Communiqué
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Un sondage de l’OIM révèle que les travailleurs migrants du Myanmar profitent de la migration mais ont besoin d’une meilleure protection

Bangkok - D’après les conclusions préliminaires d’une étude sur le contrôle du flux réalisée par l’OIM à la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar, les ressortissants birmans profitent de la migration de main-d’œuvre en Thaïlande mais ont besoin d’une meilleure protection pour réduire leur vulnérabilité aux mauvais traitements et à l’exploitation. 

Entre juin et août 2018, l’OIM a interrogé 4 130 travailleurs migrants birmans entrants et sortants à six endroits à Mae Sot et Phop Phra, dans la province de Tak, au nord-ouest de la Thaïlande. 

Le sondage fait partie d’une évaluation plus large d’une année visant à obtenir des données sur le flux de migrants depuis le Myanmar vers la Thaïlande en utilisant la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM, un ensemble d’outils et de méthodologies qui permettent de recueillir des données primaires. 

Les informations recueillies aideront à identifier les schémas de la migration, les difficultés fréquentes auxquelles sont confrontés les migrants birmans et des solutions pour venir en aide aux plus vulnérables. 

Chaque migrant a répondu à une série de questions sur cinq thèmes : les profils sociodémographiques et économiques, les moteurs de la migration, le niveau de préparation à la migration, les vulnérabilités et les intentions de retour. 

Le sondage fait la lumière sur les avantages que tirent les ressortissants birmans de la migration en Thaïlande ainsi que les difficultés auxquelles ils sont confrontés. 

L’une des principales conclusions était que près des deux tiers des migrants interrogés qui sont retournés au Myanmar ont rapporté que travailler en Thaïlande avait amélioré leur situation financière. 

Mais les conclusions indiquent également des vulnérabilités qui peuvent exposer les migrants aux mauvais traitements et à l’exploitation. Même si 88 pour cent des migrants de retour ont confirmé que le salaire reçu correspondait au salaire attendu, la moitié d’entre eux étaient payés en dessous du revenu minimum médian de 318 bahts (9,66 dollars) par jour. 

En outre, les migrants qui arrivent en Thaïlande ont tendance à sous-estimer les difficultés potentielles lorsqu’ils migrent. Aux questions concernant leurs attentes sur leur lieu de travail, seules cinq pour cent des personnes interrogées avaient anticipé les difficultés potentielles. En revanche, 20 pour cent des migrants de retour ont déclaré avoir été confrontés à au moins un problème. 

Les réclamations les plus couramment cités concernaient les retards de paiement, la rétention des salaires, les longues heures de travail et le stress. Moins de la moitié de toutes les personnes interrogées ont pu identifier des mécanismes de soutien vers lesquels se tourner, comme les ONG ou les services consulaires, au cas où ils auraient besoin d’aide. 

Les conclusions indiquent également que les mouvements entre les deux pays sont cycliques par nature. Deux tiers de toutes les personnes interrogées ont déclaré qu’elles avaient déjà travaillé en Thaïlande auparavant, tandis que 41 pour cent des migrants de retour ont indiqué leur intention de migrer à nouveau en Thaïlande. 

Les travailleurs migrants birmans préfèrent également trouver un emploi avant leur arrivée et rester en Thaïlande au moins un an. Les secteurs de l’industrie manufacturière, de la construction, de l’hôtellerie et de l’agro-alimentaire étaient les principaux domaines d’activités. 

Bien que les lieux d’emploi soient répartis dans les 76 provinces de Thaïlande, Bangkok est la principale destination pour les migrants passant par les postes-frontières de Mae Sot et de Phop Phra. Viennent ensuite les provinces de Tak, de Chonburi, de Phuket et de Samut Sakhon. 

« Cette évaluation nous fournit des informations sur la population migrante birmane en Thaïlande qui peuvent être utilisées par l’OIM, les gouvernements et d’autres acteurs pour améliorer la sensibilisation et la protection et pour permettre la fourniture d’une aide plus ciblée », a déclaré Nathalie Hanley, responsable de l’Unité d’aide aux migrants de l’OIM en Thaïlande. « Par exemple, les données du sondage identifient clairement les secteurs d’emploi les moins susceptibles de payer des salaires équivalents au salaire minimum, à savoir l’agriculture, le travail domestique et la construction. » 

Le sondage dans la province de Tak devrait se poursuivre jusqu’à la mi-décembre 2018. L’évaluation s’étendra ensuite aux mouvements transfrontaliers des travailleurs migrants cambodgiens et lao en Thaïlande. 

L’étude intitulée « Flow Monitoring Surveys: Insights into the Profiles and Vulnerabilities of Myanmar Migrants to Thailand » peut -être téléchargée en anglais : http://www.globaldtm.info/thailand-flow-monitoring-surveys-insights-into-the-profiles-and-vulnerabilities-of-myanmar-migrants-to-thailand-september-2018/

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM en Thaïlande. Nathalie Hanley, Email : nhanley@iom.int, Tel : +66 2 343 9337 ou Michelle Münstermann, Email : mmunstermann@iom.int, Tel : +66 2 343 9565.