Communiqué
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« Une région en mouvement » : plus de 8 millions de personnes restent déplacées à l’intérieur de l’Afrique de l’Est et de la corne de l’Afrique

L’OIM distribue des matériaux pour la construction d’abris et des couvertures aux personnes déplacés à Gedeb, en Ethiopie. Photo : OIM/Olivia Headon

Nairobi -  Plus de la moitié de tous les mouvements observés au cours des six premiers mois de 2019 grâce au contrôle du flux en Afrique de l’Est et dans la corne de l’Afrique étaient motivés par des raisons économiques et pourtant, 8 millions de personnes restent déplacées à l’intérieur de la région. C’est la conclusion d’une nouvelle édition du rapport intitulé A Region on the Move, qui apporte une analyse des tendances de migration composite qui caractérisent la région.

Le rapport est produit par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Il fait remarquer que les mouvements de population dans la région restent extrêmement dynamiques à mesure que les personnes entrent en situation de vulnérabilité et en sortent.

Pendant les six premiers mois de l’année, environ 8,1 millions étaient toujours déplacées à l’intérieur de la région et 3,5 millions de réfugiés et demandeurs d’asile étaient accueillis dans la région tandis que le conflit et les événements climatiques exercent une pression sur les communautés les plus fragiles.

Bien que le déplacement provoqué par le conflit ait diminué, les violences intercommunales sont devenues plus fréquentes en Ethiopie, en Somalie et au Soudan du Sud. En outre, une grave sécheresse s’est déclarée dans la région en mai, touchant en particulier la Somalie, le nord du Kenya, le sud-est de l’Ethiopie, le nord de l’Ouganda et Djibouti.

« A Region on the Move » contient également des informations sur les itinéraires migratoires, sur les profils des migrants, sur les motifs socioéconomiques et sur les défis en matière de protection. Les évacuations humanitaires depuis le Yémen, les retours du Royaume d’Arabie saoudite et des informations sur les centres de réponse pour migrants - structures d’aide pour les migrants en détresse - sont aussi présentés dans le rapport.

Parmi les plus de 390 000 mouvements observés en 2019 grâce au contrôle du flux dans la région, 57 pour cent étaient motivés par des raisons économiques. La majorité des flux migratoires étaient observés le long de l’itinéraire oriental (61%), suivi de l’itinéraire de la corne de l’Afrique (35%), de l’itinéraire vers le nord (2%) et celui vers le sud (2%).

L’itinéraire oriental est emprunté par les migrants ayant l’intention de se rendre au Yémen, au Moyen-Orient et ailleurs tandis que l’itinéraire de la corne de l’Afrique est caractérisé par des mouvements à l’intérieur de la région. L’itinéraire en direction du nord est emprunté par ceux qui se rendent en Libye et en Egypte, puis vers l’Europe tandis que l’itinéraire sud conduit les migrants jusqu’en Afrique du Sud.

Le long de l’itinéraire oriental, plus de 84 000 traversées de migrants vers le Yémen ont été enregistrées, soit une très légère baisse par rapport à la même période en 2018. Tout en continuant à attirer de jeunes migrants à la recherche de possibilités économiques, le Royaume d’Arabie saoudite a renvoyé au moins 57 843 ressortissants éthiopiens, 29 419 yéménites et 2 284 Somaliens vers leur pays d’origine en 2019 uniquement.

