Communiqué
Global

Un rapport souligne les besoins urgents de réintégration des migrants de retour de Libye

Une étude de l'OIM sur les besoins de
réintégration de plusieurs dizaines de milliers de
migrants qui sont rentrés au Niger depuis la Libye souligne
la nécessité urgente de fournir une aide globale
à la réintégration, aux rapatriés et
à leurs familles, qui comptaient sur les rapatriements de
fonds pour leur survie avant la crise libyenne.

L'étude indique que le retour au Niger de quelque 90 000
migrants, principalement de jeunes hommes sans diplômes, a un
impact général négatif sur la vie de centaines
de milliers d'individus qui vivent dans des régions
touchées par l'insécurité alimentaire
chronique et par le sous-emploi.

L'étude montre que 86% des rapatriés
déclarent avoir renvoyé assez d'argent pour
entretenir cinq proches au Niger. Leur retour signifie en
réalité que les fonds rapatriés sont
épuisés, ce qui a de graves conséquences pour
les familles vulnérables vivant dans des zones sujettes
à la sécheresse et à
l'insécurité alimentaire.

Dans la région centrale de Tahoua, où a lieu la
majorité des retours, le rapport indique que
l'insécurité alimentaire des familles est
accentuée non seulement par la diminution drastique des
rapatriements de fonds mais également parce qu'une
écrasante majorité de rapatriés n'a ni
travail, ni les moyens financiers pour se lancer dans des
activités d'entreprenariat.

Dans plusieurs régions telles que Zinder, Maradi et
Diffa, le retour d'un nombre conséquent de migrants souvent
démunis accentue la pauvreté chronique, qui, avant la
crise libyenne, touchait environ 53% de la population.

Au nord-ouest du pays, dans la région de
Tillabéri, qui survit grâce à l'agriculture de
subsistance, à l'élevage et au commerce de petite
taille, ces retours aggravent l'extrême pauvreté et la
faim qui touche plus de la moitié des 2,5 millions
d'habitants à travers le pays menacé par
l'insécurité alimentaire cette année.

« La plupart des rapatriés disent avoir besoin
d'une aide financière ou en nature urgente pour les aider
à retrouver une vie productive », déclare
Abibatou Wane, chef de mission de l'OIM au Niger. « Mais nous
devons aller au-delà de la simple fourniture d'aide à
la réintégration des rapatriés. Nous devons
aussi soutenir les communautés qui ont été
rendues encore plus vulnérables par le conflit libyen et qui
ne peuvent plus gérer la situation. »

Selon le rapport, 33% des migrants du Niger sont rentrés
de Tripoli, la capitale, 20% de la ville de Sebha, au sud, 18% de
la ville côtière de Misrata et les autres migrants,
des villes de Zaouia, Zliten, Al Khums, Benghazi, Brak, Jufra et
Sirte.

Près de 41% des rapatriés ont
déclaré qu'ils étaient employés dans le
secteur de la construction, 23% dans l'agriculture et le reste des
migrants étaient employés comme chauffeurs,
mécaniciens, petits commerçants ou dockers dans le
secteur informel de l'économie libyenne.

A la question « quelle activité voudriez-vous
entreprendre au Niger ? », 57% des rapatriés ont
répondu qu'ils souhaitaient travailler dans le secteur
agricole, 23% dans la finance, 8% dans l'élevage et les
autres dans la construction et le commerce.

« Cette étude souligne la nécessité
de mettre en place un éventail de possibilités de
réintégration. A court terme, il pourrait s'agir
d'aide en nature ou de petits crédits pour aider les
rapatriés et leurs familles, et à long terme, il
faudrait mettre en œuvre des projets qui aident à
stabiliser les communautés », déclare Abibatou
Wane. « C'est particulièrement important à un
moment où les autorités lancent l'alerte sur les
récoltes déficitaires en raison des pluies
imprévisibles et des attaques d'insectes. »

En réponse à ces besoins urgents, l'OIM a
lancé deux projets pilotes de réintégration
afin d'aider un nombre limité de rapatriés
originaires du Niger et des pays voisins. Les programmes,
financés par la Commission européenne et le
gouvernement italien, visent à fournir aux rapatriés
le soutien nécessaire à la création
d'activités génératrices de revenus et
à l'établissement de coopératives. Des
partenariats ont également vu le jour avec des ONG
partenaires afin de fournir une aide psychosociale et des
programmes de tutorat aux bénéficiaires.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Abibatou Wane

OIM Niger

Tel: +227 90 54 32 41

E-mail: "mailto:awane@iom.int">awane@iom.int