Communiqué
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Une étude révèle les tendances de la traite et de la migration irrégulière à Trinité-et-Tobago et émet des recommandations

Espagne - Trinité-et-Tobago est considéré comme un pays de destination des migrants à la fois régionaux et extrarégionaux, en raison de son niveau de développement et d’emploi et ses possibilités d’intégration. Cette réalité expose cette île des Caraïbes à des flux de migration irrégulière, notamment de traite des personnes et de trafic illicite de migrants.

Une nouvelle étude publiée cette semaine par le Projet de la région Afrique, Caraïbe et Pacifique (ACP) sur les migrations mis en œuvre par l’OIM, a révélé que les migrants irréguliers étaient principalement des migrants économiques âgés de 20 à 30 ans, peu diplômés et peu qualifiés. Ils sont attirés à Trinité-et-Tobago par les offres d’emploi et les salaires attractifs dans les secteurs où il y a pénurie de main-d’œuvre.

Les Africains, les Jamaïcains et les Guyanais ont tendance à être recrutés en tant qu’agents de sécurité et pompistes ; les Chinois et quelques Africains sont employés dans les magasins d’alimentation et les restaurants ; de nombreux Guyanais sont embauchés dans le secteur agricole ; les Guyanais, Jamaïcains, Vietnamiens et Africains travaillent sur les chantiers de construction ; et les travailleurs domestiques des maisons ou hôtels du pays sont principalement guyanais et grenadiens.

Les itinéraires les plus couramment empruntés par les migrants sont les itinéraires aériens, terrestres et maritimes à travers le Venezuela, le Panama, la Colombie et le Brésil.

« J’ai payé 12 000 dollars. Je me souviens m’être rendu à la « Maison Rouge » (lieu historique de Port-d’ Espagne, la capitale, autrefois occupé par le Parlement) pour les papiers. Une femme m’y a emmené pour obtenir un affidavit… La femme qui m’a aidé m’a dit qu’elle en prenait la responsabilité. Sans papiers, je ne peux rien faire ici, sinon je me serais fait attraper bien plus tôt, alors je dois avoir des papiers », a confirmé un migrant irrégulier interrogé dans le cadre du rapport.

L’étude avertit que les migrants irréguliers, les victimes de traite et de trafic illicite sont exposés à diverses formes de mauvais traitements et d’exploitation, constituant ainsi des violations de leurs droits fondamentaux. En outre, la migration irrégulière, le trafic illicite de migrants et la traite des personnes peut engendrer la corruption de la société à plusieurs niveaux et peut également encourager la prolifération de crimes transnationaux organisés, qui sont étroitement liés à d’autres formes d’activités criminelles telles que le trafic de drogues et d’armes.

Le rapport a déterminé que le trafic de migrants à Trinité-et-Tobago est favorisé par plusieurs facteurs, dont les  principaux facteurs sont : la mauvaise surveillance des côtes, la proximité avec l’Amérique du Sud, la corruption des responsables politiques et l’opportunisme des habitants locaux, notamment des pêcheurs, des villageois et d’autres habitants qui sont de connivence avec les passeurs.

La publication comprend des recommandations sur les politiques de migration irrégulière à court et à long terme, et sur les stratégies de gestion des migrants sans papiers, des expulsés, des réfugiés et des victimes de traite.

Les auteurs mettent en évidence les lacunes inhérentes aux cadres et systèmes existants, notamment dans le processus de détermination du statut de réfugié, au sein du Marché et de l’économique uniques de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), du processus de délivrance des certificats de qualification, des permis de travail ainsi que certaines procédures d’immigration, qui créent et favorisent de nombreuses voies d’irrégularité.

Afin de tirer le meilleur parti des avantages de la migration à Trinité-et-Tobago, l’étude recommande des solutions visant à étendre les voies légales de migration de main-d’œuvre, à régulariser la situation des migrants ayant des liens économiques et sociaux forts avec le pays, de plafonner la période maximale de détention, et de créer des systèmes plus efficaces visant à déterminer l’identité du migrant. Elle recommande également de mieux former les responsables publics en vue de répondre au mieux aux besoins des victimes de traite et de sensibiliser la population au phénomène.

Les conclusions de l’étude sont basées sur des entretiens avec les migrants en détention, ainsi qu’avec des responsables du gouvernement et du personnel d’ONG, d’ambassades et d’organisations internationales qui œuvrent dans le domaine des migrations.

Trinité-et-Tobago a été choisi comme pays pilote pour l’Observatoire de l’ACP sur les migrations, qui a été créé pour aider les Etats membres de l’ACP à réaliser des études et des activités de formation sur divers aspects de la migration sud-sud, afin d’élaborer des politiques visant à mieux gérer les questions migratoires. Le Secrétariat de l’ACP, financé par l’Union européenne, la Suisse, l’OIM, le Fonds de développement de l’OIM et le FNUAP, est mis en œuvre par l’OIM.

Pour plus d’information, veuillez contacter

Jewel Ali
OIM Port-d’Espagne
Email: Jali@iom.int
Tel: + 1 868 623 2441 Ext 13138/9 or + 1 868 627 6969