Commentant la situation des migrants vulnérables le long de différents itinéraires migratoires, Mohammed Abdiker, Directeur régional du Bureau de l’OIM pour l’Afrique de l’Est et la corne de l’Afrique, a déclaré : « L’OIM est déterminée à aider les Etats membres dans la région à gérer les migrations en se centrant plus particulièrement sur la promotion d’aspects du développement comme la création d’emploi dans les communautés d’origine des migrants, afin de répondre aux causes profondes de la migration irrégulière. Dans le même temps, la protection des migrants reste une priorité contre le fléau de la traite et du trafic illicite d’êtres humaines. »

Principales conclusions du rapport :

  • Avec plus de 3 millions de déplacés internes recensés en mars 2019, le gouvernement d’Ethiopie a lancé un processus national de retour en avril par l’intermédiaire du Ministère de la paix et de la Commission nationale pour la gestion des risques de catastrophe ;
  • Au Soudan du Sud, la période de sept mois ayant suivi l’accord de paix revitalisé représentait 45 pour cent des 1,2 million de migrants de retour mais comme l’ont indiqué les dynamiques de mouvements depuis et vers les sites de protection des civils, les retours sont fragiles ;
  • Le déplacement au Burundi a chuté de plus de 15 pour cent, passant de 134 054 déplacés internes en janvier à 113 067 en juin 2019, principalement en raison de l’augmentation du nombre de retours et de l’intégration locale ;
  • En collaboration avec le gouvernement de Somalie, les organismes humanitaires ont lancé un Plan de réponse face à l’impact de la sécheresse en juin 2019, ciblant 4,5 millions de personnes pour un financement total requis de 685 millions de dollars sur une période de 7 mois ;
  • Entre janvier et juin 2019, 1 631 nouveaux cas d’Ebola ont été enregistrés en République démocratique du Congo, portant le nombre total de cas à 2 339 d’ici la fin de la période retenue et le 11 juin, le Ministère ougandais de la santé a confirmé la propagation transfrontalière de la maladie ;
  • Comme en 2018, la grande majorité des plus de 84 000 migrants arrivés au Yémen étaient de nationalité éthiopienne (90%), suivi des Somaliens (10%) et 5 pour cent étaient des enfants migrants non accompagnés ;
  • Les rapatriements d’Ethiopiens, de Soudanais, de Yéménites et de Somaliens par milliers chaque mois par le Royaume d’Arabie saoudite n’ont pas dissuadé les mouvements migratoires ;
  • Les évacuations humanitaires du Yémen se sont poursuivies, avec 3 046 Ethiopiens évacués par avion par l’OIM depuis Aden et Sana’a vers l’Ethiopie. En collaboration avec le HCR, 1 009 réfugiés somaliens ont été aidés depuis Aden vers un centre d’accueil à Berbera pendant le premier semestre de l’année ;
  • Le nombre de migrants de l’Afrique de l’Est et de la corne de l’Afrique arrivés par la mer en Grèce, en Italie et en Espagne a diminué de près de 80 pour cent par rapport au premier semestre 2018 (passant de 3 011 en 2018 à 635 en 2019).

 

Ces tendances dans les mouvements migratoires sont étudiées par le Centre régional des données (RDH) qui a été établi début 2018 au Bureau régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Est et la corne de l’Afrique, dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants dans la corne de l’Afrique.  Le RDH, la DTM et les activités de contrôle du flux sont aussi financées par le gouvernement des Pays-Bas et l’Agence internationale danoise.

Le RDH vise à appuyer des débats fondés sur des preuves aux niveaux stratégique et politique en matière de migration, grâce à un ensemble d’initiatives, notamment le renforcement de la collecte et de l’analyse des données primaires et secondaires ; l’augmentation de la capacité de gestion de l’information à travers les pays ; un soutien technique pour garantir l’harmonisation et l’interopérabilité des principales méthodologies utilisées pour contrôler la mobilité de population ; et la participation de parties prenantes et d’homologues gouvernementaux dans le dialogue et les consultations sur les migrations.

Les récentes publications du RDH se trouvent ici : https://ronairobi.iom.int/regional-data-hub-rdh.

Pour plus d’informations, veuillez contacter le Bureau régional de l’OIM à Nairobi :
Laura Nistri, Tel. +254 204 221 000, email : lnistri@iom.int
Wilson Johwa, Tel. +254 701 838 029, email : wjohwa@iom.int