L’exode massif de travailleurs étrangers qualifiés et non qualifiés a créé une grande pénurie de main-d’œuvre sur le marché du travail de la Libye, ce qui a désorganisé la fourniture de services et, plus généralement, entravé le redressement économique du pays. Alors que les autorités gouvernementales et les acteurs du secteur privé facilitent la migration de travailleurs hautement qualifiés, la migration de travailleurs occupant des emplois peu qualifiés échappe toujours à toute régulation et reste non encadrée, si bien que la demande de main-d’œuvre est comblée par le biais des flux migratoires irréguliers à destination de la Libye ou qui transitent sur son territoire. Pour les emplois peu qualifiés sur le marché du travail, non seulement on ne dispose pas de données ou d’informations fiables mais, en outre, les mesures successives prises par les autorités gouvernementales ces dix dernières années pour créer des mécanismes de « régularisation » des migrants économiques irréguliers n’ont eu que peu de succès. Il sera fondamental, pour la reconstruction et le redressement économique de la Libye, d’évaluer ces problèmes et d’y répondre en effectuant une évaluation du marché du travail qui sera financée par ce projet et en mettant en place des politiques et des programmes migratoires qui permettront de combler la pénurie sur le marché du travail national.
L’OIM collaborera avec le Ministère du travail pour renforcer ses capacités, afin qu’il puisse surveiller l’évolution du marché du travail et élaborer des mesures fondées sur des données factuelles en vue de promouvoir la régularisation des travailleurs migrants irréguliers occupant des emplois non qualifiés dans le secteur de l’agriculture. Dans le cadre des ressources disponibles au titre du Fonds de l’OIM pour le développement, ce projet a été limité au secteur de l’agriculture dans l’espoir qu’il constitue un projet de démarrage pour l’élargissement de la coopération et le renforcement des capacités dans les programmes de migration de main-d’œuvre dans d’autres secteurs à l’avenir.