Communiqué
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Un atelier pour les femmes artistes permet de renforcer les activités de sensibilisation communautaire au Niger

Les 20 artistes et journalistes participant à l’atelier se sont rendues au centre de transit pour femmes de l’OIM à Niamey. Photo : OIM/Monica Chiriac

Niamey - Les risques, vulnérabilités et besoins lors d’un périple migratoire sont façonnés par le sexe de la personne. Pour la seule année 2018, l’OIM a aidé plus de 20 000 migrants dans six sites de transit au Niger, dont près de 2 000 sont des femmes, provenant principalement du Niger (40%), du Nigéria (21%) et du Cameroun (15%).

Pour répondre aux vulnérabilités des femmes qui se déplacent, l’OIM au Niger emploie neuf mobilisatrices communautaires (MobComs) de différents mieux et nationalités pour mener à bien des sessions de sensibilisation à la migration irrégulière et à ses alternatives.

Pour renforcer davantage ses activités de sensibilisation spécifiques aux femmes au Niger, l’OIM a organisé, du 22 au 27 juillet, l’atelier intitulé « Rencontre des femmes des médias et des artistes chanteuses » (REFEMAC), en partenariat avec le label de musique Art-Disc Records et grâce au soutien de l’Union européenne dans le cadre du Mécanisme de ressources et de réponse pour les migrants.

Sur le thème « Une migration mieux éclairée et plus sécurisée pour les femmes et les jeunes filles », l’atelier visait à exposer aux femmes artistes et journalistes les tendances migratoires actuelles pour les femmes, les dangers de la migration irrégulière, et les stratégies de prévention du phénomène et de sensibilisation. »

« La migration irrégulière telle qu’elle est comprise aujourd’hui par le grand public est un phénomène essentiellement masculin », a déclaré Abdourahamane Harouna Koudou, coordonnateur chez Art-Disc records. « Nous croyons fermement à l’influence que les participantes ont et du rôle qu’elles peuvent jouer dans l’autonomisation des femmes. »

Les participantes choisies sont toutes des influenceuses et dirigeantes reconnues dans leurs domaines respectifs, allant du cinéma au journalisme, et à travers l’atelier, elles s’engagent toutes à sensibiliser le public à la migration irrégulière et à ses risques.

« Nos messages deviennent plus crédibles lorsqu’ils sont partagés par des personnes qui ont une certaine notoriété au-delà de notre organisation », a déclaré Stephanie Eeckman, sensibilisatrice communautaire de l’OIM au Niger. « Si les participantes sont bien informées et engagées dans la cause qu’elles défendent, elles peuvent avoir un impact considérable sur le changement des comportements liés à la migration irrégulière. »

Pendant l’atelier d’une semaine, les mobilisateurs communautaires ou « MobComs » ont animé plusieurs débats entre les 20 participants et les intervenants sur divers thèmes relatifs à la migration. La semaine dernière, les 20 participants, ainsi que les femmes MobComs de l’OIM, ont visité Bobiel 2, le centre de transit de l’OIM pour les femmes migrantes à Niamey, afin de parler aux migrants de leurs expériences de migration le long de cet itinéraire.

Aida est l’une des migrantes qui a parlé ouvertement de son périple migratoire pendant la visite de mercredi. Elle séjourne au centre de transit de l’OIM à Niamey depuis trois semaines en attendant de retourner au Burkina Faso, grâce au Programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration (AVRR), dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.

« J’ai quitté mon pays avec beaucoup d’espoir et de rêves mais ce que j’ai trouvé à l’étranger n’était que misère », a confié Aida. « J’ai eu du mal à trouver un travail et quand j’en ai enfin trouvé un, je n’ai jamais été payée. Je partageais une chambre avec huit autres filles et avait à peine assez pour manger. J’ai vécu comme cela pendant sept ans. »

Tifa, l’une des artistes participant à l’atelier, se souvient de sa propre expérience des années précédentes lorsqu’une connaissance lui a proposé un travail dans un salon de beauté en Tunisie. « Ma mère m’a convaincue de ne pas y aller alors que tous mes amis me disaient que j’étais folle de laisser passer une opportunité pareille », confie Tifa. « Je me rends compte aujourd’hui que ça aurait facilement pu être moi. Quelqu’un m’a ouvert les yeux à ce moment-là et j’espère pouvoir faire pareil pour d’autres personnes un jour. »

« Cette initiative montre que la sensibilisation au Niger informe mieux les communautés sur les risques de la migration irrégulière mais elle permet aussi d’autonomiser les membres de la communauté et de leur donner un espace pour identifier leurs propres solutions », a déclaré Barbara Rijks, chef de mission de l’OIM au Niger. « Nous devons continuer à encourager la responsabilité collective à travers la mobilisation communautaire. »

Au cours des quelques prochains mois, l’équipe de l’OIM au Niger continuera de renforcer l’équipe avec d’autres femmes MobComs pour s’assurer que les femmes et d’autres groupes vulnérables reçoivent des messages clairs qui peuvent les empêcher de devenir les victimes de réseaux de trafiquants, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Niger.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Monica Chiriac, OIM Niger, Tel. +227 8931 8764, email : mchiriac@iom.int