Communiqué
Global

Un pronostic sombre quant aux déplacements de population en Irak pour l'année 2007

Selon les estimations de l'OIM, près de 18 000 personnes ont
été déplacées ces trois
dernières semaines dans les 15 gouvernorats instables du
centre et du sud de l'Irak.

D'après les estimations, 290 000 personnes ont
été déplacées jusqu'à ce jour
dans ces gouvernorats depuis février 2006, et 84 000
personnes ont été forcées de quitter leurs
maisons dans les trois gouvernorats du nord de l'Irak, où
des partenaires de l'OIM sont chargés de suivre les
déplacements.

Alors que rien ne semble indiquer une fin des
déplacements et que les frontières pourraient
être fermées aux irakiens, l'OIM estime qu'un million
de personnes pourraient être déplacées cette
année dans un pays où le nombre de
déplacés est estimé à 1,4 million pour
l'année 2006.

« Les besoins sont importants. Les personnes qui souffrent
physiquement et moralement ont besoin d'urgence de matériel
de secours, d'abris et de nourriture » affirme Rafiq
Tschannen, chef de mission de l'OIM en Irak. « Nous devons
garder à l'esprit que les déplacés internes
sont le plus souvent des personnes qui n'ont pas les moyens
financiers de quitter le pays et qui ont du mal à s'en
sortir seules. »

Cette rapide augmentation du nombre de déplacés
semble également indiquer une diminution du nombre de
communautés en mesure d'intégrer et d'aider les
personnes récemment déplacées.

« Cela signifie qu'il devient de plus en plus difficile
pour les personnes cherchant refuge de trouver un endroit en Irak
où elles pourront trouver un abri et être en
sécurité » affirme Dana Graber,
spécialiste des déplacements de population en Irak de
l'OIM.

Plusieurs des gouvernorats les plus stables d'Irak ont
décidé de restreindre le nombre d'entrées ou
de fermer leurs frontières aux déplacés
internes. En effet, un nouvel afflux de déplacés
entraînerait une charge supplémentaire pour les
hôpitaux, les écoles et les installations sanitaires
locales. Par ailleurs, une augmentation des loyers et du
chômage ne fait qu'attiser les tensions toujours plus grandes
entre les déplacés arrivés récemment et
les communautés d'accueil.

De nombreux déplacés louent des logements
délabrés ou construisent des maisons de fortune avec
des matériaux locaux tels que des roseaux et des briques
d'adobe. Ces abris n'ont souvent pas d'électricité,
sont mal isolées et n'offrent pas d'équipements
sanitaires ou de cuisine.

L'OIM a reçu de nombreux rapports indiquant que les
enfants déplacés ne vont pas à l'école
et sont forcés de travailler ou de mendier pour assurer un
revenu à leur famille. Ainsi, certains enfants de Diyala
âgés de 10 à 14 ans ont rejoint les
insurgés locaux, pour de l'argent ou pour venger leur
famille.

La pénurie alimentaire et la détérioration
des services de santé, ainsi que l'exil de nombreux
professionnels de la santé irakiens, entraînent une
augmentation des cas de malnutrition, de maladies et d'infections
chez les enfants.

« Les enfants déplacés ne peuvent mener une
vie normale. Ils ont quitté leur école, leurs amis et
l'environnement dans lequel ils ont grandi et ont le sentiment
d'avoir été abandonnés. Leurs parents
souffrent également de ces déplacements… les
gens souffrent d'avoir dû abandonner ce qu'ils avaient et il
n'est pas facile de partir sans rien » déclare un
Irakien qui a fui en Jordanie mais dont la famille est
restée en Irak, et dont certains membres ont
été déplacés.

Les déplacés ont indiqué à l'OIM que
leurs trois principales priorités étaient le
logement, l'emploi et la nourriture, et 46 pour cent de personnes
déclarant n'avoir reçu aucune aide alimentaire.
Cependant, l'insécurité et le manque de fonds rendent
la tâche plus dure pour les agences humanitaires, y compris
l'OIM qui a organisé en 2006 des distributions d'urgence
pour plus de 150 000 personnes et mené à bien des
projets d'aide aux communautés visant les populations les
plus vulnérables.

« En dépit des besoins urgents des
déplacés, nous n'avons pu récolter que 25 pour
cent des fonds nécessaires l'an dernier pour l'Irak. L'OIM a
dirigé l'aide humanitaire auprès des
déplacés en Irak, mais à présent, nous
disposons de moins de fonds que prévu pour les
opérations humanitaires en 2007 » ajoute Rafiq
Tschannen.

Outre le rapport de l'OIM sur les déplacements de
population en Irak intitulé 2006 Iraq Displacement in
Review, l'Organisation a réalisé des études
approfondies sur chacun des 15 gouvernorats dont l'OIM assure le
suivi. Ces rapports sont disponibles sur : "paragraph-link-no-underline" href=
"http://www.iom-iraq.net/idp.html" target="_blank" title=
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Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Rafiq Tschannen

Chef de mission de l'OIM en Irak

E-mail : "mailto:rtschannen@iom.int">rtschannen@iom.int 

Dana Graber

Spécialiste des déplacements de population en Irak de
l'OIM

E-mail : "mailto:dgraber@iom.int">dgraber@iom.int