Communiqué
Global

Traite d'êtres humains : tenir compte de la demande

Le Directeur général adjoint de l'OIM, Mme Ndioro
Ndiaye, a déclaré hier lors d'une conférence
organisée à New York que les efforts mis en
œuvre en matière de lutte contre la traite ont
été en grande partie centrés sur les pays
source au détriment de mesures en faveur du
développement permettant d'aborder le problème de la
demande en matière de traite.

Le Directeur général adjoint de l'OIM, qui a pris
la parole à l'occasion de la Conférence
internationale sur la traite des femmes et des enfants
organisée à la chambre du Conseil économique
et social à New York par les gouvernements biélorusse
et philippin, l'ONUDC et l'ONG Vital Voices, a souligné la
nécessité de prendre en compte la chaîne de la
traite dans son ensemble, de l'offre à la demande.

« Bien que la pauvreté, la discrimination des sexes
et les bouleversements politiques puissent être à
l'origine de fragilités dans les pays d'origine, il s'agit
de facteurs important qui contribuent aujourd'hui à ce crime
sans pour autant en être la source » affirme Mme Ndioro
Ndiaye. « Alors que les barrières commerciales tombent
pour faciliter les mouvements des biens, des services et des
capitaux… les politiques migratoires sont dans l'ensemble
plus restrictives et plus strictes. C'est cette tension entre une
demande intense en main-d'oeuvre et en services d'une part,
couplée d'autre part à un faible nombre de voies
légales de migration qui ouvrent la voie aux
intermédiaires. Lorsque la demande en main d'œuvre et
en services bon marchés est importante, cela ouvre la voie
aux réseaux de traite. »

A l'occasion de cette conférence, Le Secrétaire
général adjoint des Nations Unies, Asha-Rose Migiro,
a recommandé aux Etats de participer un nouveau programme
des Nations Unies qui sera lancé cette année,
l'Initiative mondiale de lutte contre la traite d'êtres
humains et l'esclavage moderne, et qui a souligné
l'importance d'une plus forte coopération entre les parties
prenantes en vue de mettre fin à ces crimes.

Par ailleurs le Président de l'Assemblée
générale des Nations Unies, Sheikha Haya Rashed Al
Khalifa, ainsi que des hauts fonctionnaires philippins et
biélorusses, deux pays ayant une longue expérience
dans la lutte contre la traite, fortement engagés dans cette
question et travaillant en partenariat avec l'OIM, sont intervenus
lors de cette conférence.

En octobre 2006, l'OIM et le gouvernement biélorusse ont
organisé une conférence en faveur d'une
coopération entre les pays d'origine et de destination.
Cette initiative biélorusse a permis de réunir de
nombreux gouvernements qui n'avaient encore jamais abordé la
question de la traite auparavant et qui a permis d'ouvrir de
nouvelles et importantes voies de dialogue.

Parmi les recommandations de l'OIM aux pays de destination de la
traite :

  • Une sensibilisation, une attention et des recherches plus
    importantes sur toutes les formes de travail forcé et
    d'exploitation, résultats de réseaux de traite
    internes ou internationaux, et de facteurs qui sous-tendent la
    demande;
  • Garantir la protection par les législations portant sur
    le travail des activités informelles et
    irrégulières afin que tous les travailleurs
    bénéficient des mêmes droits;
  • Encourager la création d'associations éthiques
    d'employeurs qui adhèreront à des codes de conduites
    assurant la protection des droits des travailleurs;
  • Lancer des campagnes de sensibilisation auprès du grand
    public centrées sur l'acceptation des migrants et de leur
    famille afin de réduire la discrimination et la
    stigmatisation des travailleurs migrants.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Jonathan Martens

OIM Genève

Tél. : + 41 22 717 9469/+ 41 79 224 9747

E-mail : "mailto:jmartens@iom.int">jmartens@iom.int