de l'eau.
« La solution au problème serait de construire un
barrage sur la rivière Ruvu afin de stocker le surplus d'eau
après une bonne saison des pluies », déclare
Jackson Midala. Mais le projet de construction d'un barrage
à Kidunda dans une réserve naturelle avait des
conséquences néfastes à la fois sur la faune
et la flore et sur les habitants qui auraient perdu leurs terres.
Le projet n'a donc jamais vu le jour.
La régie prend conscience que la rivière Ruvu est
une ressource limitée et ne veut pas exploiter les eaux
souterraines pour des raisons environnementales mais ses
possibilités sont limitées. La diminution des
précipitations et la demande croissante d'une ressource
vitale de plus en plus rare ne laissent que peu de choix.
Vingt puits profonds sont sur le point d'être
creusés. Ils pourront produire 260 000 mètres cubes
d'eau par jour alors que le projet de traitement de la
rivière Ruvu ne permettrait d'accroitre les rendements que
de seulement 90 000 mètres cubes par jour. L'Ambassade
norvégienne finance également une étude de 6
millions de dollars sur la viabilité d'une exploitation de
la nappe souterraine qui pourrait permettre de satisfaire certains
besoins en eau de la ville.
Bien que Dar es Salaam n'abrite que 10% de la population
du pays, d'autres régions de la Tanzanie sont
également touchées par l'accès variable
à l'eau, ce qui a un impact sur l'exode rural de cette
population.
Dans des villes comme Arusha située au nord du pays, qui
a déjà connu une explosion de la croissance
démographique sans aucun aménagement du territoire ou
gestion des ressources, les agriculteurs et les ouvriers agricoles
sont en première ligne face au changement climatique et
à la dégradation de l'environnement.
Les neiges du Kilimandjaro, le toit de l'Afrique, sont l'image
emblématique de l'Afrique de l'Est. Mais aujourd'hui,
même lorsque le ciel est dégagé, il est
difficile de voir beaucoup de neige. Au cours du siècle
dernier, le Kilimandjaro a perdu 82% de sa glace. Les scientifiques
craignent que d'ici 2020, elle aura entièrement fondue.
Ses flancs de moyenne montagne fertiles et ses terres alentours
sont célèbres pour ses plantations de bananes et de
café. Pourtant, les gens du pays affirment que les cultures
ne se portent pas très bien. Le changement climatique mais
aussi l'érosion des sols et le manque de systèmes
d'irrigation jouent un rôle.
Un prêtre local qui habite depuis toujours à Moshi,
ville principale de la région du Kilimandjaro, confie que
les gens n'arrivent plus à gagner autant d'argent qu'avant
et que les moyens d'existence peuvent disparaitre. La solution la
plus simple est de partir vers les villes à la recherche de
travail. Les sécheresses, les pertes de récoltes et
la dégradation de l'environnement ont déjà
conduit certains agriculteurs des zones les plus arides du pays
à quitter leurs terres à la recherche d'une meilleure
situation dans les villes, pour finalement se rendre compte que
l'accès à l'eau est encore plus un problème
dans les villes que chez eux.