Migrant Stories

Combattre le chômage des jeunes

Le chômage est un grave problème dans le Somaliland. Selon un rapport de la Somaliland National Youth Organization (SONYO), 75 % des jeunes de moins de 30 ans seraient confrontés à un chômage chronique. Une récente étude menée par le Ministère du travail a également révélé que dans le Somaliland, 80 %  des emplois ne font l’objet d’aucune annonce, principalement à cause du népotisme clanique.

Désabusés, à court d’idées et désœuvrés, de nombreux jeunes diplômés versent d’importantes sommes aux passeurs pour trouver du travail en Europe. L’itinéraire habituel, passant par l’Éthiopie, le Soudan, la Libye et la mer Méditerranée, est extrêmement dangereux. De nombreux jeunes s’effondrent dans le Sahara ou se noient lorsque leur embarcation chavire. Les femmes sont également victimes de violences sexuelles.

Mais alors, pourquoi ces gens continuent-ils à quitter leur pays ? « Parce le jeu en vaut la chandelle. De nombreux étudiants estiment qu’il n’y a pas d’autre solution, parce qu’ils n’ont aucun avenir dans le Somaliland. Ils ont fait des études et travaillé d’arrache-pied, pour quel résultat ? », déclare Omar Suriel, Directeur de la nouvelle agence pour l’emploi du Somaliland.

Pour la première fois, le Ministère du travail du Somaliland a lancé une série de mesures visant à lutter contre cet exode massif. Avec le soutien du programme « Initiatives de transition pour la stabilisation » (TIS), il accorde des subventions de 10 000 dollars E.-U. à des groupes d’étudiants qui lui soumettent un projet de création d’entreprise. En deux mois, 110 groupes de différentes villes (Berbera, Burao, Borama, Hargeisa, Sool et Sanaag) ont présenté un projet pour avoir la chance d’être formés par des professionnels et obtenir une subvention pour démarrer une nouvelle affaire.

Un spécialiste de l’éducation a également été engagé au titre du programme, afin d’améliorer la qualité de l’enseignement dans le Somaliland. M. Khadar, qui possède plus de 14 années d’expérience dans l’enseignement et relève du Ministère de l’éducation, a élaboré des politiques de formation d’enseignants et créé des « comités du secteur de l’éducation » pour améliorer la concertation entre les organisations actives dans ce domaine.

Avec le soutien du programme TIS, le Ministère du travail vient aussi d’ouvrir la première agence pour l’emploi du Somaliland. Déjà 45 personnes s’y rendent quotidiennement. « Non seulement nous aidons les jeunes à rédiger un CV et à rencontrer d’éventuels employeurs, mais nous recommandons également aux milieux d’affaires de publier les offres d’emploi. Le népotisme est source de conflits, et nous tentons de mettre un terme à l’attribution des emplois en fonction de l’appartenance à un clan », explique le Directeur de l’agence pour l’emploi.