Official Statements

Le dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le developpement pourrait induire des mesures bien necessaires

Au terme du Dialogue de haut niveau des Nations Unies sur les
migrations et le développement, un consensus sur les
opportunités et les défis majeurs que constituent les
migrations internationales pourrait ouvrir la voie à la mise
en œuvre de mesures bien nécessaires pour un
renforcement considérable des effets positifs de la
migration sur le développement, a déclaré
aujourd’hui l’Organisation internationale pour les
migrations (OIM).

Ce Dialogue de haut niveau, qui aura lieu au siège des
Nations Unies à New York les 14 et 15 septembre, verra les
Nations Unies se pencher pour la première fois à ce
niveau sur les questions de migration et de développement.
Il intervient en outre à un moment où la question
migratoire reste obstinément en tête des ordres du
jour politique, économique et social partout dans le
monde.

«Le besoin de mieux faire concorder l’offre et la
demande mondiales de main d’œuvre est au centre du
débat actuel sur la migration. En remédiant à
ce manque de concordance, non seulement on obtient des
résultats significatifs en termes de développement
économique mondial, mais on contribue en outre à
lutter contre la migration irrégulière – un
problème qui découle directement de cette
non-concordance entre l’offre et la demande », a
déclaré Brunson McKinley, Directeur
général de l’OIM. «Ce dialogue peut faire
beaucoup pour transformer la migration en un puissant moteur du
développement dans l’intérêt de tous les
pays et de la prospérité économique, et
c’est ce que l’OIM en attend».

L’OIM, qui participera au Dialogue de haut niveau, appelle
depuis de nombreuses années – sans cesser
d’œuvrer dans ce sens – à
l’incorporation de la question migratoire dans les politiques
et les plans de développement, ce qui suppose d’agir au
niveau de la recherche et de la collecte de données et de
mettre sur pied des politiques migratoires plus globales et plus
cohérentes.

De même, l’Organisation encourage les diasporas
à jouer un rôle actif dans le développement des
pays dont elles sont issues. En aidant ces derniers à
rapatrier certaines des compétences dont ils ont bien besoin
et en mettant sur pied des formules d’incitation
censées favoriser l’investissement dans les
activités génératrices de revenus, les
diasporas peuvent donner au développement un coup
d’accélérateur décisif. L’OIM estime
qu’il faut faire plus encore dans le sens d’un
abaissement des frais dont s’accompagnent les rapatriements de
fonds dans les pays d’origine et encourage le DHN à se
saisir de cette question.

Le monde de l’entreprise joue un rôle critique dans
l’équation migratoire mais, jusqu’à
récemment, il n’a pas été
consulté. L’OIM a elle-même mis sur pied un
Comité consultatif d’entreprises qui vise à
amener cette importante partie prenante à la table des
débats sur la question migratoire dans le souci de donner
davantage d’efficacité aux politiques en la
matière.

«Le Dialogue de haut niveau offre une réelle
occasion de débattre et de parvenir enfin à un large
consensus sur la manière de mettre la migration au service
du développement. Dès lors que cette optique
générale prévaudra, la communauté
internationale sera en meilleure position pour mettre au point des
instruments utiles et concrets, capables de faire une réelle
différence dans la manière dont les flux migratoires
sont gérés. A partir de là,
l’économie mondiale progressera dans
l’intérêt de tous», a ajouté M.
McKinley. «C’est certes ambitieux, mais il nous faut
l’être, et l’OIM se rend à New York avec des
propositions concrètes».

A l’occasion du Dialogue, l’OIM présentera le
concept d’une initiative internationale «Migration et
Développement» – auquel travaillent de nombreuses
institutions et qui est toujours en évolution – ,
susceptible de contribuer à mieux faire concorder
l’offre et la demande de main d’œuvre et de
favoriser l’investissement dans la mise en valeur des
ressources humaines, notamment dans la perspective du
vieillissement et du déclin des populations d’une bonne
partie du monde industrialisé et de la progression
démographique dans le monde en développement. Cette
proposition comporte des éléments non
négligeables d’assistance technique et de renforcement
de capacités qui s’adressent aux gouvernements, et
offre au secteur privé l’opportunité
d’investir dans cette entreprise en misant sur son
succès.

Une telle mise en concordance apporterait en outre
l’importante valeur ajoutée d’une protection
accrue des migrants, et plus particulièrement des femmes
migrantes, lesquelles constituent plus de la moitié des
migrants dans le monde et sont fréquemment en butte aux
mauvais traitements et à la traite des personnes.

L’OIM, qui a entrepris de rassembler et de diffuser des
informations en ligne sur la somme importante que constitue
l’ensemble des textes législatifs en matière
migratoire, œuvre en outre dans le sens d’une meilleure
compréhension du droit international de la migration. Une
meilleure connaissance et une meilleure compréhension des
droits humains des migrants conduiront non seulement à ce
que ceux-ci soient mieux traités, mais produiront
probablement aussi une réaction en chaîne dans le sens
d’une amélioration de la productivité et de la
croissance, et d’une cohésion sociale accrue.

De telles mesures revêtent une importance cruciale dans la
perspective de flux migratoires plus humains, plus sûrs et
plus ordonnés, et eu égard à l’espoir
d’un impact réel de la migration sur le
développement.