Sous les pressions exercées par des groupes armés
illégaux, un groupe de 38 personnes comprenant des adultes
et des enfants, a été récemment forcé
de quitter Bazan, dans le département de Valle del Cauca, en
Colombie.

Ce groupe, qui a quitté Bazan la semaine dernière
à bord d'un bateau de pêche, est arrivé dans la
ville équatorienne de Tambillo, dans le district de San
Lorenzo situé dans la province d'Esmeraldas, après
quelques 30 heures passées en mer.

L'OIM, le HCR, la municipalité de San Lorenzo et le
département de la santé du district ont
immédiatement fourni une aide d'urgence aux
déplacés en procédant, entre autre, à
l'enregistrement de ce groupe, à l'identification de leurs
besoins en vue de leur fournir une aide humanitaire et un logement.
Le directeur de l'école locale a accepté que ces
Colombiens utilisent une partie des locaux de l'école.
Trente matelas supplémentaires, 13 moustiquaires, des kits
d'hygiène personnelle, de la nourriture et des
médicaments leur ont également été
fournis.

En dépit d'une situation économique
précaire, Marisol Gamboa, âgée de 22 ans, a
déclaré à l'OIM n'avoir pas
hésité à quitter sa maison et tout laisser
derrière elle pour avoir la vie sauve. « Nous avons
quitté notre communauté parce que nous étions
menacés et nous sommes arrivés ici sans rien. Mais
grâce à l'aide de l'OIM, du HCR et des
autorités de San Lorenzo, nous avons de la nourriture, des
médicaments, des lits et des produits de première
nécessité. »

D'après les témoignages recueillis, les groupes
armés illégaux ont demandé à la
population de quitter la zone dans les 24 heures. Les
déplacés colombiens sont terrorisés et
affirment ne pas avoir l'intention de retourner chez eux. Ils
comptent demander à bénéficier du statut de
réfugiés afin de pouvoir rester en Equateur.

Situé à 45 minutes de bateau de San Lorenzo,
Tambillo est une communauté vivant de la pêche, de la
récolte de fruits de mer et des produits de la mangrove. Les
800 habitants de ce village sont tous afro équatoriens et
vivent dans des conditions de pauvreté extrême.

Dans le cadre du programme de développement de la
frontière nord financé par USAID et mené
à bien en coordination avec le gouvernement national au
travers de l'unité de développement de la
frontière nord, l'OIM met en place un système
d'alimentation en eau potable dans Tambillo afin que cette
communauté ait accès à une eau pure.

Bien qu'il n'y ait pas de données statistiques
officielles sur le nombre de Colombiens résidant
actuellement en Equateur, le HCR estime à près de 250
000 le nombre de Colombiens nécessitant une protection
internationale. Sur ce groupe, 42 444 personnes ont demandé
à bénéficier du statut de
réfugié. Jusqu'à présent, seules 13 185
personnes ont pu en bénéficier.

Le nombre de Colombiens déplacés en Equateur a
augmenté de façon spectaculaire depuis 2001, avec
l'intensification du conflit armé en Colombie en raison des
actions menées par le gouvernement à l'encontre des
groupes armés irréguliers. Aucune incursion violente
de ces groupes n'a été constatée en
Equateur.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Maria Isabel Moncayo

OIM Equateur

Tél. : 22-53-948/49/50

E-mail : "mailto:mmoncayo@oim.or.ec">mmoncayo@oim.or.ec