Communiqué
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Un projet du Festival international du film sur la migration aide des Afghans à filmer des histoires de migration

Herat - Un groupe de 13 hommes et femmes afghans de différents milieux et ethnicités ont passé une semaine ensemble dans la ville d’Herat, à l’ouest de l’Afghanistan, pour échanger leurs expériences, réaliser et tourner un film sur la migration. 

L’initiative fait partie d’un projet de vidéo participative dans le cadre du Festival international du film sur la migration pour faire participer les migrants et les communautés d’accueil à la réalisation de films participative qui renforce la cohésion sociale. Les participants ont appris à utiliser une caméra, à faire des cadrages, à raconter une histoire à l’aide d’un micro et à prendre des décisions de montage par consensus. 

« En Afghanistan, les femmes n’ont souvent pas de voix et nous sommes ici pour les représenter », a déclaré Shokya, qui, avec son amie Masoma, était l’une des cinq femmes du groupe. Récemment revenues d’Iran, les deux femmes tenaient une caméra et travaillaient avec des collègues masculins pour la première fois. 

Des millions d’Afghans ont connu la migration, qu’elle soit forcée ou volontaire, ces quarante dernières années. Rien qu’en 2017, 460 000 Afghans sans papiers sont revenus ou ont été expulsés d’Iran, 100 000 du Pakistan et 7 000 de différents pays européens. 

En 2018, en raison de divers facteurs d’incitation/d’attraction, notamment d’une détérioration de la situation économique en Iran, du renforcement des contrôles aux frontières en Turquie et d’une sécheresse incessante en Afghanistan, plus de 500 000 Afghans sans papiers sont revenus entre janvier et juillet. 

« L’Afghanistan fait actuellement face à la pire sécheresse depuis des décennies, qui menace de détruire les moyens de subsistance de 1,4 million d’Afghans. Dans un pays où une grande proportion de la population dépend de l’agriculture comme seule source de revenu, la situation actuelle met une pression supplémentaire sur les soutiens de famille qui ont déjà du mal à nourrir leur famille », a déclaré Laurence hart, chef de mission et envoyé spécial de l’OIM en Afghanistan. « En raison du sous-développement chronique dans les zones rurales, de nombreux Afghans comptent sur les possibilités économiques en Iran voisin. » 

Mais compte tenu de la fragilisation croissante de l’économique iranienne, les Afghans rentrent chez eux en grands nombres. Sans envois de fonds de l’étranger, ni emploi chez elles, de nombreuses familles n’ont pas d’autre choix que de migrer vers les centres urbains comme Herat. Plus de 52 000 personnes ont migré vers la ville depuis le début de la sécheresse et vivent dans des installations ressemblant à des camps dans 179 sites à travers la ville. 

« Le projet de vidéo participative provoque le dialogue entre des groupes touchés par la migration de différentes manières - déplacés internes, rapatriés ou communauté d’accueil d’Herat », a déclaré Eva Schwoerer, chargée de l’information publique de l’OIM en Afghanistan. 

La vidéo a été en partie filmée dans un camp de déplacés internes ravagé à la périphérie de la ville, qui accueille plus de 50 000 personnes ayant dû fuir leur domicile en raison de la sécheresse et du conflit. D’autres segments ont été filmés dans les jardins du musée de Manzar-e Jahad, qui offre une vue panoramique de la ville, et dans une communauté, ou des facilitateurs ont dirigé une séance de montage vidéo participatif suivie d’une projection au sein de la communauté. 

A la fin de l’année, à l’occasion du 3ème Festival international du film sur la migration, une version internationale de la vidéo « Welcome to Our Life » sera projetée à travers le monde. Vous pouvez visionnez les coulisses du tournage ici. 

Le projet de vidéo participative du GMFF de l’OIM, financé par le Fonds de développement de l’OIM et soutenu par NORCAP, a été lancé à Amman, en Jordanie, en octobre 2017. En novembre, il a été déployé à Malakal, au Soudan du Sud, et en décembre, à Genève, en Suisse. En 2018, il a vu le jour dans un centre pour migrants vénézuéliens au nord du Brésil. En juillet, il était centré sur un groupe de femmes malgaches victimes de traite. L’Afghanistan était la destination finale. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Eva Schwoerer, OIM Afghanistan, email : eschwoerer@iom.int, Tel. +93 729 229 129