Communiqué
Global

Rapport de l’OIM : les femmes et les filles représentent la majorité des migrants en Afrique de l’Est et dans la Corne de l'Afrique

Contrairement à d'autres régions d'Afrique, les femmes constituent la majorité des migrants dans la région de l'Est et de la Corne de l'Afrique. Photo : OIM Nigéria/Amanda Nero

Nairobi – Les femmes et les filles constituent la majorité des migrants en Afrique de l'Est et dans de la Corne de l'Afrique (50,4 pour cent) par rapport aux hommes et aux garçons, un phénomène et une tendance migratoire uniques dans la région, selon un nouveau rapport du Centre régional de données de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Alors que la migration dans d'autres parties du continent est principalement masculine, le rapport intitulé A Region on the Move 2021, révèle que les hommes et les garçons ne représentent que 49,6 pour cent des migrants. Le rapport va plus loin et montre qu'environ 60 pour cent de la population migrante de cette région sont des réfugiés et des demandeurs d'asile. Les femmes représentent le plus grand nombre de réfugiés et de demandeurs d'asile, car elles sont plus susceptibles d'être déplacées, tandis que les hommes sont plus susceptibles de migrer de manière irrégulière à la recherche d'opportunités d'emploi. Globalement, un migrant sur quatre sur le continent africain réside dans la région.

Les conflits et l'insécurité restent les principaux facteurs de déplacement dans la région. En 2021, celle-ci comptait 13,2 millions de personnes déplacées de force, dont 9,6 millions de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays et 3,6 millions de réfugiés et de demandeurs d'asile.  

D’après le rapport, contrairement à toute autre région du monde, plusieurs pays de l'Est et de la Corne de l'Afrique, en plus d'être des destinations majeures pour les réfugiés et les demandeurs d'asile fuyant le conflit et recherchant sécurité et emploi, sont également d’importants pays d'origine pour les réfugiés et les demandeurs d'asile. Le Soudan du Sud en est un exemple. En 2021, le pays accueillait 325 000 réfugiés et demandeurs d'asile, tandis que près de 2,3 millions de réfugiés et demandeurs d'asile sud-soudanais étaient accueillis à l'étranger. Ce fait unique montre que les flux de réfugiés sont principalement contenus dans la région.

La sécheresse, principalement en Somalie, en Éthiopie et au Kenya, est également un facteur clé de la migration et du déplacement dans la région. Ces pays connaissent la pire sécheresse observée depuis quatre décennies et ces conditions exceptionnelles ressemblent aux tendances observées lors de la famine de 2010-2011 et de la grave sécheresse de 2016-2017 dans la Corne de l'Afrique.

Le rapport révèle également que la traite des personnes est un sujet de préoccupation, l'OIM ayant identifié 3 000 cas de traite dans la région, au cours de la dernière décennie. La plupart des personnes victimes de la traite ont été identifiées comme étant originaires du Kenya, d’Ouganda et d’Éthiopie, les femmes et les filles étant les victimes les plus touchées à 78 pour cent, contre 22 pour cent d’hommes et de garçons.

« A mesure que nous progressons vers le renforcement de la base de données factuelles pour une bonne gouvernance des migrations à tous les niveaux et au sein du système plus large des Nations Unies, nous espérons que l'effet combiné d'une meilleure compréhension de l'ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés et de l'engagement renouvelé de collaborer à la collecte de données précises et ventilées, conduira bientôt à des politiques migratoires plus avancées et fondées sur des preuves, à une meilleure protection des droits des migrants et à l’amélioration de l’aide fournie à ceux qui en ont besoin », a déclaré Mohammed Abdiker, Directeur régional de l'OIM pour l'Afrique de l’Est et la Corne de l'Afrique.  

A Region on the move est la série de rapports phares pour la région de l'Est et de la Corne de l'Afrique qui vise à recueillir les tendances migratoires et à fournir une analyse fondée sur des preuves, améliorant ainsi notre compréhension de la mobilité dans la région et favorisant l'utilisation systématique des données pour orienter la sensibilisation et les discussions concernant les politiques.   

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Pour plus d'informations, veuillez contacter :   

Yvonne Ndege, yndege@iom.int ou ronairobimcu@iom.int, +254797735977