Une menace pour la santé où qu’elle soit est une menace pour la santé partout. Alors que le monde est de plus en plus interconnecté, caractérisé par des migrations et une mobilité humaine sans précédent, une menace sanitaire présente dans le coin le plus reculé du monde a une réelle probabilité de devenir une menace sanitaire pour le reste du monde. En raison de la mondialisation, par le commerce et les voyages, les maladies infectieuses se propagent désormais plus rapidement et plus loin, tandis que la plupart des pays ne sont pas préparés à faire face à de telles menaces. Si les voyages aériens lointains peuvent contribuer à la propagation des maladies, les déplacements traditionnels des personnes à l'intérieur de leur propre pays et au-delà des frontières, effectués dans le cadre de la vie quotidienne et des moyens de subsistance, peuvent entraîner une transmission prolongée des maladies à un niveau plus localisé. 

La migration et la mobilité humaine étant au cœur du mandat de l'Organisation, l'approche de l'OIM pour répondre aux épidémies et se préparer aux futures menaces sanitaires est particulièrement centrée sur la mobilité humaine, notamment par le biais du cadre de gestion de la santé, des frontières et de la mobilité (HBMM). Le cadre HBMM a pour objectif ultime d'améliorer la prévention, la détection et la réponse à la propagation des maladies infectieuses et autres menaces sanitaires pendant tout le continuum de la mobilité (au départ, pendant le transit, à destination et aux points de retour) et de ses espaces de vulnérabilité, avec un accent particulier sur les zones frontalières. La HBMM repose sur la compréhension que la mobilité est un continuum qui s'étend au-delà des zones frontalières physiques ou réglementées, telles que les points d'entrée officiels (comme indiqué dans le RSI de 2005), pour inclure les voies et les espaces de vulnérabilité. 

En effet, la réalité de la mobilité humaine va bien au-delà de ces passages aux frontières. En fait, les frontières doivent être considérées comme des espaces, et pas seulement comme des lignes séparant les pays, ni comme des points de passage. Dans de nombreuses régions du monde, les communautés vivant à proximité des frontières internationales partagent des liens familiaux et sociaux de part et d'autre de la frontière - pour elles, ces lignes administratives n'ont aucun sens et les mouvements internationaux font partie de la vie quotidienne. 

Cadre de gestion de la santé, des frontières et de la mobilité (HBMM) de l'OIM 

Le cadre HBMM s'efforce de mettre en place des systèmes de santé compétents en matière de mobilité humaine, essentiels pour la sécurité sanitaire mondiale. Ces systèmes sont sensibles aux dynamiques de la mobilité humaine et sont inclusifs, garantissant une Couverture sanitaire universelle (CSU) qui ne laisse personne de côté, pas même les migrants et les populations mobiles, quel que soit leur statut. La CSU est une dimension fondamentale de la sécurité sanitaire tant individuelle que collective et constitue un élément essentiel de la résilience et de la viabilité des systèmes de santé. La HBMM allie la gestion des frontières à la sécurité humaine et sanitaire qui, en définitive, appuie la mise en œuvre du Règlement sanitaire international (RSI 2005). La mise en œuvre du cadre HBMM, basée sur les soins de santé primaires, permet d'atteindre l'équité en matière de santé et rend les systèmes de santé plus aptes à prévenir, détecter et traiter les maladies infectieuses épidémiques et endémiques. 

 

 

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