Communiqué
Global

Un manque de crédits réduit l’aide aux migrants en détresse au Yémen

Yémen – Une grave insuffisance de crédits entrave l’aide apportée à des milliers de migrants originaires de la Corne de l’Afrique, dépourvus de documents et en situation de détresse dans le nord du Yémen.

En janvier, l’OIM a dû réduire de 3 000 à 300 le nombre de repas gratuits distribués quotidiennement dans son centre d’aide aux migrants à Haradh, dans le nord du pays. Seuls les plus vulnérables – femmes, personnes âgées et mineurs non accompagnés – reçoivent encore de la nourriture.

Les capacités en matière d’abris et d’orientation médicale ont également été réduites, ce qui aggrave les difficultés des migrants et augmente le nombre de maladies. La morgue de l’hôpital de Haradh est actuellement remplie de corps de migrants non réclamés.

Faute de fonds, l’OIM a aussi dû suspendre son programme de rapatriement librement consenti. Le dernier vol organisé sous ses auspices pour transporter des migrants depuis le Yémen remonte à septembre 2012 : 210 migrants avaient alors été rapatriés vers l’Ethiopie grâce à un don de 2,1 millions de dollars E.-U. du Gouvernement des Pays?Bas.

Cette situation se produit alors que l’afflux de migrants et de réfugiés de la Corne de l’Afrique a doublé, passant de 53 000 en 2010 à plus de 107 000 l’année dernière. La plupart sont des Ethiopiens : environ 84 000 en 2012. Les autres sont surtout des Somaliens et des Erythréens.

A Haradh, considérée par les migrants comme une porte vers l’Arabie saoudite et au-delà, ils sont des milliers à errer dans les rues et à dormir à la dure, en plein air, sans argent pour se nourrir ou se soigner. Parmi eux se trouvent des femmes seules, des mineurs non accompagnés, des personnes âgées et des malades qui, pour la plupart, cherchent désespérément à rentrer chez eux.

Beaucoup de migrants qui se présentent à l’OIM ont été sauvés des griffes de groupes de ravisseurs, de trafiquants et de passeurs sans scrupules. Ils sont blessés, certains ont même des membres fracturés. Des groupes criminels s’adonneraient également au trafic d’organes.

En tant que signataire de la Convention relative au statut des réfugiés de 1951, le Yémen fournit un cadre de protection officiel aux réfugiés. Cependant, les migrants irréguliers sont de plus en plus exposés aux risques d’extorsion et d’abus de la part de passeurs et de trafiquants lorsqu’ils tentent de se rendre dans le Golfe arabique.

« Je suis très préoccupé par la question de la protection des nombreux migrants en détresse à Haradh. Ce groupe de personnes très vulnérables a été victime de graves exploitations économiques et sexuelles et de violences physiques flagrantes. Il est urgent de mettre un terme à leurs souffrances », a déclaré Trond Jensen, Chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations Unies au Yémen.

L’OIM a besoin de 1,2 million de dollars E.-U. pour organiser le retour volontaire des quelque 2 500 migrants les plus vulnérables.

Un don de 1,4 million de dollars E.-U. octroyé récemment par le Fonds central pour les interventions d'urgence des Nations Unies (CERF) et de la nourriture fournie par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) permettront au Centre d’aide aux migrants de fonctionner pendant six mois. Après quoi, le devenir des opérations est incertain.

L’Organisation a ouvert le Centre en octobre 2010 à la demande du Gouvernement yéménite et de partenaires des Nations Unies. Depuis, près de 10 000 migrants ont bénéficié d’une aide au retour volontaire, et plus de 52 000 ont été traités pour des problèmes de santé dus, principalement, à la dureté de leurs conditions de vie et à des blessures. Environ 3 000 migrants se rendent au Centre chaque jour.

Les précédents programmes de retour volontaire assisté de l’OIM en faveur de migrants de la Corne de l’Afrique ont été financés par les Gouvernements des Pays?Bas, de la Suisse et des Etats?Unis.

Pour plus d’informations, prière de contacter

Nicoletta Giordano
l’OIM Yémen
Ttél. : + 967 1 410 568/572 ext. 101
Courriel : ngiordano@iom.int